électricité, EDF, fournisseurs privés
Société

Les fournisseurs privés (Ohm Energie, Mint Energie, Iberdrola …) profitent de la hausse des prix pour faire d’énormes profits sur une électricité acquise à bas prix auprès d’EDF. 

Conséquences de l’Arenh

Instauré par la loi Nome en 2010, l’Arenh (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) contraint EDF à vendre un quart de sa production nucléaire à ses concurrents à bas prix, afin que ceux-ci puissent développer leurs propres moyens de production.

Une privatisation d’EDF à demi-mot, qui consiste à financer le privé par le public, et qui a surtout plongé l’énergéticien français dans la panade. « Selon la direction, cette manœuvre a fait chuter l’excédent brut d’exploitation de l’entreprise de 8  milliards d’euros. Et le plus ahurissant, c’est qu’EDF ne dispose pas de cette électricité, puisqu’elle l’a déjà vendue. Elle va devoir l’acheter sur les marchés, au prix fort, pour la revendre à ses concurrents à prix bradé », explique Jacky Chorin, membre du Conseil supérieur de l’énergie.

Impuissance des consommateurs

Et pire encore, en plus de faire d’énormes profits sur le dos du contribuable, ces opérateurs privés ne sont pas du tout arrangeants avec les consommateurs. « Quand on arrive enfin à les joindre, ils ne se montrent pas du tout compréhensifs et m’ont même menacé de me couper le courant », déplore Karim, un ancien client d’Ohm Énergie, qui n’a pas hésité à faire machine arrière : «Je résilie immédiatement et je retourne chez EDF, avec eux, au moins, je n’aurai pas de mauvaise surprise ».

« Il est plus que jamais impératif de faire un véritable bilan de l’ouverture des marchés de l’énergie, de tourner le dos à une concurrence maintenue artificiellement sur le dos d’EDF et donc des Français, et de revenir à des principes de service public », réclament les syndicats (CGT, CFE-CGC, CFDT, FO).

EDF, renationalisation
PolitiqueSociété

La Première ministre Elizabeth Borne a profité de son discours de politique générale devant les députés mercredi 6 juillet pour annoncer la volonté de l’État de racheter EDF. 

« Nous investirons dans le nucléaire »

« Je confirme aujourd’hui l’intention de l’État de détenir 100  % du capital d’EDF », a déclaré la ministre, confirmant ainsi le bruit qui courait depuis quelque temps. Je compte « prendre des décisions » importantes, pour permettre « à EDF de mener des projets ambitieux », de sorte que nous puissions « gagner la bataille de l’énergie et de la production », a ensuite ajouté la ministre, avant de se montrer encore plus claire. « Nous investirons dans le nucléaire. La transition énergétique passe par le nucléaire», a-t-elle finalement déclaré.

La nouvelle est bien accueillie chez EDF, où l’on commençait à sérieusement s’inquiéter. « Emmanuel Macron doit sortir de l’incertitude dans laquelle il place EDF. Ce n’est plus possible de rester dans cette situation », prévenait un dirigeant du groupe il y a peu. 

« Le plus vite possible »

Désormais, l’entreprise souhaite que les 15% du capital restant soient rachetés « le plus vite possible. Soit on le fait à froid et on le fait bien, soit on le fait dans l’urgence comme les Allemands avec Uniper, et ça va être dur».

Mais certains au sein d’EDF regrettent que le rachat ne s’accompagne d’une réforme plus en profondeur. « Avec ce qui s’est passé sur le marché de l’électricité en Europe, la Commission était en situation de faiblesse. Elle a même accepté que l’Espagne sorte du marché européen. Il y avait l’opportunité d’en finir avec ce dogme de la concurrence en aval. Les opérateurs alternatifs ne servent à rien », estime-t-on en interne.

Politique

Deuxième plus grand chantier industriel de France, le terminal méthanier de Dunkerque dynamise l’activité économique de la région Nord Pas-de-Calais depuis plus de quatre ans. Un projet à dimension européenne, évalué à plus d’un milliard d’euros, bienvenu dans une région fortement touchée par la crise et le chômage. Pourtant, des critiques sur les conditions de travail des salariés détachés font régulièrement surface. Après le FN et la CGT, elles ont été portées ce 22 mars par les équipes de l’émission de France 2 Cash Investigation, présentée par Elise Lucet. Avec une bonne dose de courage mais aussi, malheureusement, de sensationnalisme et d’approximations.

Un chantier d’envergure européenne

Dirigé par la société Dunkerque LNG, filiale du groupe EDF, de l’opérateur gazier belge Fluxys et du groupe Total, le chantier du terminal méthanier en cours depuis 2012 sur le grand port de Dunkerque se retrouve de nouveau sous le feu des critiques. Un temps attaqué par le Front national et la CGT pour avoir eu recours à des entreprises sous-traitantes étrangères, Dunkerque LNG est aujourd’hui mise en cause par certains médias sur la problématique du travail détaché. 

Rappelons tout d’abord ici, pour mieux appréhender les enjeux, l’objectif global de ce nouveau terminal méthanier dont la mise en service devrait intervenir en 2016. Pensé dans un contexte de forte dépendance de l’Europe aux importations de gaz naturel hors de l’Union européenne, ce terminal comporte une dimension stratégique européenne déterminante via l’ouverture d’une source d’approvisionnement flexible en énergie primaire, et l’amélioration significative de la concurrence sur le marché de la fourniture de gaz. Cette dimension stratégique fait de ce projet énergétique un projet européen soumis aux lois fixées par la directive de l’UE interdisant les quotas nationaux ou locaux en matière d’appels d’offres. 

Il semble donc parfaitement normal que des entreprises étrangères européennes participent à la mise en concurrence organisée par l’exploitant, et remportent à l’occasion certains marchés. D’autant que, comme le précise le président de Dunkerque LNG Marc Girard dans Cash Investigation, pour certains de ces marchés aucune entreprise française ne s’était positionnée. Ce fût le cas, par exemple, sur l’appel d’offres « montage mécanique » attribué au consortium italien IREM-SICES, mis en cause par les journalistes de Cash Investigation

Au final, sur les 850 marchés de sous-traitance attribués sur le chantier depuis 2012, près de 59% le sont à des entreprises locales et régionales, 29% le sont à des entreprises nationales, et 12% à des entreprises étrangères. 

Le travail détaché : une dénonciation polémique pour des cas de fraude isolés 

Une fois sélectionnées, ces entreprises étrangères envoient légalement leur personnel en mission sur le chantier en question, et répondent dans ce cadre, non plus au droit de leur pays d’origine mais au droit du pays de destination. Tous les travailleurs du chantier de Dunkerque, quelle que soit leur nationalité, doivent donc être traités de la même manière et soumis aux mêmes règles : celles du droit français en matière de rémunération, d’égalité professionnelle, de durée du travail ou de conditions de travail. 

Dans ce cadre, l’exploitant a pour mission de veiller au respect de la loi, via l’apposition d’une mention dans les contrats initiaux et le rappel régulier de la législation du travail aux entreprises (temps de travail, repos hebdomadaires, congés, retour régulier dans le pays d’origine). Or, si les fraudes peuvent exister à l’initiative des sous-traitants eux-mêmes, aucune irrégularité n’a à ce jour mis en cause le maître d’ouvrage Dunkerque LNG. 

Le reportage de Cash Investigation ne porte en effet que sur cette seule entreprise italienne (soit une quinzaine de travailleurs sur plus des 8000 qui se sont succédés sur le chantier depuis 2012), déjà suspectée d’irrégularités par l’Inspection du travail et sur laquelle l’enquête suit son cours, en collaboration avec Dunkerque LNG. Curieusement d’ailleurs, Cash investigation a présenté des pièces liées à l’instruction, auxquelles le maître d’ouvrage n’a pas accès puisque ne faisant pas l’objet de l’enquête.

Rien de nouveau sous le soleil donc, si ce n’est une volonté farouche des médias de mettre à jour des liens de responsabilités bien souvent inexistants. 

D’autre part, si le cas des travailleurs en question est bel et bien suspect en raison de rémunérations insuffisantes et d’amplitudes horaires trop élevées, il convient d’éviter toutes conclusions hâtives et de laisser les autorités compétentes (Inspection du travail et Police aux frontières) faire leur travail. Un salaire plus faible que la limite légale peut interpeller, mais il est bien souvent le résultat, dans la réalité, de retenues salariales opérées, en toute légalité, par l’employeur pour le logement ou le transport. 

Un minimum de fact checking permet donc de remettre en question l’investigation (l’instruction ?) à charge de l’émission de France 2. S’il est louable de chercher à mettre en évidence les dysfonctionnements qui heurtent le droit, il semble dommage de le faire par le petit bout de la lorgnette, jetant l’opprobre, sur la base d’éléments discutables, sur l’ensemble d’un chantier dont les retombées sont par ailleurs considérables et bénéfiques pour le tissu économique local, comme national et européen. 

Politique

La suppression de plusieurs milliers de postes chez EDF a engendré un appel à la grève des plus grandes représentations syndicales de l’électricien qui perd par ailleurs en rentabilité et résultats. 

5% d’effectif en moins jusqu’en 2018, soit 3 350 postes supprimés, tel est le plan de réduction de la masse salariale décidé par EDF. Une nouvelle qui n’a pas manqué de faire réagir les principales organisations syndicales du groupe telles que la CGT, FO et la CFE-CGC qui ont lancé un vaste appel à la grève. Des suppressions de postes qui se feraient sans licenciement mais qui font supporter une masse de travail plus intense aux salariés qui observent déjà un fléchissement dans la production d’électricité : « Depuis la nuit dernière, la production d’électricité a diminué de 11.500 megawatts, l’équivalent de dix centrales nucléaires » selon Philippe Page Le Merour, le représentant CGT d’EDF. Du coup : EDF s’est vu obligé d’acheter l’énergie manquante au prix fort, très fort même : 375 € par megawattheure au lieu de 35€ en prix de gros.

« On est en train de foutre en l’air la boutique »

Philippe Page Le Merour, le représentant CGT d’EDF n’en démord pas : la réduction d’effectif envoie EDF dans le mur. Du coup, un appel à la grève sans précédent a été lancé, le 4ième depuis Novembre 2015. Une grève qui devrait s’inscrire dans la durée tant les syndicats sont inquiets de l’avenir de l’électricien qui perd en résultats et en compétitivité, au détriment donc des salariés qui servent de soupape à rentabilité. La production diminue donc et les projets à venir ont tout l’air d’un gouffre financier notamment avec la création de deux EPR en Grande-Bretagne dont le coût pharaonique de 25 milliards d’euros est supérieur à la valeur du groupe.

Suppression d’effectif, baisse de la rentabilité et des résultats, projets d’investissement bancal… il y a vraiment de quoi protester et s’indigner chez les salariés d’EDF.

Coup de gueulePolitique

Du 23 au 26 juin 2015 s’est tenu le troisième congrès scientifique de la Fondation de Recherche ELA (l’Association Européenne contre les Leucodystrophies), à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière de Paris. Ce congrès dont les thèmes abordés portaient sur les progrès dans la compréhension des mécanismes moléculaires, dans le diagnostic et la prise en charge des leucodystrophies, aura également été l’occasion pour l’association de saluer les nombreux travaux de recherche entrepris ces dernières années.

Le troisième congrès scientifique de la Fondation ELA a une nouvelle fois rassemblé les meilleurs spécialistes internationaux des leucodystrophies et de la réparation de la myéline (plus de 30 chercheurs et scientifiques) afin de faire le point sur l’avancement de la recherche dans ce domaine. Les jeunes scientifiques ont pu présenter leurs travaux et échanger avec les experts présents lors des deux tables rondes organisées pour l’occasion. Une première destinée aux jeunes chercheurs et cliniciens sur le thème « Qu’est-ce qu’une Leucodystrophie » et une deuxième sur le thème de « l’Optimisation des données cliniques d’une biobanque et données omiques ».

L’association avait par ailleurs invité la communauté scientifique internationale au début du mois de juin à soumettre des projets de recherche innovants dans le domaine des leucodystrophies et de la réparation de la myéline. Une façon de promouvoir une meilleure connaissance des leucodystrophies dans le monde et le développement de thérapies prometteuses. Les leucodystrophies désignent ici un groupe de maladies génétiques orphelines qui détruisent le système nerveux central (cerveau et moelle épinière) des enfants et des adultes. Elles affectent la myéline, substance blanche qui enveloppe les nerfs à la manière d’une gaine électrique.

Outre la recherche médicale, l’association ELA mène également chaque année plusieurs campagnes nationales de sensibilisation afin de rassembler le plus grand nombre et de inciter aux dons. Elle mobilise de nombreux établissements scolaires lors de la semaine annuelle « Mets tes baskets et bats la maladie » lors de laquelle les élèves prêtent leurs jambes à leurs camarades malades dans le cadre d’événements sportifs et solidaires. Chaque établissement doit alors chercher des parrains financiers qui acceptent de sponsoriser leur action au profit d’ELA. L’argent collecté est destiné au financement de la recherche médicale et à l’accompagnement des familles touchées par une leucodystrophie.

Cette initiative est parrainée par le ministère de l’Education nationale et relayée désormais dans plusieurs entreprises dont EDF Réunion qui a remis au début du moins de juillet un chèque de près de 6000 euros à Jackson Richardson, parrain d’ELA, et Jean-Jacques Charolais, délégué régional de l’association. L’opération « Mets tes baskets dans l’entreprise », organisée le 22 mai dernier, avait réuni plus de 300 agents EDF lors d’une journée sportive afin de supporter l’association ELA dans son combat.

Pour rappel, l’association ELA, créée en 1992, a été reconnue d’utilité publique en 1996. Elle regroupe les familles concernées par les leucodystrophies, avec pour objectifs de financer la recherche, d’aider les familles au quotidien, de sensibiliser l’opinion, ou encore de développer son action à l’international. Pour ses actions, ELA utilise le sport comme vecteur de sensibilisation, faisant appel à de grands sportifs pour faire passer ses messages comme Zinedine Zidane ou Muriel Hurtis.

Crédits photo : ELA

Politique

Des équipes formées de quatre collaborateurs d’une même entreprise, deux salariés handicapés et deux salariés valides, qui prennent part à un rallye de 800km à vélo-tandem et en canoë entre Paris et Brest. C’est la formule du Free Handi’s Trophy (FHT) pour changer l’image du handicap en entreprise.

L’édition 2015 du FHT se déroule jusqu’au 30 mai et réunit douze entreprises, comme Carrefour, partenaire officielle de l’épreuve, et EDF ou SNCF, engagés depuis trois ans. L’objectif étant que les salariés handicapés ne soient pas simplement vu comme un quota à respecter dans les entreprises, à savoir 6%, mais qu’ils soient véritablement intégrés dans le management. Une idée qui va de soi sur le papier, mais, comme tous sujets, qui demandent des solutions adaptées dans la réalité. La cohabitation sur 800km de collaborateurs valides et handicapés laissera le temps à certains de mûrir la réflexion. C’est ce que croit Florence Beaune, la créatrice du FHT: «Le handicap n’est toujours pas un sujet naturel pour l’entreprise. En se mesurant à des défis sportifs et humains, on fait tomber les aprioris et on valorise les individus. Le FHT joue en quelque sorte comme une véritable rampe de lancement à la mise en place d’une politique du handicap dans une société». Si certains ne sont pas convaincus de l’intérêt d’un tel évènement, ils seront peut-être attirés par l’opportunité de voir souffrir leurs managers: Florence Beaune annonce la participation de plus de 117 directeurs des entreprises en lice.

EconomiePolitique

Si la volonté d’exploiter le biogaz issu de la décomposition des détritus n’est pas nouvelle, ce processus était bien souvent critiqué pour sa lenteur et la faible rentabilité qu’il propose dans la production d’énergie. Un inconvénient certain mais qui ne semble plus valable aujourd’hui dans la nouvelle unité de tri-méthanisation-compostage ECOCEA de Chagny en Saône-et-Loire et pour laquelle, la société Tiru, filiale du groupe français EDF, a choisi le procédé du belge OWS. Un procédé par voie sèche avec une implantation verticale des digestats permettant une fermentation plus rapide.

Inaugurée le mercredi 14 janvier dernier en présence de Dominique Juillot, Président du SMET 71 (syndicat mixte d’élimination et de traitement des déchets de Saône-et-Loire) et Marie Mugler, Directrice Générale de TIRU, ECOCEA, la nouvelle unité de méthanisation de Saône-et-Loire, entend apporter une solution innovante dans le traitement des déchets et leur valorisation énergétique.

Récupérant le gaz de fermentation de la matière organique pour en valoriser le pouvoir énergétique, cette usine de tri-méthanisation-compostage valorisera 50 % des déchets actuellement envoyés en enfouissement, sous forme de biométhane et de compost normé destiné à approvisionner les agriculteurs locaux. Le biométhane sera quant à lui injecté, après épuration, dans le réseau de transport de gaz naturel (GRTgaz), pour alimenter l’usine de tuiles TERREAL à Chagny.

Filiale du premier groupe énergétique français EDF, la société TIRU fut chargée dans le cadre de ce projet de la conception, de la construction et de l’exploitation, de l’unité ECOCEA en collaboration avec plusieurs partenaires locaux tels que Eiffage Construction Bourgogne ou l’Atelier d’Architecture Olivier LE GALLEE. Représentant un investissement global de 40 millions d’euros, le projet ECOCEA a reçu le soutien des collectivités locales et de l’Ademe et devrait pouvoir, selon les prévisions, traiter plus de 73.000 tonnes de déchets par an. Le coût annuel de fonctionnement est évalué à près de 4 millions d’euros pour des recettes espérées autour de 2,5 millions d’euros, résultant à près de 80% de la vente du biogaz à la société Terreal.

« Par son engagement continu en matière d’innovation TIRU répond ainsi aux enjeux de la transition énergétique et de l’économie circulaire. TIRU s’inscrit durablement comme le spécialiste de la production d’énergies renouvelables à partir de déchet » a déclaré à cette occasion Marie Mugler, Directrice Générale de TIRU (propos recueillis par Vivre à Chalon.com), souhaitant ainsi mettre en lumière les efforts de son groupe pour la valorisation énergétique des déchets et la stratégie plus globale du groupe EDF en matière d’énergies renouvelables. Une stratégie en accord avec les objectifs gouvernementaux de transition énergétique.

ECOCEA dépassera en effet les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement qui vise à réduire de 15% l’enfouissement et à porter le taux de recyclage matière et organique des déchets ménagers à 45 % en 2015.

Crédits photo : TIRU

Politique

En présence de nombreux VIPs comme le PDG d’EDF Henri Proglio et la présidente de la Communauté de communes Asse-Bléone-Verdon Patricia Granet-Brunello, le lac de Sainte-Croix-du-Verdon a fêté son quarantième anniversaire la semaine dernière. Cette retenue d’eau artificielle est devenue en quelques temps un haut-lieu du tourisme provençal. 

En 40 ans d’existence, le lac de Sainte-Croix-du-Verdon est devenu une des grandes attractions du Verdon. Idéalement placé à la sortie des célèbres gorges du Verdon, à proximité de Sainte-Croix du Verdon, un charmant village provençal construit sur un promontoire rocheux, cette retenue d’eau artificielle créée par le barrage EDF de Sainte-Croix, attire chaque année de nombreux touristes dans la région.

En effet, entre la Méditerranée et les Alpes, le lac de Sainte-Croix est le lieu de toutes les activités nautiques: baignade, bateau (uniquement électrique), kayaks, canoës, aviron, voile, etc. Cette retenue est la quatrième de France métropolitaine par sa superficie après le lac du Der-Chantecoq, le lac de Serre-Ponçon et le lac d’Orient.

C’est donc une véritable fierté locale qui fêtait en grande pompe son quarantième anniversaire la semaine dernière. De nombreuses personnalités ont répondu présent comme le PDG d’EDF Henri Proglio, la présidente de la Communauté de communes Asse-Bléone-Verdon Patricia Granet-Brunello, mais aussi le président du MEDEF local Jean-Luc Monteil.

Il faut dire que cette construction publique contribue très fortement non seulement aux bons chiffres de l’emploi local mais également à l’approvisionnement en électricité bon marché des entreprises proches. Le barrage EDF de Sainte-Croix construit à l’entrée des gorges retient 760 millions de mètres cubes d’eau et produit plus de 150 millions de kWh par an. « L’ouvrage est monumental et exemplaire et il contribue à l’activité touristique et économique de la région » a d’ailleurs souligné Henri Proglio, le patron de l’entreprise publique.

Crédits photo : Svein-Magne Tunli

Politique

A l’heure de la transition énergétique, la France doit faire un choix un difficile quant à son futur énergétique. En effet, si elle doit régulièrement faire face à l’ire des mouvements écologiques, l’énergie nucléaire n’en reste pas moins l’une des plus efficaces, des plus propres et surtout des plus économiques. Un argument de poids en pleine crise économique.

 

Nombre d’anti-nucléaires considèrent le modèle allemand comme une voie à suivre pour la France. Cependant, il reste difficile de comparer le modèle énergétique français avec celui de nos voisins d’outre-Rhin. En effet, en France, du fait de l’héritage des Trente Glorieuses et de la réindustrialisation ayant suivi la seconde guerre mondiale, est toujours restée très dépendante de l’énergie nucléaire. En effet, l’énergie nucléaire représente 82 % de sa production totale, contre 16,2 % pour les énergies renouvelables. Dès lors, il est difficilement envisageable de redéfinir en profondeur notre production énergétique. En effet, même le chiffre de 32 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, inscrit dans la loi sur la transition énergétique reste un objectif tout à fait délicat.

 

En effet, culturellement, la France n’a guère l’habitude des éoliennes ou d’autres sources d’énergie renouvelable. Attachée à sa lourde tradition industrielle, la France peut compter sur un immense parc nucléaire, largement géré par EDF et fort de plus d’une vingtaine de centrales. Surtout, l’énergie nucléaire fonctionne à l’uranium, qui se trouve très largement à l’état naturel et ne rejette que de la vapeur d’eau et pas de C02. Si les récents incidents qui ont notamment éclatés au Japon ont jeté un froid chez les partisans du nucléaire, il faut aussi ajouter que le parc nucléaire français est un des plus surs du monde, et même si le risque zéro n’existe pas, il reste à l’abri des catastrophes, notamment naturelles.

 

Certes, il apparait nécessaire de diversifier la production énergétique française, en octroyant notamment une plus grande place aux énergies renouvelables. Mais face aux discours alarmistes sur le nucléaire, il convient de rappeler sans cesse la vérité quant à sa véritable efficacité et dangerosité, notamment à l’heure de la transition énergétique, qui devrait modifier en profondeur la production énergétique française.

Coup de coeur

Henri ProglioPour préparer la prolongation de la durée de vie du parc nucléaire, EDF a présenté devant l’Assemblée Nationale le financement du plan grand carénage. Dominique Minière, le directeur délégué à la direction Production-Ingénierie a annoncé 55 milliards d’euros d’investissement pour assurer les travaux sur les 58 réacteurs en exploitation.

Auditionné par la commission d’enquête chargée notamment d’étudier « la durée d’exploitation des réacteurs » le 20 février, l’énergéticien prépare ses installations à la visite décennale de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. L’institution est seule habilitée à pouvoir décider de la prolongation de la licence; et selon son président, elle devrait « émettre un premier avis en 2015, tandis que l’avis final générique pourrait intervenir en 2018 ou 2019 ».

D’après les prévisions de l’entreprise publique, « deux à huit unités atteindront 40 ans chaque année entre 2020 et 2030 », c’est pourquoi, « la plupart des grosses opérations auront été menées d’ici 2025 ». Au total, 20 milliards auront été dépensés pour l’amélioration de la sûreté nucléaire, 15 milliards pour la maintenance des grands composants des unités de production, 10 milliards pour leur mise aux normes post-Fukushima, et encore 10 autres milliards d’euros pour les « projets patrimoniaux ».

Les spécialistes évoquent un « mur de l’investissement » pour expliquer la situation dans laquelle se trouve l’entreprise. En effet, approximativement 1 milliard d’euros devraient donc être consacrés à chaque réacteur, soit « un programme très important de modernisation du parc existant qui ne peut se concrétiser que dans la perspective d’une durée de vie qui permet d’amortir cet investissement » souligne toutefois Henri Proglio.