Coup de gueule

Plus de 35 000 agriculteurs ont manifesté leur colère mercredi 5 novembre sur l’ensemble du territoire. Suivant l’appel de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitations Agricoles (FNSEA) et du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA), ils dénoncent « le poids des contraintes environnementales et administratives » .

Les rassemblements ont pris une ampleur nationale avec des actions à Paris, Toulouse, Marseille, Strasbourg, Le Mans, Nancy, Épinal, Besançon mais aussi en Bretagne et à Lille où un agriculteur a reçu un coup de taser de la part d’un Policier. Les manifestants ont organisé des opérations « escargot », déversé du fumier dans les villes, et ralenti le passage aux péages de plusieurs autoroutes.

Parmi leurs revendications, les agriculteurs veulent être soutenus par les collectivités locales, qui devraient élaborer dans les cantines publiques des plats à partir de produits issus de l’agriculture française et ainsi mettre en place un « patriotisme alimentaire ».

Cependant, la plus importante des contraintes contestées par le FNSEA est relative à la réglementation sur la pollution par les nitrates. Suite à la révision du classement des zones jugées vulnérables aux nitrates, 3 800 communes ont été rajoutées à la liste par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, portant l’ensemble des communes protégées à 23 000. D’autres tensions persistent entre les écologistes et les agriculteurs, notamment sur le barrage de Sivens jugé par le milieu rural comme indispensable.

La Confédération Paysanne soutient le mouvement, accusant le système d’être tourné exclusivement sur « la compétition et la rentabilité » mais souligne le fait qu’il ne faut pas revendiquer « le droit de polluer en paix ».

Crédits Photo : Croquant

Politique

L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 30 octobre, une nouvelle disposition qui reconnaît aux animaux la qualité symbolique d’« êtres vivants doués de sensibilité ». Une modification législative qui fait suite à une pétition lancée il y a près de deux ans par la fondation de protection animale 30 millions d’amis.

Comme nous l’apprennent nos confrères du Monde, c’est au terme d’un débat des plus animés que les députés ont voté l’article abrogeant le code civil, qui considère les animaux comme « des biens meubles », en l’alignant sur les codes pénal et rural qui les reconnaissent déjà comme « des êtres vivants et sensibles ».

La mesure avait été critiquée notamment par la FNSEA, principal syndicat agricole, qui craignait qu’elle « ne remette en cause la pratique de l’élevage », mais également par certains défenseurs des animaux qui ne voyaient qu’une mesure inutile puisque dénuée de portée pratique. Mais les agriculteurs sont toutefois rassurés puisqu’aucun statut particulier de l’animal ne devrait accompagné cette nouvelle qualification.

L’Assemblée avait introduit cet amendement porté par le député socialiste des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany, dans le projet de loi de modernisation et de simplification du droit, ensemble de mesures juridiques très diverses qu’avait déjà voté le Sénat.

Crédits photo : Laurent Morand

Coup de gueule

Les agriculteurs se sont mobilisés pour lutter contre les « contraintes » de la profession

Près de 250 agriculteurs ont répondu à l’appel de FNSEA. Ils se sont mobilisés sur la place de Concorde mardi matin pour une journée de mobilisation nationale. Le mouvement consisterait à pénaliser le gouvernement qui «  multiplie les contraintes envers les agriculteurs » Cette mobilisation se présente à l’heure des examens du projet de loi sur l’agriculture.

Différents palettes et pailles ont été incendiées au milieu de la place, que les pompiers ont su maîtriser rapidement. « Halte aux contraintes, la coupe est pleine », « laissez-nous travailler pour manger français demain », « agriculteurs surtaxés=chômeurs assurés », tels sont les slogans que l’on pouvait lire sur leur banderoles.

Un éleveur en Ile-de-France accuse le « décalage entre les réactions des responsables politiques et la réalité sur le terrain ». Comme preuve, il cite les « sur-transposition des normes européennes et les excès de zèle au niveau national ». D’autres mobilisations devraient intervenir mardi prochain dans plus de 85 départements. « C’est une mobilisation d’une envergure historique » exprime la FNSEA.