Actuellement débattu à l’Assemblée nationale, le projet de loi ELAN est censé créer le fameux « choc d’offre » en matière de logements sociaux. Parmi les nombreux volets de la loi, un fait particulièrement débat. Les acteurs du logement social pourraient se passer du recours à un architecte pour la construction de HLM.
Parvenir à augmenter significativement le nombre de logements sociaux en France, tel est le credo du projet de loi ELAN (Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique). Un projet louable sur le papier car le pays manque nettement de logements destinés aux personnes disposant de revenus modestes voire très modestes. Il apparaît donc nécessaire de créer le « choc d’offre » prôné par le gouvernement. Et pour y parvenir, Emmanuel Macron n’y va pas avec le dos de la cuillère et propose un choc de simplification. Une dérégularisation du marché même. Abaissement des normes d’urbanisme, allègement des normes de construction avec en ligne de mire la volonté de faire baisser les coûts. Et c’est sur ce point qu’arrive l’idée pour le moins saugrenue du champion du monde néo-libéral : ne plus faire appel aux architectes pour la construction des HLM.
Si la loi ELAN passait en l’état, sans amendement particulier, les acteurs des logements sociaux de France ne seraient plus obligés d’avoir recours à l’expertise et à la maîtrise technique d’architectes.
Une idée aberrante fortement critiquée par la profession
Les représentants des architectes sont vent debout contre ce pan de la loi et adressent des pétitions au Premier ministre comme à Emmanuel Macron.
Les conséquences néfastes de la loi en matière de qualité architecturale des HLM et de cadre de vie est pointée du doigt. La mobilisation dépasse même déjà le simple cadre corporatiste des architectes puisque des bailleurs sociaux, des élus, des maîtres d’ouvrage ou encore des associations pour le droit au logement ou la défense des personnes handicapées se sont déjà ralliés à leur cause.