sexisme, Wallonie
IdéesSociété

Dimanche 7 mars, la direction de l’Institut Saint-Anne de Gosselies a prévenu par des mails envoyés aux enseignants vouloir réglementer les tenues de certaines jeunes femmes, au motif qu’elles « attirent le regard des jeunes élèves masculins en plein maelstrom hormonal ».

« En temps normal, ce mail aurait déjà fait polémique. Alors l’envoyer la veille de la Journée internationale des droits des femmes… », commente, outré, un professeur de l’Institut Saint-Anne de Gosselies ayant souhaité conserver l’anonymat. 

Responsabilité des jeunes filles

La direction de l’établissement assume pleinement d’interdire les décolletés et «  blouses très courtes  » et prévient qu’elle portera «  particulièrement attention aux tenues des élèves féminines », au motif qu’« elles attirent le regard des jeunes élèves masculins en plein maelstrom hormonal ». Si nous ne prenons pas les devants, «  il sera alors trop tard », assure la directrice, faisant reposer la responsabilité d’éventuels débordements sur les jeunes femmes. 

En cas de non-respect de cette nouvelle règle, les jeunes filles seront prévenues, puis, en cas de récidive, leurs parents seront convoqués pour veiller «  veiller à ce que l’élève ne porte plus ce genre de tenue, sans quoi celle-ci risque de ne plus être acceptée à l’école. »  

Différents sons de cloches à Bruxelles

Le secrétariat général de l’Enseignement catholique (Segec) a apporté son soutien à l’Institut Saint-Anne de Gosselies, revenant tout de même sur la méthode employée, et la meilleure façon de faire passer un message : « La question des tenues dans les établissements scolaires peut être un sujet que ce soit pour les filles ou les garçons. Un établissement peut faire le choix de mettre des règles en place. Mais cela doit toujours être combiné à des messages d’éducation, qui doivent viser tant les filles que les garçons. »  

Le gouvernement belge, par l’intermédiaire de la ministre de l’Enseignement, Caroline Désir (PS) a lui pris parti pour la gent féminine : «  Ce courrier m’interpelle au plus haut point. En effet, il caricature les jeunes filles comme de simples tentatrices face à des garçons en proie à leurs hormones. Au-delà d’un stéréotype de genre, le propos est inquiétant car poussé à l’extrême, ce type  de raisonnement peut conduire à justifier des agressions sexuelles en transformant les victimes en coupables. »

Coup de coeur

Jean-Paul_Huchon_photoPS.jpg Deux rapports de la chambre régionale des comptes (CRC) épinglent le président socialiste du conseil régional d’Ile-de-France. De ces documents ressort une très mauvaise gestion des finances publiques régionales. Un nouveau coup dur pour Jean-Paul Huchon, déjà condamné par la justice pour « prise illégale d’intérêts ».

Le premier rapport dénonce l’absentéisme des fonctionnaires qui « dépasse quarante-cinq jours par an soit près du quart du temps effectif de travail des agents ». La CRC évoque une perte qui s’élève tout de même à près de 40,3 millions d’euros et une gestion des ressources humaines totalement calamiteuses depuis la décentralisation de 2004. Mais ce n’est pas tout. La chambre régionale des comptes fustige dans un second rapport la conduite de la politique de la petite enfance par la région. Pour l’attribution des places en crèches, elle dénonce une sophistication croissante des critères d’attribution qui vient totalement perturber l’organisation et la gestion des places. En bref, un conseil régional à la dérive en matière de gestion des fonds publics. Pour la candidate UMP à la région Ile-de-France Valérie Pécresse, « l’absence de pilotage du conseil régional en matière de gestion des personnels qui conduit à un système qui dérive ».

Mais ce n’est pas tout pour Huchon, l’opposition francilienne ne cesse de condamner les « gabegies de la majorité rose-rouge-verte de la Région », notamment en pointant du doigt des subventions et des dépenses parfois curieuses. Jean-Marc Ruffin, maire de Lésigny et membre du Nouveau Centre, dénonce « une étude dont le coût a été de 500 000 euros pour la faisabilité d’utiliser des montgolfières ou des dirigeables pour le transport économique» exigée par l’écologiste JM Brulé, allié de Jean-Paul Huchon au conseil régional d’Ile-de-France ! Sans surprise, l’étude apporta une réponse négative au projet de JM Brulé. Dans une tribune publiée sur internet, des cadres et élus de l’UMP francilienne parlent de « subventions indécentes, trains de vie somptuaires, contrats de travail hasardeux, gâchis publics… ».

Depuis 14 ans à la tête de la région, Jean-Paul Huchon a aussi dû faire face à la justice. Condamné en 2007 pour « prise illégale d’intérêts », ilest ainsi accusé d’avoir «fait prévaloir un intérêt personnel sur l’intérêt général dont il est pourtant le garant en sa qualité d’élu» , notamment en encourageant la région à engager sa femme ou des entreprises dans lesquelles sa femme était salariée pour des événements culturels. Il est finalement condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et 60 000 euros d’amende.

Après 14 à la tête de la région, le bilan du président du conseil régional apparaît donc comme très mitigé.