Mardi 12 juillet l’euro est tombé au niveau du dollar, seuil qu’il n’avait pas encore atteint depuis sa mise en circulation le 1er janvier 2022. Une baisse principalement due à la menace d’une coupure du gaz russe pour l’Union européenne.
« La question-clé est de savoir si le gaz reviendra »
La crise du gaz russe « est au cœur de la tourmente en Europe » l’analyste Jeffrey Halley, analyste chez Oanda Corporation, l’une des plus importantes compagnies de change de la planète. Et l’empressement de l’Allemagne de récupérer sa turbine auprès du Canada pour la restituer à Gazprom « est sans impact positif », assure l’expert.
La baisse de l’euro est notamment due aux dix jours de maintenance engagés lundi par Gazprom sur le gazoduc Nord Stream 1. « La question-clé est de savoir si le gaz reviendra après le 21 juillet. Les marchés semblent avoir déjà pris leur décision », constate Jeffrey Halley. La coupure définitive du gaz « causerait une récession dans toute la zone euro avec trois trimestres consécutifs de contraction de l’économie », prévient Mark Haefele, analyste chez UBS.
Au-delà de la guerre
Outre la guerre, l’écart euro/dollar pourrait également se creuser en fonction de l’inflation observée en Europe et aux Etats-Unis. « Si l’inflation américaine est plus forte que le marché ne le prévoit, cela pourrait profiter au dollar », prévient Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.
Mais la dégringolade de l’euro aurait pu être plus rapide encore. « Les investisseurs peinent à franchir le cap symbolique de la parité » et à faire passer l’euro sous le dollar, estime Walid Koudmani, analyste chez XTB. « Ce rythme lent prouve qu’il s’agit d’un mouvement dans la durée, de vente de l’euro et d’achat du dollar, et pas une manipulation du marché ».