Mélenchon, communistes
Coup de gueulePolitique

Dans un courrier adressé au secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel, le député de la France insoumise de Marseille, Jean Luc Mélenchon, propose un accord aux communistes pour lier présidentielle et législatives. 

Réponse le 9 mai

« Une nouvelle fois, je voudrais proposer aux communistes ma candidature. Je souhaite l’appuyer sur un programme partagé et une répartition de candidatures communes aux élections législatives », a écrit Jean Luc Mélenchon, sans vraiment convaincre qui que ce soit. 

« Sur le fond comme sur la manière de porter nos idées, des différences existent entre toutes les forces de gauche, et aussi avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise, sinon nous serions tous dans le même parti. C’est en tenant compte du meilleur choix à faire pour porter nos propositions, et aussi de ces différences, que nous prendrons notre décision », a immédiatement répondu Fabien Roussel, laissant peu de doute quant à l’issue des délibérations. «   Le débat est ouvert, nous prendrons notre décision définitive le 9  mai 2021 », a tout de même précisé le secrétaire général du parti communiste.

«  Nous ne devons pas recommencer  »

Après avoir foulé au pied l’idée d’une grande primaire de gauche, en annonçant unilatéralement, le 8 novembre 2020, sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, Jean Luc Mélenchon souhaite maintenant rassembler les forces de gauche, mais sous sa bannière. Plus précisément, en échange de leur soutien à la présidentielle, le leader de la France insoumise propose aux communistes un programme de candidatures communes aux élections législatives.

« En 2012, puis en 2017, nous avons porté ensemble un programme audacieux pour changer en profondeur la vie de notre peuple. Et nous avons rassemblé autour de lui d’abord 4 millions de voix puis plus de 7  millions. Tout cela, nous l’avons construit ensemble », rappelle Jean Luc Mélenchon. Mais «  nous avons commis l’erreur de ne pas nous accorder avant l’élection présidentielle à propos des législatives. Nous ne devons pas recommencer, ajoute le député FI. Unis, nous attirerons j’en suis certain des personnalités et des forces de la gauche traditionnelle qui s’interrogent aujourd’hui. Ainsi nous pourrions former un large arc de forces ».

«  Jean Luc pourrait, lui aussi, nous soutenir cette fois  »

« Je souhaite qu’il y ait le plus possible de candidatures communes aux législatives, quel que soit notre choix à l’élection présidentielle », rétorque Fabien Roussel, sous-entendant que si Mélenchon voulait vraiment la même chose, il ne conditionnerait pas leur alliance législative à la présidentielle. 

« Je pourrais aussi répondre à Jean-Luc que comme nous partageons beaucoup de choses, que nous l’avons soutenu pendant deux campagnes présidentielles, il pourrait pourquoi pas lui aussi nous soutenir cette fois-ci », ironise enfin le secrétaire général. Bien qu’ils se donnent jusqu’au 9 mai pour répondre, la déclinaison des communistes ne fait donc aucun doute. 

communistes, réforme retraites
IdéesPolitique

Mardi 28 janvier, les députés PCF ont présenté un contre-projet à l’Assemblée nationale visant à rejeter le « statu quo » en améliorant le système par répartition.

« Impensable de reculer »

Les députés communistes ont profité de la séance de questions au gouvernement pour demander, mardi, le retrait du projet de loi de réforme des retraites, qu’ils jugent « illégal », et ont profité de l’occasion pour présenter leur propre projet de réforme.

Intitulée « Pour une retraite universellement juste », la proposition communiste, soumise par Pierre Dharréville, membre de la commission des Affaires sociales, serait un « outil pour ceux qui mènent la bataille ». Le texte vise à « garantir un niveau de vie aux retraités actuels, et un taux de remplacement élevé pour toutes et tous dans la durée », explique le député des Bouches-du-Rhône, selon qui « il est impensable de reculer sur ce droit, de recréer les incertitudes du lendemain.»

Propositions phares

Le texte s’articule autour de plusieurs propositions phares, la plus importante étant de fixer à 100 % du Smic net le montant minimum des pensions pour une retraite complète. Les députés communistes proposent également de supprimer la hausse de la CSG décidée par Emmanuel Macron en janvier 2018, de garantir « dans le temps » un taux de remplacement à 75 % des derniers salaires perçus, et enfin, ils promettent aux agriculteurs une pension minimale équivalente à 85 % du Smic dès le 1er juillet 2020, puis à 100 % en 2022.

Les communistes veulent aussi « rétablir la période de référence de dix ans pour le calcul des pensions dans le régime général », pour ne pas pénaliser les carrières incomplètes ou « hachées », et supprimer la décote jusqu’à 67 ans pour les carrières incomplètes, « qui pénalise principalement les femmes ».

En ce qui concerne les fonctionnaire, le texte prévoit un « droit d’option » qui leur permettrait de choisir « entre un calcul de la pension sur la base des six derniers mois ou sur les dix meilleures années de traitement auquel s’ajoutent les primes ».