Deux groupes de femmes ont été enlevés jeudi et vendredi par des djihadistes présumés dans les environs de la ville d’Arbinda, dans le nord du Burkina Faso. Certaines d’entre elles ont pu s’échapper et regagner leur village à pied pour témoigner.
Quelques rescapées
« Les femmes se sont regroupées pour aller cueillir des feuilles et des fruits sauvages en brousse parce qu’il n’y a plus rien à manger », explique un habitant du village. « Le jeudi soir, ne les voyant pas revenir, nous avons pensé que leurs charrettes avaient eu un problème. Mais trois rescapées sont revenues nous dire ce qui s’est passé ».
Elles n’ont, hélas, pas pu prévenir l’autre groupe de cueilleuses, qui ont été à leur tour victimes d’un rapt. « Dans les deux groupes, des femmes ont réussi à échapper à la vigilance des terroristes et ont regagné le village à pieds », poursuit le villageois. « Nous pensons que les ravisseurs les ont emmenées dans leurs différentes bases », qui sont malheureusement presque impossibles à repérer.
Blocus djihadistes
Outre les rapts de femmes, les djihadistes imposent de lourds blocus aux habitants du nord du Burkina, dont la situation ne cesse d’empirer depuis 2015. « La population, qui a épuisé ses stocks de réserve, se trouve au bord de la catastrophe humanitaire », alerte Idrissa Badini, porte-parole d’un groupement d’organisations de la société civile de la région.
Le capitaine Ibrahim Traoré, qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’État militaire le 30 septembre, s’est d’ailleurs donné pour principal objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».