Politique

La CGT vient de porter plainte contre X pour espionnage. Des comédiens auraient été employés par un groupe de maisons de retraite pour se rapprocher des salariés et se faire élire au sein des syndicats.

La centrale dénonce « la mise en place d’un système visant à infiltrer le syndicat ». Selon son avocat, Me Sofiane Hakiki, trois comédiens ont été embauchés par la société Orpea-Clinea, n° 2 du secteur des maisons de retraite et des cliniques privées en Europe, afin de mettre en place «un système organisé de surveillance». Ils étaient sous couvert d’un contrat de travail en tant que brancardier ou agent d’entretien à L’Haÿ-les-Roses, Andilly et Lyon en 2010. « Le but était de prendre le pouls social, repérer les hostilités à la direction et ensuite approcher le syndicat qui semblait le plus dangereux » raconte Me Hakiki.

Chaque « implant » a été placé par la société de renseignements privée GSG, spécialisée dans le « conseil en gestion de risque social », dans le cadre d’un contrat passé avec le gérant des établissements de santé. Facturé 12.500 euros hors taxes par mois au groupe, la prestation comprenait l’envoi de rapports hebdomadaires à l’intention du DRH qui ont été reçus du 22 mars au 4 septembre 2010. Par exemple, dans l’un des rapports, la société apprenait que l’un des observateurs, dans le but de se rapprocher des salariés « les convier à déjeuner chez lui, sorte de pendaison de crémaillère ».

Selon la plainte, ces rapports « caractérisent les délits d’entrave au droit syndical, d’atteinte à la vie privée et de collecte de données à caractère personnel ». Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de la société GSG, son nom est apparu dans l’enquête sur la surveillance illicite de salariés d’Ikea ouverte à Versailles depuis 2012.

Crédits photo : Archibald Haddock