Politique

200 personnes et représentants de l’association Attac! entre autre ont manifesté devant le siège social de la BNP Paribas pour dénoncer l’évasion fiscale du groupe bancaire. Une opération qui porte gravement atteinte au développement de la transition énergétique, sur fond de COP21.

« La BNP est un des sponsors de la COP21. Ils ont mis 250.000 euros pour faire du green-washing. Mais en même temps, c’est une des banques qui fait le plus d’évasion fiscale » a ainsi déclaré Maxime Combes un des porte-parole de l’association Attac! venu réclamée au groupe bancaire de cesser ses activités dans les îles Caïman. Car cette évasion fiscale coûte cher à la planète, cher à la transition énergétique financée en partie par les impôts des sociétés auxquels se soustrait BNP Paribas entre autre. Une manne financière qui permettrait de lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique, dont la note totale tous acteurs confondus s’élève à 20 000 milliards d’euros.

D’autres associations montent au créneau

Les Amis de la Terre ainsi que les Climate Angels étaient également venus protester contre l’évasion fiscale du groupe bancaire, car la BNP a injecté près de 25 milliards d’euros dans le charbon une « énergie du passé » contestée par Malika Beyraud, porte-parole des Amis de la Terre. Entre évasion fiscale qui entrave la transition énergétique et investissement massif sur le charbon très polluant et nocif pour l’environnement, BNP Paribas va devoir  changer de stratégie pour respecter les engagements du pays en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et montrer l’exemple alors que Paris accueille la COP21.

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Pour financer la grande conférence sur climat qui aura lieu à Paris à la fin de l’année, Laurent Fabius compte sur le mécénat. Pour l’instant, le coût de la cérémonie est estimé entre 160 et 190 millions d’euros et le Quai d’Orsay espère obtenir 20% de financements privés. Si plusieurs entreprises ont souhaité s’associer à l’évènement, seulement la moitié des fonds ont été rassemblés jusqu’à présent…

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, veut montrer avec la conférence sur le climat que la France est bien la nation de « l’excellence environnementale ». Si au Quai d’Orsay on veut surtout contribuer à l’élaboration d’un accord universel qui limite le réchauffement de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, le ministre souhaite aussi faire de la manifestation « une vitrine pour valoriser notre savoir-faire ».

C’est dans cette optique qu’il a notamment proposé à plusieurs entreprises de participer activement à la COP21. Mais en levant des fonds auprès de partenaires privés, le gouvernement espère également faire en sorte que les dépenses prélèvent le moins possible d’argent public, en cette période de restriction budgétaire. L’objectif affiché est donc de couvrir 20% des frais grâce à la générosité des entreprises.

Évidemment, des énergéticiens comme EDF et Engie ont immédiatement souhaité faire partie de l’aventure. Toutefois à l’heure actuelle, seule la moitié de la somme espérée a été collectée. D’ailleurs même un peu moins puisque le gouvernement continue de négocier, notamment sur le recours au mécénat de compétence.

En effet, au-delà de la dimension financière, le chef de la diplomatie compte utiliser les talents des entreprises pour leur offrir de la visibilité. Un partenariat gagnant-gagnant, comme pour l’agence Publicis qui s’est engagée à diffuser une campagne d’information sur la Cop21 à partir de septembre, ou pour le Syndicat des eaux d’Ile-de-France, qui a promis d’installer des fontaines à eau spécialement pour l’occasion. Une stratégie qui aurait par ailleurs séduit le géant américain Google, malgré les critiques de quelques ONG…