Les enseignants se sont levés en masse ( 7 profs sur 10 selon les syndicats, 51 % du primaire et 42 % du secondaire selon le Premier ministre) jeudi 5 décembre pour protéger leurs retraites. Le gouvernement a immédiatement réagi vendredi pour calmer le jeu, mais sans convaincre.
« Pas de baisse des pensions »
« Nous avons dit dès le début que nous nous engagions à ce que les pensions des enseignants ne baissent pas », a affirmé le Premier ministre vendredi. Or, les syndicats enseignants ont évalué les baisses de pensions « entre 300 et 800 euros pour le secondaire, et entre 600 et 900 euros pour le primaire ».
Une baisse qui résultera du nouveau calcul des pensions, qui sera fait sur les vingt-cinq meilleures années au lieu des six derniers mois comme c’était le cas jusqu’à présent. Les profs seront également pénalisés par l’introduction des primes dans le calcul, qui sont peu importantes dans l’éducation nationale.
D’ailleurs, lorsque le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, assure que « les pensions des enseignants ne seront pas inférieures aux pensions des (autres fonctionnaires de) catégorie A comparables », il se garde de dire que les pensions de ces derniers baisseront elles aussi avec la réforme.
Ambiguïté recherchée
Les enseignants reprochent également au gouvernement de volontairement entretenir l’ambiguïté entre revalorisation des salaire et compensation de la baisse des pensions. En effet, l’exécutif assure que la baisse des pensions sera compensée par « la revalorisation progressive de leur traitement », or, le point d’indice, unité de base grâce à laquelle sont établis les salaires, n’a pas été revalorisé depuis neuf ans.
Jean-Michel Blanquer a promis que 400 millions d’euros seraient alloués pour rattraper ce retard, mais selon les syndicats, cette somme ne correspondrait, en moyenne, qu’à 40 euros par mois de salaire en plus, bien loin, donc, des centaines d’euros grevées par la baisse des pensions.