PSA, dividendes
Economie

Malgré un bénéfice record en hausse de plus de 13 % par rapport à l’année dernière, PSA ne reverse pratiquement rien à ses salariés, et ce bien qu’ils soient les premiers à pâtir de la chasse aux coûts conduite par Carlos Tavares. 

Plus pour les actionnaires, rien pour les salariés

« Nos salariés qui ont les salaires les plus bas, inférieurs à deux fois le Smic, vont recevoir 4 100  euros », a assuré le patron de PSA. Faux, répond la CGT, qui décortique le mensonge de Carlos Tavares. En effet, sur ces 4 100  euros, 600 proviennent d’une prime exceptionnelle dite « prime Macron », si bien que l’argent fourni par PSA n’est en fait que de 3 500  euros brut, qui passent à 3 164  euros net. Or, l’an dernier la prime était des 3 000  euros nets. L’augmentation n’est donc que de 164 euros cette année. 

Une enveloppe  « décevante pour un groupe qui se porte très bien », estime FO, d’autant que celle octroyée aux actionnaires est autrement plus conséquente. En effet, pour célébrer les bons résultats de 2019, les actionnaires se partageront 1,1  milliard d’euros, contre 705  millions l’an dernier, soit une augmentation de 58  % par action.

Chasse aux coûts

Pour arriver à de telles performances, le  « psychopathe de la performance »,  comme se qualifie lui-même Carlos Tavares, a engagé une vaste chasse aux coûts sur toute la chaîne industrielle. Et les résultats sont là, puisque le point mort ( nombre de véhicules à partir duquel il commence à gagner de l’argent) est passé de 2,6  millions d’unités en 2013 à seulement 1,8  million en 2019.

Toutefois, le revers de la médaille est peu reluisant, une telle prouesse ayant été réalisée sur le dos des salariés, les effectifs en CDD et CDI étant passés de 61 000  en 2013 à moins de 50 000 fin 2019.  « Et même sous les 45 000, si nous enlevons les 5 000  salariés en départ préretraite et les départs volontaires, précise le syndicaliste CGT Jean-Pierre Mercier.  Depuis 2013, ce sont entre 25 000  à 30 000  postes qui ont disparu. »

Total, dividendes
IdéesPolitique

Mardi 24 septembre, suite à une réunion des investisseurs se tenant à New York, le géant français du pétrole et du gaz a annoncé qu’il comptait augmenter de 5 à 6 % par an les dividendes pour ses actionnaires.

Les 3% annuels ne suffisent pas 

Total, qui augmentait jusqu’à maintenant les dividendes de 3% par an, a décidé de les accroître encore davantage, en se donnant comme objectif une augmentation de 5  % ou 6  %.  «  La mise en œuvre de sa stratégie de croissance durable et rentable dans le pétrole et le gaz donnent une visibilité accrue sur le futur du groupe  », s’est contenté d’écrire le groupe dans un communiqué.

«  Ces décisions traduisent la confiance du conseil d’administration dans la capacité du groupe à assurer une croissance rentable et durable dans les années à venir  », répète le communiqué, Total n’hésitant pas à ressortir cette formule de «  croissance rentable et durable  » à tort et à travers.

Bénéfices colossaux

Les investisseurs de Total font pression pour augmenter les dividendes, et accroître encore les investissements. Il espèrent ainsi financer les projets les plus rentables, au détriment des projets durables, et, bien sûr, de la situation des employés.

Total va donc céder pour 5 milliards de dollars (4,5  milliards d’euros) d’actifs d’ici fin 2020, et investir ce nouveau capital dans des projets à bas coût. Mais plutôt que de chercher toujours la rentabilité, le groupe devrait se tourner vers le durable, d’autant que l’entreprise française croule sous les bénéfices. Total a en effet réalisé 8,6 milliards d’euros de bénéfice net en 2017, 11,4 milliards en 2018, et cette année, malgré les fluctuations sur le prix du baril, il a enregistré un bénéfice de 5 milliards d’euros pour le premier semestre. 

Et comble de la provocation, le géant français a fait son annonce à quelques mètres seulement du siège de l’ONU, où se tenait le sommet pour le climat lors duquel le secrétaire général, Antonio Guterres, et la jeune militante écologiste suédoise, Greta Thunberg, ont exhorté les gouvernements à «  cesser de subventionner l’industrie mourante des énergies fossiles  ».