Samedi 12 septembre, des milliers de « gilets jaunes » se sont rassemblés place Wagram, à Paris. Ils ont exprimé les mêmes revendications qu’à leurs débuts, mais aussi de nouvelles, liées, notamment, à la mauvaise gestion de la crise sanitaire et sociale.
Tour d’horizon des revendications
« Il y a de nombreuses revendications personnelles, diverses, dans cette manifestation, mais ce qui nous unit, c’est effectivement la colère et les revendications sociales. Le mot d’ordre qui nous rassemble également, c’est le besoin de plus de démocratie et de renouveler les institutions. Rendre le pouvoir constituant au peuple doit être la base pour le reste de nos revendications », assure Baptiste, ingénieur informatique.
« Notre constitution et nos institutions autorisent les inégalités et empêchent de les combattre, en laissant le pouvoir aux finances et en nous bâillonnant. Il faut en finir et cela passe par une révolution citoyenne. C’est pour ça que je suis les « Gilets jaunes », c’est une nouvelle manière de mener la lutte, en s’affranchissant des partis et des syndicats qui restent utiles, mais ont trop l’habitude d’avancer par petits pas », ajoute Jérémy, professeur des écoles en Normandie.
« Ce sont toujours les mêmes qui payent, ceux qui bossent, ceux qui triment et pas les plus riches », fustige quant à lui Fabien Roussel, premier secrétaire du Parti communiste français.
Des « gilets jaunes » … sans gilet
Mais curieusement, il n’y avait pas beaucoup de jaune dans la foule rassemblée place Wagram, les manifestants ayant souhaité faire de cette journée une mobilisation sociale inter-luttes. « Ça ne veut pas dire qu’on ne le remettra pas, mais c’était l’occasion de montrer que notre combat dépasse ceux des ronds-points et des samedis sur les Champs-Élysées », explique Philippe, un retraité ayant laissé son gilet dans sa voiture.
Le faible nombre de gilets tient aussi au fait que les manifestants n’étaient pas tous des « gilets jaunes », mais aussi des chauffeurs Uber ou, plus surprenant, des professionnels du monde de la nuit. « Au départ, ce n’était pas une évidence pour nous de se greffer aux « Gilets jaunes », reconnaît Vincent Thomas, gérant d’une discothèque à Brest. Mais on s’est rendu compte que comme eux, nous étions invisibles pour le gouvernement, nous faisons partie de ce mouvement d’une population en colère contre les puissants qui nous oublient. »