War crime
International

Plusieurs ONG accusent les forces russes d’avoir commis des crimes de guerre (viols, exécutions sommaires, et utilisation de mines antipersonnel) contre des militaires, mais surtout des civils ukrainiens. 

« Cruauté indicible et délibérée »

Lundi 4 avril, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport faisant état de « cas de violations des lois de la guerre par des forces militaires russes à l’encontre de civils dans les zones sous occupation de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev ».

Ces exactions « témoignent d’une cruauté et d’une violence indicibles et délibérées à l’encontre des civils ukrainiens  », insiste HRW, selon qui « les viols, meurtres et autres actes de violence contre des personnes détenues par les forces russes devraient faire l’objet d’enquêtes en tant que crimes de guerre. »

« Des entretiens avec dix personnes, dont des témoins, des victimes et des habitants des territoires occupés par la Russie, en personne ou par téléphone », attestent déjà de la culpabilité russe, poursuit l’ONG.

« Cibler les yeux, le cou et l’entrejambe »

L’ONG Handicap International a pour sa part révélé la présence de mines antipersonnel POM-3 sur le sol ukrainien. « Les mines antipersonnel sont légalement interdites par le traité d’Ottawa depuis 1997. La grande majorité des États du monde en sont membres. Le droit international doit être respecté et toute utilisation de mines antipersonnel par un acteur du conflit doit être condamnée », estime Anne Héry, directrice du plaidoyer chez Handicap International. 

« Toutes les mines antipersonnel sont par nature indiscriminées, mais la POM-3 l’est tout particulièrement en raison de sa capacité à détecter une présence avant que l’on ne marche dessus ou la déstabilise. La projection de ses fragments sur une portée de 16 mètres est spécifiquement conçue pour cibler les yeux, le cou et l’entrejambe », précise Perrine Benoist, directrice de la violence armée chez Handicap International. 

chef US Navy, trump, crime de guerre
IdéesInternational

Dimanche 24 novembre, le chef de l’US Navy, Richard Spencer, a été contraint de démissionner en raison d’un désaccord avec Donald Trump concernant l’affaire des officiers des forces spéciales condamnés pour crimes de guerre mais graciés par le président en vertu des pouvoirs suprêmes dont il dispose en tant que commandant en chef des forces armées.

Exactions commises en Irak

Le différend concerne plus précisément le cas d’Edward Gallagher, un officier des forces spéciales de la navale, jugé coupable d’exactions commises en Irak. Monsieur Gallagher avait été déclaré coupable de s’exhiber au côté du cadavre d’un homme qu’il venait de tuer, sur une photo de nature « à porter préjudice aux forces armées ».

Suite au verdict, l’US Navy a lancé une procédure interne de retrait de l’insigne du trident, décoration spécifique des Navy Seals, qui impliquait de facto une exclusion de ce corps d’élite

« Tous les honneurs qu’il a mérités »

Donald Trump a donc usé de son droit de grâce pour que Gallagher conserve son insigne du trident, arguant que l’officier des forces spéciales avait été « très mal traité » par la Navy. « Eddie (Gallagher) prendra tranquillement sa retraite avec tous les honneurs qu’il a mérités », a même twitté le président américain.

Cette décision a aussitôt été jugée incompatible avec la « conscience » d’un officier supérieur par Richard Spencer. Une prise de position vivement critiquée par le secrétaire à la Défense, Mark Esper, qui a reproché au chef de la Navy « son manque de sincérité sur des conversations avec la Maison-Blanche  », l’enjoignant ainsi, implicitement, à démissionner.

« Je ne pouvais pas obéir à un ordre qui, à mon avis, violait le serment sacré que j’ai prêté de soutenir et de défendre la Constitution », a écrit Richard Spencer dans la lettre ouverte annonçant son départ.