concurrence, énergie
Société

Mardi 5 novembre, le médiateur de l’énergie, l’autorité publique indépendante chargée de faire le lien entre consommateurs et fournisseurs d’électricité, a publié son rapport annuel attestant que les Français n’étaient pas satisfaits de la fin du monopole sur l’électricité et le gaz. 

Démarchages abusifs

En 2019, 61  % des consommateurs d’électricité ont été sollicités par téléphone pour souscrire à une offre de fourniture d’électricité ou de gaz naturel. Le Médiateur s’interroge donc, et à juste titre  : « Faut-il voir un lien entre la baisse de confiance et la hausse des démarchages ? » 

« Si les commerciaux qui présentent les offres de différents fournisseurs ont sans doute contribué à faire réaliser aux consommateurs qu’ils peuvent changer de fournisseur d’énergie ( aujourd’hui 87 % d’entre eux savent que le marché de l’énergie est ouvert à la concurrence), ceux-ci véhiculent parfois des informations inexactes ou ont des pratiques commerciales contestables, ce qui rend les consommateurs plus méfiants », déplore le Médiateur dans son communiqué.

Inconvénients sans les avantages

La loi Nome de 2010 «   oblige EDF à vendre un quart de sa production nucléaire aux autres opérateurs, c’est subventionner la concurrence, explique Valérie Gonçalvès, secrétaire générale de l’association Droit à l’énergie SOS futur. La loi a inscrit une nouvelle tarification par un empilement des coûts complètement opaque. Preuve que les Français n’y adhèrent pas, ils sont encore plus de 80  % au tarif réglementé de l’électricité. » 

De plus, la raison d’être de la mise en concurrence, la baisse des coûts, n’est clairement pas observée. « On ne voit d’ailleurs pas du tout comment cela aurait pu fonctionner, ironise François Carlier, délégué général de l’association de défense des consommateurs Consommation Logement Cadre de vie (CLCV). L’ouverture à la concurrence a fait rentrer sur le marché des acteurs qui ne produisent quasiment rien, ce sont juste des systèmes d’information et du marketing. Et on se retrouve dans cette situation absurde : pour que la concurrence puisse exister, il faut augmenter les tarifs réglementés. » 

Coup de gueuleEconomiePolitique

Que l’on soit pro-nucléaire ou détracteur de l’atome, il est un point qu’on ne peut contester. Le sort de la centrale de production d’électricité de Fessenheim en Alsace est en jeu et ne se limite pas malheureusement comme le sous-entend le projet de loi de transition énergétique, à une simple soustraction de quelques mégawatts de puissance électrique. La fermeture éventuelle de cette usine aura des conséquences considérables sur l’économie locale et entraînera fatalement le licenciement ou le déplacement de plusieurs milliers d’employés. Un véritable cataclysme économique pour la région que dénonce avec ardeur l’association « Fessenheim, notre énergie ».

La vie de la commune de Fessenheim n’aura semble-t-il jamais été aussi animée. Entre manifestations antinucléaires et mobilisations pour le maintien de la production électrique dans la région, Fessenheim se retrouve régulièrement en première page reflétant l’intérêt national d’un débat tout aussi vivace à l’échelle locale. La population de cette commune alsacienne ne semble en effet pas vraiment partager les positions du gouvernement sur la nécessité de fermer la plus ancienne centrale de France, véritable vivier économique pour des milliers d’employés et de sous-traitants.

L’association « Fessenheim, notre énergie » créée en 2013 se fait désormais le porte-parole de cette population sacrifiée sur l’autel de la transition énergétique et qui ne parvient pas à comprendre l’intérêt (outre politique) d’un tel gâchis économique, social et écologique. La fermeture de ce site industriel va en effet affaiblir rapidement et profondément la vitalité du bassin de vie et de la région via la perte de nombreux emplois directs et indirects, la baisse significative des ressources économiques du territoire et des collectivités locales et le départ inéluctable de nombreux habitants (avec les conséquences sur les biens immobiliers et l’animation du territoire que cela implique).

Cette volonté gouvernementale, promesse électorale de François Hollande, est également en totale contradiction avec les grands objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en lien avec les nouveaux enjeux du changement climatique. Une conférence fut organisée dans ce cadre par l’association le 10 avril dernier sous le thème « Sauver le climat, sauver Fessenheim, même combat » et au cours de laquelle le conférencier et ingénieur au Corps de Mines Jacques Peter, rappelait le bilan carbone extrêmement positif de la France en comparaison aux autres pays industrialisés (le taux d’émissions de CO2 par habitant français est inférieur de 80% à celui de l’Allemagne par exemple).

Comme l’expliquait l’ingénieur et membre de l’association, « une fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim serait une faute grave à plusieurs titres. D’une part, elle augmenterait de 1% les émissions de notre pays; d’autre part, elle nécessiterait de coûteux investissements de réseaux pour alimenter la région Alsace. Enfin, nos capacités mobilisables pour passer les pointes de grands froids (pendant lesquelles les ressources du vent et du soleil se font rares) seraient diminuées de 2% ».

N’hésitant pas à comparer les conséquences possibles d’une fermeture de Fessenheim au désastre social de Florange, Jacques Peter rappela enfin que plus de 2000 emplois dépendent toujours de la survie de cette unité de production, et que le coût d’une telle décision s’élèverait aux alentours de 5 milliards de dollars pour le gouvernement, un coût qui se répercutera forcement sur les factures des consommateurs.

Cette volonté est donc d’autant plus incompréhensible lorsque l’on sait que la centrale fut déclarée conforme aux nouvelles normes de sécurité pour dix ans supplémentaires après examen de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN).

Avant l’organisation de cette conférence, l’association « Fessenheim, notre énergie » avait déjà lancé plusieurs autres opérations et entend bien poursuivre son combat et porter son message au delà des frontières alsaciennes.

Crédits photo : Florival

Politique

Considéré comme le premier comité d’entreprise de France, la Caisse centrale d’Activités sociales (CCAS) qui fêtait en 2014 son 50ème anniversaire peut se féliciter d’une participation en hausse lors des derrières élections des administrateurs des CMCAS (Caisse mutuelles complémentaires d’action sociale). Une augmentation qui démontre les attentes et l’implication forte du personnel de l’industrie électrique et gazière en France dans les missions de solidarité mises en place par la CCAS.

La Caisse centrale d’activités sociales est l’organisme qui gère les activités sociales dont les séjours de vacances, les assurances et la restauration d’entreprise des salariés des Industries électriques et gazières en France (IEG), principalement EDF et GDF et leurs filiales (ERDF, RTE, GRTgaz et GRDF) mais aussi les entreprises locales de distribution de gaz et d’électricité et les nouveaux entrants sur le marché de l’électricité et du gaz pour leur partie production. Les bénéficiaires actifs ou retraités, ainsi que leurs familles représentent aujourd’hui plus de 650.000 personnes.

Financées à hauteur de 1% du chiffre d’affaires et non pas 1% de la masse salariale, comme c’est le cas habituellement pour les comités d’entreprises, les Actions de l’énergie tentent de répondre dans un souci d’efficacité et de proximité à des besoins sociaux de plus en plus cruciaux. Des besoins qui semblent prédominants en ces temps troublés de précarités et d’inégalités sociales, économiques ou énergétiques et qui touchent un nombre croissant de français.

Dans ce cadre, et comme le souligne la CCAS dans un communiqué, cet organisme est engagé « auprès des électriciens et gaziers pour soutenir des droits légitimes : droit aux vacances, droit à la santé, à une restauration de qualité, droit aux loisirs, au sport, à la culture, sans oublier les autres dimensions de (son) intervention (assurances, international, lien social dans la proximité) ». Des préoccupations qui concernent le plus grand nombre, comme l’atteste cette forte participation, et pour lesquelles l’industrie électrique et gaziers a un rôle à jouer évident.

Citons par exemple les différentes accords de solidarité conclus entre l’énergéticien EDF et plusieurs associations caritatives comme le Croix Rouge, les Restos du Cœur ou les Secours Catholiques.

Coup de gueuleEconomiePolitique

La situation socio-économique des Malgaches depuis la décolonisation ne s’est pas vraiment améliorée. L’île est même classée parmi les pays les plus pauvres du monde, et la population dispose d’un revenu mensuel qui plafonne à 40 dollars par mois. De plus, comme dans  beaucoup d’économies insulaires, l’approvisionnement énergétique continue de peser sur le pouvoir d’achat des foyers les plus pauvres. Afin de limiter la précarité énergétique sur ce pays en développement, de nombreuses organisations françaises viennent apporter des solutions innovantes : de la Fondation EDF à l’association ATEE, la France reste très présente sur ce territoire enclavé !

Gilles Pouvreau alimente un village en électricité :

L’histoire de ce  retraité français de 72 ans n’est vraiment pas commune ! Après avoir surmonté un cancer, il a souhaité donner à son existence une nouvelle signification. Son ambition l’a d’abord conduit à monter une école dans le petit village de 1000 habitants d’Ampasimaneva ; puis c’est en découvrant les chutes d’eau proches du collège que l’idée de créer une centrale hydraulique lui est venue…

Pour réussir dans son ambition, il s’est rapidement tourné vers « l’expertise de Constant Giraud, ingénieur hydraulicien en charge d’assurer le suivi du projet et issu d’Hydrostadium (…) et responsable des opérations d’EDF HELP » – le programme d’intervention humanitaire de la Fondation EDF. En fin de compte, pour produire 6.5KWh d’électricité, il aura fallu monter 800 mètres de câbles électriques, 600 mètres de tuyaux, 7 tonnes de bétons, et une centrale de 700 kilos en pleine jungle.

ATEE développe l’économie circulaire sur l’île :

Avec le contexte de la raréfaction des ressources, l’économie circulaire devrait faire florès au XXIème siècle. Une réalité d’autant plus vraie à Madagascar que malgré l’importance des matières premières, les ressources importées comme les hydrocarbures restent extrêmement chères… C’est en partant de ce constat que le président de l’Association Technique Energie Environnement, Marc Hiegel, a décidé de dépêcher une équipe sur place.

Les objectifs sont multiples, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, réhabiliter les sols érodés, ou diminuer les nuisances causées par des sites de décharge. Avec cette initiative, ils contribuent à développer l’économie circulaire au service d’une population souvent privée d’accès à l’électricité…

EconomiePolitique

En attendant le projet de loi sur la transition énergétique, les experts s’interrogent toujours sur le vrai impact de la filière nucléaire. Ségolène Royal, nouvelle ministre de l’énergie, a concédé que le choix de l’atome fait par les pouvoir publics il y a plusieurs dizaines d’années empêchait aujourd’hui d’envisager une sortie du nucléaire. Ainsi, d’importants travaux sont en cours dans le cadre du programme du grand carénage ; c’est dans ce contexte que les députés de la commission d’enquête tentent d’obtenir plus d’informations sur l’évolution de l’économie des centrales, notamment en interrogeant Henri Proglio…

Le prix du kilowattheure augmente mais reste compétitif

Il y a quelques jours la Cour des comptes rappelait qu’il n’était pas possible d’évaluer précisément le prix du kilowattheure produit par les 58 centrales du pays. Cette information, Henri Proglio l’avait déjà expliquée aux représentants politiques lors de son audition au Parlement, début mai. C’est pour cette raison que les membres de la commission d’enquête sur le nucléaire préfèreraient « une « voie intermédiaire » avec « des durées de vie différenciées en fonction des réacteurs », prenant en compte « l’absence de connaissance précise des contraintes de sûreté » liée à une prolongation ». Cependant, la juridiction financière considère qu’en moyenne, le prix a augmenté de 20% entre 2010 et 2013, passant ainsi de 49,6 à 59,8 euros.

Réduire le parc nucléaire : une opération coûteuse

Après avoir interrogé le PDG d’EDF, le groupe de travail présidé par François Brottes a également présenté ses conclusions sur la compétitivité énergétique de notre pays. A ce titre les recherches montrent que l’atome reste un facteur de performance pour l’ensemble de l’économie française. Après plusieurs mois de consultations, et plus de 70 auditions, les parlementaires savent que  « toute fermeture entraînera un coût pour l’Etat ». Alors que la filière française cherche encore de nouveaux débouchés, les énergéticiens plaident pour une relance du programme nucléaire, à l’instar de nos voisins britanniques. La question de l’avenir ne relève pourtant pas uniquement du gouvernement. En effet, comme le souligne Arnaud Gossement « la procédure de fermeture de la centrale devra être validée par de nombreuses instances, notamment l’ASN, et pourrait même faire l’objet d’un recours constitutionnel ».

Politique

Après le discours de la Ministre de l’Energie, Ségolène Royal, les industriels de la filière renouvelable déchantent. En usant des hyperboles et des effets d’annonce, la responsable politique a pu susciter une attente auprès des professionnels alors que de graves restrictions impactent déjà leurs activités. Pour s’en convaincre, il suffit de reprendre les déclarations de la ministre lors de l’attribution du second appel d’offres pour l’éolien off-shore en les comparant aux mesures publiées au Journal Officiel.

Le 7 mai dernier, la chantre de la démocratie participative annonce la nécessité de «faire évoluer les modes de soutien aux énergies renouvelables ». Cette annonce étant réalisée en pleine attribution d’un appel d’offres pour deux sites d’éoliennes off-shore, la responsable politique précise : « une consultation a été menée sur les pistes d’évolution des mécanismes de soutien (…) Je serai heureuse de réunir prochainement les acteurs pour partager avec eux les résultats de cette concertation ».

Le lendemain,  8 mai , un arrêté gouvernemental est publié au Journal Officiel qui « abroge un texte de janvier 2013 permettant aux installations photovoltaïques équipées de capteurs et/ou de panneaux fabriqués dans un pays de l’Union de bénéficier d’un tarif de rachat de transition énergétique, écologiste, Duflot, Royal, l’électricité majoré de 5 ou 10% ». Considérée comme contraire au droit européen, la décision n’était pas justifiée par les conclusions de la concertation organisée pour réfléchir à l’évolution des tarifs de rachat.

Mais surtout, c’est la réflexion en cours au Conseil d’Etat qui devrait interpeller les énergéticiens. La plus haute juridiction administrative de notre pays est en train de reconsidérer l’aide apportée aux éoliennes terrestres, en accord cette fois avec la Cour de Justice de l’Union Européenne. L’arbitrage qui devrait être retenu quelques semaines après la présentation du rapporteur pourrait mettre fin au « tarif bonifié ».

Pour le reste, le texte sur la transition énergétique qui aurait dû être présenté au Conseil Economique Social et Environnemental en avril, n’est toujours pas sur le bureau du conseil des ministres. Si on en juge par la teneur des décisions politiques qui viennent d’être émises, on comprend mieux pourquoi la chef du parti écologiste, Cécile Duflot, à refuser le poste en évoquant la victoire de la sociale-orthodoxie sur la sociale-écologie…

Coup de coeurEconomiePolitique

Alors que l’Europe cherche encore son modèle de transition énergétique, le chef spirituel des Tibétains a livré son opinion sur l’énergie nucléaire. Devant la détresse de son peuple, le Dalai Lama rappelle l’intérêt stratégique du nucléaire, un peu à l’instar de l’Office Parlementaire d’Evaluation Stratégique des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST)…

Tandis que le Japon vient de décider de relancer son programme nucléaire, l’intervention du guide religieux n’a pas manqué de faire parler. En effet, le Dalai Lama a déclaré lors d’une de ses visites dans l’archipel nippon : « il y a encore beaucoup de pays souffrant d’un large écart entre les riches et les pauvres. Des millions de personnes vivent encore sous le seuil de pauvreté et c’est à elles qu’il faut penser ». Sa déclaration intervient alors que les journalistes des Echos nous informent que « Westinghouse pourrait se voir confier la construction de huit nouvelles tranches nucléaires de type AP1000 ». L’opération s’évalue à 24 milliards de dollars selon les experts.

Son pragmatisme est quasi-prophétique puisque quelques jours plus tard, c’était au tour de l’Europe de s’interroger sur la pertinence des énergies renouvelables. En France c’est la commission de régulation de l’énergie qui a tenu à vérifier que les « tarifs d’obligation d’achat sont adaptés aux réalités économiques ». Ailleurs, on n’a pas attendu pour tenir ce raisonnement, d’après les données récemment publiées par l’Agence internationale de l’Energie Atomique (AIEA), « la production d’énergie nucléaire mondiale devrait augmenter de 20 à 30% d’ici 2030 ».

Il y a quelques mois déjà, l’OPECST pointait dans un rapport « les incertitudes techniques qui continuent de peser sur les capacités de stockage des énergies alternatives », mais aussi « les impacts d’une telle mesure sur le pouvoir d’achat des Français les moins favorisés ». Ces arguments ont probablement pesé dans la décision du Premier Ministre Shinzo Abe qui souhaite désormais faire du nucléaire une « énergie de base », afin de lutter contre sa dépendance aux énergies fossiles et au renchérissement du coût de l’énergie. Auront-ils la même force auprès de Manuel Valls, qui vient d’annoncer un plan de rigueur sans précédent ?

Politique

nuke_le_soir.JPG Le projet du grand carénage a été présenté le mois dernier à l’Assemblée Nationale. Evalué à 55 milliards d’euros, il devrait permettre de prolonger la durée de vie du parc nucléaire. Une fois ce chiffre établi, les opposants à l’atome n’ont pas manqué de faire valoir que d’autres dépenses devront être engagées dans l’avenir en s’appuyant notamment sur un document interne de l’énergéticien. Reprise par Charlie Hebdo, cette information n’empêche pas Capgemini d’évoquer « une opération économiquement et financièrement rentable pour EDF »…

Le document interne : une preuve des anticipations d’EDF

Dénoncées comme des coûts cachés, les sommes indiquées correspondent pourtant aux prévisions établies par l’énergéticien qui réalise de bonnes performances en 2013. Le projet du grand carénage doit permettre de répondre aux exigences de l’ASN, or, selon son président Pierre-Franck Chevet : « nous estimons qu’on sera en mesure d’émettre un premier avis en 2015, l’avis final générique pourrait intervenir en 2018 ou 2019. Les travaux seront donc intervenus avant cette date.

Pour la suite, que l’ASN décide ou non de prolonger la durée de vie des réacteurs, la question du renouvellement des installations se posera. A en croire les services du ministère du redressement productif, la France conservera « au minimum » 50% de son électricité d’origine nucléaire ; « la construction de nouvelles centrales est inévitable » affirme donc Henri Proglio, qui rappelle surtout que « deux à huit unités atteindront 40 ans chaque année entre 2020 et 2030 ».

Le secteur énergie : une clef de la compétitivité industrielle

L’une des principales forces de la France reste son prix très compétitif de l’énergie, ce paramètre est évidemment capital alors que la France pourrait devenir le pays le moins cher d’Europe en 2030. Cependant quelle que soit la stratégie adoptée, de très lourds investissements seront à consacrer au réseau énergétique; ainsi lors du débat sur la transition énergétique la trajectoire Sobriété et sortie du nucléaire (46% ENR / 46% biomasse) n’a même pas pu être chiffrée. A ce propos, Thierry Salomon, président de l’association Negawatt rappelait la complexité de telle prévision : « Sur les coûts, il faut se poser la question de la comparaison, du périmètre et de la durée : à quelle échelle et pour quelles générations ? (…) L’interrogation sur les coûts doit être dynamique dans l’espace et dans le temps, car les infrastructures de l’énergie ont une innertie d’au moins deux décennies ! ».

La trajectoire Electrification et décarbonation (DEC), qui se compose d’un mix de nucléaire (64,9%), complété par de la biomasse (12,9%), du gaz (9,3%), des renouvelables (7,5%), du pétrole (3,4%) et du charbon (1,9%) présente les même difficultés à être évaluée. Toutefois, avec les différents chantiers de l’EPR la maitrise des coûts de ce scénario est plus évidente et les industriels tentent d’établir des prévisions plus régulièrement. Enfin, le directeur de la division production nucléaire (DPN), Philippe Sasseigne précise également « qu’EDF a déjà décidé de lisser ses investissements pour mieux les planifier »….

Crédit Photo: LeSoir.Be

Politique

Russie_1.jpgLes manifestations en Ukraine montrent que l’Europe reste divisée sur un bon nombre de questions. On ne parle pas de la classique opposition nord sud, au sein des pays de la zone euro mais plutôt de différences culturelles plus anciennes qui divisent le continent depuis des siècles entre l’est et l’ouest. Aujourd’hui, malgré la construction politique de l’Union Européenne, ces clivages persistent. La question énergétique est l’une des problématiques qui les illustre assez bien, entre le nucléaire et les hydrocarbures les dirigeants des deux partenaires ont des visions presque antinomiques de la pratique du pouvoir et des méthodes de gouvernance…

Un Occident qui tergiverse

A l’exception de la Grande Bretagne, l’Europe occidental ne s’est pas vraiment fixé de calendrier pour sa politique énergétique. Le conseil de l’Union de mars prochain devrait nous permettre d’avoir plus de précisions sur les arbitrages définitifs du Paquet Climat 2030.

Au niveau national, la Cour des comptes vient de publier un rapport qui souligne les « incohérences » des orientations gouvernementales. Le magazine Challenges rappelait de surcroît, que jusqu’alors, seuls « les ménages et les petits consommateurs d’énergie ont assumé l’essentiel de la hausse des tarifs de l’énergie, supérieure à l’inflation. Pour certains responsables politiques européens, cette augmentation est liée en grande partie au financement des subventions aux « énergies vertes » ».

L’Orient qui capitalise sur leurs avantages

De son côté la Russie a opté pour une stratégie bien plus lisible à l’international. En plus de ses ressources naturelles d’hydrocarbures ; « le directeur général de la corporation nucléaire d’Etat Rosatom, Sergueï Kirienko, a en effet déclaré, jeudi 9 janvier, que 9 réacteurs nucléaires étaient actuellement en construction ». D’après Observ’ER, la Russie est déjà la 4ème productrice d’électricité au monde et pourrait bientôt prendre la première place.

De son côté, le Premier Ministre hongrois, qui est chargé par son Parlement de « lutter contre la bureaucratie européenne », a signé un contrat pour 2 réacteurs nucléaires russes. Euronews rappelle que depuis 2013, « deux vagues successives de baisse avaient déjà permis de diminuer la facture des ménages de 20 % ».

Politique

nucleaire-allemagne.jpg Avec la hausse des prix de l’énergie et le réchauffement climatique, le nucléaire est souvent présenté comme la solution alternative par excellence. Pourtant de nombreuses oppositions savent se faire entendre dès lors qu’il s’agit d’avancer vers cette énergie décarbonée. D’abord bien acceptés, les mouvements de contestation s’opposent aujourd’hui à l’atome sans vraiment que l’on comprenne pourquoi… Faut’il vraiment rappeler quels sont les intérêts du nucléaire ?

Le nucléaire contre le réchauffement climatique

La France organise en 2015 la conférence des Nations Unies sur le climat, elle souhaite à ce titre incarner la nation de « l’excellence environnementale ». Pour y parvenir, elle devra non seulement tenir ses objectifs européens mais surtout se montrer ambitieuse dans la poursuite de ses efforts. En effet, le réchauffement climatique est un phénomène global qui ne fait pas de distinction selon les frontières… Afin d’infléchir la position de ses voisins et même de ses partenaires plus lointain, la France doit approfondir ses efforts, or le nucléaire est une énergie qui n’émet pas de CO2. Toute tentative de réduire la part du nucléaire pourrait dangereusement affecter cet objectif…

Le nucléaire contre la précarité énergétique

Au plein milieu de l’hiver, plusieurs millions de ménages sont confrontés à la situation de la précarité énergétique. Sous le double effet de la stagnation du pouvoir d’achat et de la hausse des prix de l’énergie, de plus en plus de Français doivent renoncer à se chauffer pour des questions budgétaires. Les parlementaires ont d’ailleurs prévenu l’Elysée : la réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans notre mix-énergétique va nécessairement induire un « choc énergétique »… Malgré ces avertissements, le projet de loi sur la transition énergétique ne devrait pas infléchir la position du gouvernement…

Le nucléaire contre le déficit commercial

Pourtant les responsables socialistes ont conscience de l’atout que représente notre filière nucléaire. Du fait de l’expertise française, nos industriels sont très souvent sollicités hors de nos frontières. Que ce soit Arnaud Montebourg en Chine, ou François Hollande au Brésil, les responsables politiques félicitent la contribution de ces entreprises au rétablissement de notre balance commerciale. Les professionnels ont récemment décidé d’organiser un salon, sur le modèle du Bourget afin de mieux exposer notre savoir-faire à l’international !