Le groupe fasciste Bastion social est en train de se réorganiser dans les lieux mêmes où ils existaient il y a quelques mois
Ce groupe dissout il y a peu pour sa violence et sa radicalité n’aura pas attendu longtemps pour tenter de refaire surface. Les militants ne s’en cachent d’ailleurs pas ; un de leur leader l’a annoncé à un colloque d’extrême droite. Leur méthode va consister en la création de petites structures d’apparence autonomes et décentralisées.
Un risque judiciaire
Les fascistes sont bien conscients que la condamnation pour reconstitution de ligue dissoute leur pend au nez. C’est pour cela qu’ils ont choisi de prendre exemple sur leurs ennemis d’extrême-gauche en rompant avec un modèle d’organisation centralisé et hiérarchisé. Pour certains il s’agit aussi de voir comment l’État répondra à cette provocation.
Ce groupe héritier du GUD ne cache pas ses convictions ouvertement fascistes et nationaliste-révolutionnaires. Leur dissolution avait été décidée par Emmanuel Macron du fait de la violence de ses membres, notamment lors de l’Acte 3 du mouvement des Gilets jaunes. Le groupe créé en 2017 n’aura donc vécu que deux ans. Malheureusement la dissolution n’est pas toujours une méthode efficace pour empêcher ces individus de nuir.
Une stratégie réfléchie et payante
Actuellement les groupes Audace Lyon et Vent d’Est sont les nouvelles apparitions dans la galaxie d’extrême droite. Ces groupes apparaissent publiquement sur les réseaux sociaux depuis septembre. Aucune filiation officielle n’est bien entendu revendiquée. Il n’est cependant pas difficile de trouver des similarités ; leur militantisme en faveur des français blanc, leur verni social ou les couleurs utilisées pour leur logo sont des indices suffisants.
Il faut aussi noter que les amitiés du groupe, les militants et les comptes Instagram des deux groupes étaient auparavant ceux du Bastion social de Lyon et d’Alsace. Enfin de l’aveu même de Tristan Rochelle, ancien cadre du groupuscule, au « Grand rendez-vous bleu blanc rouge » ; « nous avons créé Audace et nos camarades alsaciens Vent d’Est ». Il semble qu’il s’agisse d’une véritable tendance chez les militants d’extrême droite. Face à la répression on assiste à l’apparition d’une galaxie de groupes locaux ; l’Alvarium à Angers, les Tolosates à Toulouse, Des Tours et des lys à Tours, Edelweiss en Savoie etc. L’État n’est clairement pas capable de lutter efficacement contre ces militants. Dissoudre des groupes sans détruire le terreau qui a permis leur apparition ne fait que repousser le problème.