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Société

Mardi 26 octobre, le Sénat américain s’en est pris aux plateformes TikTok, Snapchat et YouTube, qu’il accuse d’être dangereuses pour la santé mentale et physique des enfants, en leur présentant une vision biaisée de la réalité, et en les exposants à des contenus inappropriés.

Profits avant tout

«Plus de paires d’yeux signifie plus de dollars. Tout ce que vous faites sert à ajouter des utilisateurs, notamment des enfants, et à les garder sur vos applications», accuse le sénateur démocrate Richard Blumenthal, qui remet en cause la ligne de défense des plateformes. «Etre différent de Facebook (épinglé il y a quelques semaines) n’est pas une défense, assène-t-il. Nous voulons une course vers le haut, pas vers le bas».

Les parents sont désarmés face à l’influence grandissante des réseaux sociaux sur leurs enfants, insiste Richard Blumenthal, évoquant le cas d’une mère dont la fille s’est vue « submergée de vidéos sur le suicide, l’automutilation et l’anorexie parce qu’elle était déprimée et cherchait des contenus sur ces sujets ». 

Les plateformes plaident non-coupable

«Snapchat a été construit comme un antidote aux réseaux sociaux», se justifie Jennifer Stout, vice-présidente du groupe Snap, qui rappelle que l’âge minimum pour s’inscrire est de 13 ans. TikTok et Youtube proposent eux des versions spécifiques au moins de 13 ans, et au 13-16 ans.

«Nous avons constaté que les personnes qui souffrent de troubles de l’alimentation viennent sur TikTok pour en parler d’une façon positive», se défend Michael Beckerman, responsable des affaires publiques chez TikTok.

Insuffisant pour les sénateurs

«Les réseaux sociaux peuvent offrir divertissement et opportunités éducatives», admet la commission sénatoriale, «mais ces applications ont aussi été mal utilisées pour s’en prendre aux enfants et promouvoir des actes destructeurs, comme le vandalisme à l’école, des défis viraux qui font risquer la mort, le harcèlement, les troubles de l’alimentation, et le détournement de mineurs». «Vous n’avez pas fini de nous entendre», prévient Richard Blumenthal.

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IdéesPolitique

Que faire des djihadistes de Daesh et de leurs familles détenues sur le territoire de leur ancien « califat » ? C’est à cette épineuse question que tentent, depuis la chute de l’État islamique, de répondre les pays du monde entier. En ordre dispersé, comme en témoigne par exemple le grand écart entre les réactions de la France, dont les autorités ferment les yeux sur le problème, et un pays comme le Kazakhstan, qui a mis sur pied d’ambitieux programmes de rapatriement et de déradicalisation, salués par la communauté internationale.

Au compte-gouttes. En dépit des appels de diverses ONG, la France continue d’appliquer une politique extrêmement sélective en ce qui concerne le rapatriement sur son territoire des familles de djihadistes ayant combattu au Moyen-Orient. Le 13 janvier dernier, sept enfants de présumés terroristes ont ainsi été officiellement rapatriés de la Syrie à l’Hexagone. Un chiffre dérisoire, qui s’ajoute aux 35 enfants ramenés en France depuis la chute du groupe État islamique (EI) en mars 2019 et à mettre en regard des quelques 200 enfants français qui, selon l’ONU, se débattraient toujours, parfois avec leurs mères, parfois seuls, pour survivre au sein de camps syriens administrés par les forces kurdes.

Quand le pays des droits de l’homme abandonne ses enfants

Malnutrition, maladies dues au manque d’eau potable, absence de soins parfois vitaux, violences, détresse psychologique consécutive aux horreurs de la guerre ou à l’endoctrinement djihadiste… : criante, l’urgence humanitaire ne suffit pourtant pas aux yeux des autorités françaises, qui n’acceptent de rapatrier des enfants nés de parents français que s’ils sont orphelins ou si leur propre mère consent à s’en séparer. Une ligne de conduite de plus en plus sévèrement critiquée par certaines associations, telles que le Collectif des familles unies, selon qui « attendre que chaque mère ‘craque’ une par une pour rapatrier les enfants ne constitue pas une politique de protection des enfants ». Il y a pourtant urgence, le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies estimant que les enfants français détenus dans le nord-est syrien sont en danger « immédiat ».

Leurs mères désireuses de revenir en France ont, pour la plupart, épuisé les voies de recours. En désespoir de cause, certaines d’entre-elles ont commencé une grève de la faim, une solution extrême pour se faire entendre, mais qui contribue aussi à affaiblir leur état général. Avec leurs enfants, ces Françaises sont maintenues dans un flou juridique, étant placées sous l’autorité d’une force armée kurde non reconnue par la communauté internationale, tout en demeurant judiciarisées sur le territoire français. Car, contrairement à ce qu’elle prétend, la France « exerce une juridiction sur ces enfants », estime le Comité de l’ONU et elle doit, à ce titre, leur assurer le bénéfice des conventions internationales dont elle est signataire.

Mais Paris fait la sourde oreille et semble se désintéresser de ces femmes et enfants devenus encombrants, et dont le retour sur le sol national est considéré comme porteur de danger. Le gouvernement aurait transmis des consignes aux autorités irakiennes afin qu’elles empêchent une délégation de parlementaires français de se rendre, début mars, dans un des camps où sont enfermées ces familles de combattants islamistes. « C’est la France qui a fait pression pour qu’on ne puisse pas rejoindre le camp », affirme la députée Frédérique Dumas. Pour l’avocat d’une famille dont la fille est retenue en Syrie, Emmanuel Daoud, « le refus de rapatrier ces femmes malgré leur judiciarisation ne peut être qu’un choix politique ». Un choix « d’une démagogie absolue », conclut-il.

Le Kazakhstan salué pour son programme de rapatriement et de réinsertion

Si la plupart des pays au monde ont vu certains de leurs ressortissants rejoindre les rangs de Daesh, toutes leurs familles ne sont pas logées à la même enseigne. Ainsi, le Kazakhstan, pays d’Asie centrale, a déjà rapatrié sur son sol plusieurs centaines de ses citoyens partis en terre de jihad. Lors d’une opération baptisée « Joussan » (« armoise », en kazakh), les autorités du pays ont ainsi rapatrié, de janvier à mai 2019, quelque 595 ressortissants, dont une majorité de femmes (156) et d’enfants (406) qui ont été redirigés vers des centres de réinsertion, où ils ont pu bénéficier d’un accompagnement médical et psychologique. La trentaine d’hommes revenus des théâtres de guerre a, quant à elle, été jugée et condamnée.

L’opération Joussan se poursuit toujours. C’est ainsi qu’en janvier dernier sont revenus de Syrie douze nouveaux citoyens, parmi lesquels sept enfants. Autant d’efforts qui contrastent avec l’embarras des chancelleries occidentales, et qui ont attiré les louanges de la communauté internationale. Initiée en 2018 par son ancien président, Noursoultan Nazarbaïev, et reconduite par son successeur, Kassym-Jomart Tokayev, l’approche humanitaire du Kazakhstan a notamment été saluée par les États-Unis, en la personne de son envoyé spécial pour la Coalition mondiale contre l’EI. « Nous avons aidé un certain nombre de pays à rapatrier des combattants terroristes étrangers et les membres de leur famille en vue de leur réadaptation, de leur réintégration et, le cas échéant, de poursuites » pénales, a ainsi déclaré John T. Godfrey lors d’un discours prononcé à Washington le 25 févier.

« Le Kazakhstan a été un chef de file notable sur ce front », a poursuivi l’officiel américain, rappelant que le pays avait ramené « des centaines de combattants (…) et leurs familles, et (lancé) de nouveaux programmes novateurs de réadaptation et de réintégration » dans la société. « Ces outils sont devenus de plus en plus importants à mesure que la menace terroriste est de plus en plus décentralisée et s’éloigne des zones de conflit militaire traditionnelles », s’est encore félicité Godfrey. Un satisfecit réitéré par la Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, Fionnuala Aolain, qui a salué début mars les opérations humanitaires – « Joussan » et « Roussafa », cette dernière étant baptisée d’après le nom d’un quartier de Bagdad, en Irak – menées par le Kazakhstan pour rapatrier ses ressortissants. La Rapporteuse de l’ONU a notamment estimé que les autres pays concernés par la question tireraient avantage de s’inspirer de l’expérience du Kazakhstan en la matière.

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IdéesSociété

Le candidat RN aux municipales dans la commune de Guînes (Pas-de-Calais), Christophe Marécaux, juge nécessaire d’enseigner le tir aux enfants pour se prémunir « face aux menaces islamistes ».

Impuissance de l’Etat

La tête de liste du Rassemblement national à Guînes (Pas-de-Calais) a fait sa surprenante déclaration après avoir assisté, la semaine dernière, à l’assemblée générale de l’association de tir la Patriote, qui gère le stand de tir de la ville de Guînes.« L’instruction de nos enfants au tir, face aux menaces islamistes présentes et futures, n’est-elle pas une nécessité ? », a interrogé monsieur Marécaux sur la page Facebook de sa liste dimanche 2 février.

Dans une interview donnée au Nord Littoral, le candidat aux municipales juge cette mesure nécessaire « dans un pays où l’État se dégage de ses fonctions régaliennes, et où il y a moins de sécurité partout ». Mais cette idée, qui sonne surtout comme un appel à former des milices, composées de mineurs qui plus est, a plutôt des airs de jeunesses hitlériennes.

« L’État n’assure plus ses missions régaliennes, nous ne sommes plus en sécurité. 0n va pas se laisser faire égorger comme des cochons », a surenchéri Christophe Marécaux.

Simple « question »

Interrogé à ce sujet, Christophe Marécaux a invoqué « l’ouverture au débat », rappelant qu’il n’avait fait que soulever une question : « Je n’ai rien affirmé, je pose une question, pour que les gens s’interrogent. On ne vit pas dans un monde de Bisounours, on est dans un monde où il y a des dizaines et des dizaines d’attentats chaque année. »

L’association de tir la Patriote, malgré son nom pour le moins évocateur, a condamné les propos de l’élu, dénonçant une « recommandation » frisant l’incitation à la violence. Le Rassemblement national, en revanche, ne s’est toujours pas prononcé officiellement sur la publication de son candidat.

Politique

Cette année, l’association le Secours populaire fête ses 70 ans, et décide d’organiser pour cela une journée des oubliés des vacances spectaculaire qui s’est tenue le 19 août. En effet, un grand rassemblement s’est tenu au pied de la célèbre Tour Eiffel de Paris cette année avec un programme bien chargé pour les 70 000 participants conviés aux festivités.

La manifestation de mercredi aura été un de moments les plus importants de la célébration des 70 ans de l’association qui organise depuis des décennies la journée des oubliées des vacances. Ainsi, cette année, il s’agira d’une seule journée, mais qui sera tout à fait exceptionnelle. 600 bus venant de toute la France ainsi que des trains spéciaux se sont chargés du transport des invités.

Ils étaient ainsi 1000 enfants venant de 70 pays où l’association intervient, dont la Syrie, le Népal ou encore l’Ukraine ont été invités cette année. Selon l’association, les vacances constituent un droit, que ce soit pour les enfants ou pour les adultes. Or, ce n’est pas tout le monde qui peut partir en vacances. En effet, près d’un enfant sur trois et un français sur deux ne peuvent partir en vacances chaque année. Ainsi pour cette journée mémorable, pique-nique, flashmob, ateliers ludiques ou encore chasse au trésor ont été organisés pour animer les festivités.

 

Crédit photo: Tony Grist

Politique

La CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme), est une instance qui observe les politiques publics et met à jour les défaillances. Encore une fois, la France est pointée sur la situation des personnes handicapées et particulièrement lorsque 20.000 enfants sont sans solution de scolarisation.

Cela commence par une méconnaissance du problème. Nous ne savons d’ailleurs pas précisément en France combien de citoyens sont handicapés, leur degré d’handicap et donc leurs besoins de prise en charge. Sans évaluation précise, des placements en institution abusifs sont effectués. Avec un accompagnement personnalisé, beaucoup pourraient rester dans un milieu ordinaire, et pour un coût moindre. Le Commissaire européen constate par exemple, que l’insuffisance de prise en charge des personnes handicapées, amène aujourd’hui 6.000 français à un exil forcé en Belgique.

Le droit pour tous à l’éducation est écrit partout, cependant, il reste virtuel et s’est environ 20.000 enfants qui ne seraient pas scolarisés. Les enfants autistes sont plus particulièrement concernés par la non-scolarisation alors que les autorités prônent pourtant l’insertion en milieu scolaire classique. Des efforts sont faits, mais ils sont trop peu nombreux au regard des besoins.

Il faudrait embaucher plus d’accompagnants pour les élèves handicapés en classe et une meilleure sensibilisation et formation des enseignants aux handicaps.

Crédit photo : Association Partage

Coup de gueule

Signaler une maltraitance ou un abus sexuel permet à l’enfant de bénéficier d’une protection, même si l’auteur de l’acte n’était pas condamné.

La dénonciation d’un mauvais traitement envers un enfant devrait faire partie des mœurs de la société. Le centre hospitalier Frantz Fanon de Bilda a organisé un séminaire-atelier pour  une sensibilisation de la protection des enfants contre les abus sexuels.

Cet atelier a dégagé deux grands thèmes : « Répertoire des situations de violence envers les enfants » et les « Besoins en formation autour du signalement et de la prise en charge ». Selon, Sofiane Haroual, médecin légiste du CHU Frantz Fanon, sur les 324 cas de physiques et sexuelles  recensés  en 2013, 98% ont été infligés sur des enfants mineurs.

Le docteur Faïza Mousli quant à lui a évoqué le « Signalement : problématique et procédure », un thème qui mise sur la sensibilisation concernant la protection des enfants contre toute forme de violence. Le médecin a mis le point sur le rôle des professionnels surtout des domaines médicaux sur la gravité du problème de maltraitance et d’abus sexuels sur les enfants.

Il est à noter que le non-signalement est synonyme de complicité. En général, les violences sont souvent commises par les membres de la famille ou du voisinage.