Politique

Le FLNC a enfin déposé les armes après s’être affronté contre l’État. Cette décision a été prise au même moment où l’État lui-même par son ministre de l’intérieur a de mander au préfet de Région de ne plus céder aux revendications de l’assemblée Corse.

L’annonce de l’État était inattendue. Mais la décision du FLNC était plus inattendue. En effet, si l’on s’attendait à des révoltes de la part du FLNC, celui-ci a préféré l’abandon après plus de 38 ans de lutte qui a commencé depuis mai 1976.

Pas plus tard que mercredi dernier, près de quinze personnes ont été mises en garde  à vue après que la gendarmerie de Montesoro soit mitraillée et que plusieurs kilos d’explosif ont été trouvés dans une villa de Cargèse.  Serait-ce donc la fin d’une longue lutte ? Selon FLNC, cette décision est surtout le « fruit d’une longue bataille » et qu’il leur est important de « préserver la sécurité de ses militants ». La décision a été félicitée par Ghjuventù Independentiste qui s’étonne qu’après des sacrifices de 38 ans, le FLNC accepte de déposer les armes facilement. Jean Zuccarelli quant à lui décide cet acte comme « un aveu d’échec ».

Coup de gueule

Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a annoncé ce mercredi 25 juin  l’abandon sans condition de toutes activités armées et l’enclenchement d’un processus de démilitarisation. L’organisation souhaiterait désormais se constituer progressivement en une force politique de premier plan en Corse.

Le FLNC a donc décidé de sortir de la clandestinité. Dans un texte authentifié par le mensuel Corsica, le groupe luttant pour l’indépendance de la Corse depuis maintenant plusieurs dizaines d’années, interpelle les élus insulaires et demande « l’instauration d’un nouveau statut négocié avec l’Etat français », ainsi que le « règlement de la question des prisonniers et recherchés politiques ».

Les responsables du FLNC précisent en outre dans ce communiqué, qu’ils entameraient « sans préalable et sans équivoque aucune » un processus de démilitarisation ». S’ils ajoutent tout de même « rester vigilants » sur la « sécurité de leurs militants », le groupe armé se désolidarise donc à compter de ce jour, de toute responsabilité quant à des actions armées sur le territoire corse et français.

Sans pour autant abandonner leur combat pour l’indépendance de la Corse, le FLNC se destine désormais à un avenir politique et affirme pourvoir faire entendre leurs voix par les urnes. Une annonce qui surprend par sa soudaineté alors que les attentats se sont multipliés ces dernières années et que cinq personnes sont toujours en garde à vue pour le mitraillage à Bastia d’une caserne de gendarmerie le 12 juin dernier.

Créé le 5 mai 1976, le FLNC, était jusqu’à présent la faction la plus active de la mouvance nationaliste clandestine corse. 10.500 attentats ont été commis sur l’île depuis 1976, dont 4.700 seulement ont été revendiqués.

Crédits photo : Jimmy44