Le Pen, Coronavirus
Politique

Comme à son habitude, la présidente du Rassemblement National mise sur la peur et la colère, alimentées cette fois par la crise liée à l’épidémie de Covid-19, pour arriver à ses fins électorales. 

«  Stratégie assumée  »

Selon Florent Gougou, maître de conférences à Sciences-Po Grenoble, le coronavirus n’a pas vraiment changé la stratégie du RN, ne faisant qu’ouvrir «  un nouveau pan de critiques à formuler sur l’anticipation et la gestion du risque sanitaire par le gouvernement ».

« Ce que Marine Le Pen veut, c’est conquérir et exercer le pouvoir. Il s’agit d’une stratégie assumée, là où son père avait un rapport ambigu au pouvoir, explique le chercheur.  Il faut concéder que la gestion de la crise par un gouvernement, porté sur les restrictions de libertés, multipliant les contradictions et les mensonges, lui donne du grain à moudre.  »

Plusieurs angles d’attaque

Marine Le Pen a récemment accusé le gouvernement de  « mentir sur absolument tout », et s’est saisie de la question des masques, principale source de défiance des Français, pour faire entendre sa voix. « On a expliqué aux gens, et on leur a menti, en disant que le masque ne servait à rien, dénonçait, fin mars, la présidente du Rassemblement national. Ces choix ont lourdement entamé la confiance du gouvernement ». La lutte sanitaire «  va maintenant faire partie du débat public : Marine Le Pen doit donc se doter d’un discours sur ce sujet pour montrer qu’elle est crédible. Par exemple, sur la relocalisation de la production, alors qu’une partie des difficultés, notamment sur les masques, est liée à cette question », estime Florent Gougou.

Outre les masques, la présidente du RN a bien sûr un avis sur son sujet de prédilection, la fermeture des frontières, qu’elle aimerait « prolonger au-delà de la crise du coronavirus ». «  Pour Marine Le Pen, l’enjeu est de faire le lien entre la crise du coronavirus et ses “classiques” : immigration et fermeture des frontières », explique Florent Gougou.

ANCV, coronavirus
Politique

Le gouvernement va prélever 30  millions d’euros à l’Agence nationale des chèques vacances (ANCV) pour financer le fonds d’indemnisation des TPE-PME touchées par la crise. 

Dangereux précédent

« Ça me reste en travers de la gorge, reconnaît un administrateur de l’ANCV ayant pourtant accepté la mesure. Il y a quelques jours, nous avions décidé de verser 10  millions d’euros aux acteurs du tourisme pour les aider à passer le cap de la crise. Je n’ai aucun problème avec ça. Mais là, il s’agit d’aider à financer le fonds de solidarité imposé par Emmanuel Macron. Nous avons longuement pesé le pour et le contre avec mon organisation syndicale et décidé de voter oui. Mais je crains que l’État ne revienne à la charge. »

La CGT et la FSU estiment, elles, qu’ «  il s’agit d’un détournement intolérable de l’épargne des salariés et des agents de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière) aux revenus les moins élevés. La demande de l’État crée un précédent dangereux de financement par l’ANCV de politiques publiques ne relevant pas de son objet social. Enfin, ce prélèvement sur les réserves financières de l’ANCV aura des conséquences préjudiciables sur les moyens financiers dédiés aux politiques sociales en direction des personnes les plus démunies et les plus pauvres. »

Impact sur l’action sociale

Et même si de son côté la direction de l’agence assure que la mesure « ne détériore pas les capacités de développement de l’ANCV », nombreux sont les administrateurs à redouter une baisse de son activité.

« Ma peur, c’est que nous nous retrouvions en difficulté pour financer les missions qui sont les nôtres, explique Nicolas Randy, cégétiste au sein du conseil d’administration de l’ANCV.  Nous engageons tous les ans une bonne partie de nos réserves sur des programmes d’action sociale et j’en suis très fier. Mais nous allons avoir de grosses dépenses à faire dans les prochains mois : nous devrons irriguer notamment le tissu touristique et social quand les gens pourront repartir en vacances. »  

coronavirus, pétromonarchies, travailleurs
Coup de gueuleInternational

L’Arabie saoudite et le Qatar, dont l’économie repose en grande partie sur le travail de centaines de milliers de migrants importés de la Corne de l’Afrique ou de l’Asie du Sud-Est, se servent du coronavirus pour se débarrasser de cette main-d’oeuvre devenue gênante. 

Inquiétude des ONG

A Doha (Qatar),  « des travailleurs migrants (sont) expulsés illégalement pendant la pandémie », a révélé Amnesty International mercredi 15 avril, expliquant que les ouvriers étaient interpellés au motif d’un dépistage au coronavirus, puis « conduits dans des centres de détention où ils ont été maintenus dans des conditions abominables pendant plusieurs jours, avant d’être renvoyés au Népal ». 

Et selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la situation serait sensiblement la même en Arabie saoudite, d’où 3 000 migrants éthiopiens ont été expulsés en un mois.  « L’expulsion et la déportation de migrants éthiopiens en situation irrégulière alors que la réponse de leur pays au Covid-19 n’est pas prête les mettent en danger », alerte Catherine Sozi, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l’Éthiopie.

Démenti des pays concernés

Le gouvernement qatari a immédiatement démenti les accusations d’Amnesty International, assurant que lesdits migrants avaient été renvoyés en raison de leur participation à «  des activités illégales et illicites ». Les autorités ont également vanté leurs « progrès substantiels dans les réformes des conditions de travail » des migrants, et leur collaboration avec les ONG « pour s’assurer que ces réformes sont bel et bien effectives ».

Toutefois, ces allégations sont difficiles à croire, tant les pétromonarchies sont imprégnées d’un racisme terrible et galopant. Dernier exemple en date du manque de considération dont sont victimes ces travailleurs, l’interview de l’actrice koweïtienne Hayat Al Fahad, au cours de laquelle la célébrité n’a pas hésité à faire étalage de sa haine : « Il faut renvoyer les travailleurs immigrés. Si leurs pays d’origine refusent de les accueillir, pourquoi serait-ce au Koweït de les soigner ? On n’a pas assez d’hôpitaux pour soigner en nombre suffisant. Qu’on les jette dans le désert ! »

sans-papiers, CRA, violences policières
Coup de gueule

Une cinquantaine de sans-papiers se sont réunis samedi soir dans la cour du CRA ( Centre de rétention administrative ) du Mesnil-Amelot, où ils sont retenus prisonniers, pour se plaindre de déplorables conditions d’incarcération, et exiger leur libération. La police est intervenue dimanche matin, mettant fin au rassemblement de la plus violente des façons. 

«  On vit dans des conditions ignobles. Rien n’est désinfecté, les policiers qui entrent et sortent n’ont pas de gel, pas de masque, nous non plus, rien. Franchement, on a peur de tous l’attraper et quand on dit quelque chose, les policiers nous frappent », témoigne notre source, un jeune homme enfermé au CRA du Mesnil-Amelot depuis un mois, et ayant souhaité conserver l’anonymat.

Violences et menaces

«  On a discuté avec le directeur du centre mais il nous a dit qu’il n’avait aucune solution à nous apporter, raconte un autre sans-papiers. On lui a dit qu’on resterait dans la cour jusqu’à ce qu’ils ferment et on a ramené nos matelas ». 

Toutefois, le directeur du centre n’a pas hésité à faire retirer les matelas, soi-disant pour écarter tout risque d’incendie. Les détenus ont donc dû passer la nuit à même le bitume, avant d’être brutalement regroupés par la police dimanche matin. «  Ils nous ont tous rassemblés dans un coin, plaqués au sol et pris nos téléphones. J’en ai vu quelques uns se prendre des coups de matraque, du gaz, alors qu’on ne bougeait plus, explique notre source.  Ils nous ont dit qu’on pourrait ressortir lundi si on était sages, mais que si on recommençait, ils allaient nous faire mal et on serait condamnés.  »

Justice aveugle 

Le 27 mars dernier, le Conseil d’Etat a rejeté le référé des associations de défenses des droits de l’Homme demandant « la fermeture temporaire des CRA », au motif que la détention n’était pas un  « facteur d’évolution de l’épidémie  ». 

Et les juges du fond ne sont pas plus cléments. «  Considérant qu’il n’y a plus de risque de contamination dans les CRA parce qu’il y a moins de prisonniers enfermés  », ceux-ci ne prononcent presque plus aucune remise en liberté, regrette Rafael Flichman, de l’association La Cimade.

coronavirus, israël, gaza
International

Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a prévenu qu’il n’envisagerait aucun aide humanitaire à destination de Gaza tant que les dépouilles de deux soldats israéliens tués en 2014 par le Hamas ne seraient pas restituées. 

Fermeture des frontières

Avec douze cas déjà enregistrés, la situation ne peut aller qu’en empirant dans la bande de Gaza, où la densité de population figure parmi les plus élevées au monde, avec 6 028  personnes au km2. Deux millions de Palestiniens s’entassent en effet sur un territoire de 365 km2, avec à leur disposition 96 respirateurs seulement.

Mais l’urgence humanitaire dans l’enclave palestinienne n’a pas empêché l’Etat hébreu de complètement clore ses frontières, empêchant le transfert de toute aide humanitaire, en provenance aussi bien d’Israël que d’un pays tiers. Et Naftali Bennett a été très clair sur les conditions de réouverture de ces frontières. « L’heure est aux discussions sur l’aide du monde humanitaire à Gaza. Israël aussi a des besoins humanitaires, qui sont principalement de récupérer (les soldats) tombés au front, a déclaré le ministre israélien, en référence aux deux soldats israéliens tués lors de l’offensive de 2014. Et je pense que nous devons entamer un large dialogue à propos des besoins humanitaires de Gaza et des nôtres. Il ne serait pas juste de déconnecter ces sujets (…) et nos cœurs seraient évidemment ouverts à beaucoup de choses. »  

«  Israël sera tenu responsable  »

A cet odieux chantage, le Hamas a rétorqué que la restitution des dépouilles ne saurait entrer dans le cadre d’une transaction humanitaire, et que les soldats israéliens devraient être échangés contre d’autres combattants, dans le cadre d’un échange de prisonniers.

« Israël sera tenu responsable de toutes les conséquences d’une éventuelle propagation du virus à Gaza, du fait du blocus instauré depuis 13  ans », a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, martelant que « l’échange de prisonniers  » était «  une question distincte ».

poste, coronavirus, séniors
Société

Pour pallier un manque de personnel de plus en plus pressant, La Poste n’a pas hésité à publier des offres d’emploi destinées aux personnes âgées de 57 ans et plus, inscrites à Pôle emploi depuis au moins trois ans.

Assignation en référé 

Les offres en question, qui concernent les communes Vaulx-en-Velin, Vienne et Villefranche-sur-Saôn, proposent des contrats de 4 à 6 mois, avec un allongement possible à 36 mois sans délai de carence obligatoire. «  Sidérant  », selon Yann le Merrer, de la fédération SUD PTT. «  Ils veulent recruter des précaires parmi les populations fragiles, alors que les mesures de protection contre le virus sont loin d’être partout présentes et respectées dans l’entreprise », s’insurge le syndicaliste. 

SUD PTT a donc assigné La Poste en référé pour l’obliger à prendre ses responsabilités face à l’épidémie de Covid-19, mais celle-ci s’est bornée à répondre que la procédure était tout à fait normale, et que ces offres s’inscrivaient «  dans le cadre d’une démarche de recrutement initiée en juillet 2019 ». Et face à l’absentéisme majeur qui sévit dans ses rangs (40 % des effectifs), la direction de La Poste s’est dite impuissante, assurant que « l’employeur n’a pas le droit de collecter des informations sur l’état de santé de ses personnels ».

«  Prioriser  »

« Tout cela est très opaque » , regrette Eddy Talbot, un autre syndicaliste de SUD PTT, qui dénonce les nouvelles mesures prises par La Poste: « Ils ont réorganisé le courrier en ne distribuant que trois jours par semaine, en n’ouvrant que 1 600 bureaux sur 9 000, mais cela n’a pas été fait en fonction des secteurs essentiels ! »

« On pourrait ne garder que 50  % du personnel, les faire travailler un jour sur deux pour ne conserver que les missions prioritaires comme la distribution de la presse, du courrier, de médicaments et l’accessibilité bancaire. Il faut prioriser, on n’a pas besoin de continuer à livrer des boîtes de chaussures commandées sur Internet ! », suggère la cégétiste Valérie Mannevy.

Gaza, coronavirus
Coup de gueuleInternational

«  Le virus est là  », déclarait le ministère de la Santé de Gaza, dimanche 22 mars, dans un communiqué. Les contaminés, deux Palestiniens de 30 et 40 ans ( ayant de toute évidence contracté l’infection au Pakistan ), ont immédiatement été placés dans un centre de quarantaine à la frontière avec l’Égypte.

« Gigantesque désastre »

« Il est illusoire de penser qu’on peut gérer une telle situation dans un espace clos comme celui-ci », déclarait le responsable de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza, Matthias Schmale, la semaine dernière, assurant qu’un « gigantesque désastre » était à prévoir.

Principale cause de l’inquiétude du responsable de l’ONU, la densité de la population gazaouite, qui figure parmi les plus élevées au monde, avec 6 028  personnes au km2. Deux millions de Palestiniens vivent en effet entassés sur un territoire de 365 km2, les moins bien lotis d’entre eux étant parqués tels des animaux, comme par exemple dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Gaza-ville, où la densité s’élève à 82 000 personnes au km2. (A titre de comparaison, la densité n’est que de 500 habitants par km2 de l’autre côté du mur, en Israël, et elle descend à 117,63 personnes en ce qui concerne la France.)

Cruel manque de moyens

Avec 60  lits seulement en soins intensifs, et à peine autant de ventilateurs respiratoires pour adultes, parler de «  manque de moyens  » est un euphémisme. Mais Gaza souffre également d’une pénurie de personnel soignant, et n’est pas équipée en matériel de première nécessité  : ne serait-ce qu’en lits d’hôpitaux, la quantité est insuffisante, avec seulement 2895 places disponibles, soit 1,3 lit pour 1 000 personnes.

Ulcéré par cette situation, aggravée par le blocus israélien en vigueur depuis 2007, l’analyste politique Jehad Abdusalim accuse  : « La menace imminente du Covid-19 sur Gaza est peut-être la dernière opportunité pour dire ce que beaucoup refusent d’entendre : le problème de Gaza n’est pas un manque d’aide humanitaire, aussi urgente soit-elle. Il s’agit de savoir qui, entre le Jourdain et la Méditerranée, est privilégié et qui ne l’est pas. Qui a le droit de vivre et de prospérer sur cette terre et qui n’en a pas le droit. »

Trump, vaccin, coronavirus
Coup de gueuleInternationalSociété

Le président américain Donald Trump aurait proposé des millions de dollars à la société pharmaceutique allemande CureVac pour mettre la main sur un vaccin contre le coronavirus, et ainsi le revendre au reste du monde. 

Incident diplomatique

Suite à des informations révélées par le quotidien allemand Die Welt, le Bundesregierung ( le gouvernement allemand ) a accusé Washington de vouloir s’approprier, en échange d’une somme substantielle, un vaccin en cours d’élaboration par les laboratoires CureVac. Berlin a immédiatement dénoncé une atteinte à sa souveraineté, et le Bundesregierung a rappelé qu’il avait un devoir de santé publique envers sa population. 

L’Allemagne « n’est pas à vendre », a martelé le ministre de l’Économie, Peter Altmaier. Et la question a fait l’objet d’un traitement spécial, dimanche, lors du « comité de crise » gouvernemental, chargé de mettre au point la politique de lutte contre l’épidémie de coronavirus. 

Attirer les scientifiques allemands

Selon Die Welt, le président américain aurait offert des millions de dollars à CureVac pour attirer les scientifiques allemands travaillant à l’élaboration du vaccin aux États-Unis, et ainsi obtenir l’exclusivité sur le traitement. 

Les autorités américaines ont, de leur côté, tout fait pour minimiser l’affaire, assurant que «   toute solution qui viendrait à être trouvée serait partagée avec le reste du monde ». Mais CureVac a confirmé que son PDG, Daniel L. Menichella, s’était rendu à la Maison-Blanche, le 3  mars, pour discuter d’  « un développement rapide d’un vaccin contre le coronavirus », avant de finalement refuser l’offre américaine.   « II y a des limites au capitalisme », s’est félicité le député social-démocrate Karl Lauterbach.

coronavirus, télétravail
Société

Le travail à distance apparaît comme la solution pour éviter que de nombreuses entreprises ne mettent la clé sous la porte, toutefois il ne sera pas accessible de la même façon selon le salarié et l’entreprise concernée.  

Soutien du président 

«  Quand cela est possible, je demande aux entreprises de permettre à leurs employés de travailler à distance », a déclaré Emmanuel Macron, lors de son allocution de jeudi. Une décision immédiatement saluée par Catherine Pinchaut, secrétaire nationale CFDT en charge des questions du travail, de la santé au travail et du temps de travail, qui parle d’« une bonne chose pour faire face à l’épidémie de coronavirus ».

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a, elle, assuré que le processus était applicable à « à peu près un emploi sur trois », sans préciser quels salariés ou emplois pourraient en bénéficier. Mais il semblerait que les premiers employés concernés par la mesure seront les parents d’enfants de moins de 16  ans, car si les employeurs leur refusent ce «  privilège  », les salariés pourraient se mettre en arrêt maladie, le gouvernement ayant expressément autorisé les parents dans l’incapacité de faire garder leur enfant à avoir recours à cette solution.

Impuissance des salariés

Les salariés sans enfant, par contre, seront eux soumis au bon vouloir de l’employeur.  « Là où il n’existe pas d’accord collectif ou de charte sur le télétravail, l’employeur peut négocier directement avec le salarié en le formalisant par écrit », déplore Catherine Pinchaut. 

De plus, alors que la décision de passer au télétravail se prend normalement d’un commun accord, le Code du travail prévoit que la décision revient à l’employeur « en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menace d’épidémie, ou en cas de force majeure »  (article L.1222-11). Ainsi, que l’employeur décide d’imposer le télétravail, ou, inversement, de ne pas y avoir recours, le salarié n’aura pas son mot à dire. « Nos réseaux VPN ne peuvent pas supporter plus de 20 à 25  % de l’effectif à distance simultanément », explique un cadre du secteur bancaire.