ONG, israël
InternationalPolitique

Comme si les politiques coercitives prises à l’encontre des Palestiniens ne suffisaient pas, le gouvernement de Naftali Bennett s’en prend désormais aux ONG palestiniennes de défense des droits humains, au motif qu’elles entretiendraient des liens trop étroits avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Soi-disant lien avec le FPLP

Six ONG palestiniennes viennent d’être classées comme « organisations terroristes »  en raison de leur appartenance à un « réseau d’organisations qui, sous couvert d’activités internationales, dépendent du FPLP pour soutenir ses objectifs et promouvoir ses activités », a fait savoir le ministère israélien de la Défense dans un communiqué. 

« Ces organisations sont liées à la direction du FPLP, qui appelle à la destruction d’Israël par des actes terroristes » et elles « bénéficient d’aides d’États européens et d’organisations internationales obtenues de manière frauduleuse », affirme en effet Benny Gantz, le ministre israélien de la défense. 

Preuves classifiées

Le service de renseignements intérieur israélien, le Shin Bet, assure de son côté que « des dizaines de millions de dollars » donnés par plusieurs pays européens (Suisse, Allemagne, Belgique, Espagne et Grande-Bretagne) auraient été détournés au profit du FPLP. Toutefois, « lorsqu’on lui a demandé s’il fournirait ses preuves derrière la liste de terrorisme de six ONG palestiniennes, le ministère israélien de la Défense a déclaré que tous les documents étaient classifiés », relève Tom Bateman, correspondant de la BBC britannique.

Et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens va, lui, au delà de l’absence de preuves, accusant Tel-Aviv de mener « une longue campagne stigmatisant ces organisations et d’autres », dans le but de restreindre « leur capacité à mener leurs tâches cruciales ».

CEDH, boycott, Israël
IdéesInternational

Jeudi 11  juin, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a décidé que le boycott des produits israéliens n’était pas condamnable, et était même un droit citoyen. 

Affaire vieille de dix ans

L’affaire, initiée en Alsace en 2010, impliquait onze militants de la campagne «  Boycott, désinvestissement, sanctions  » (BDS) ayant conduit des actions d’appel au boycott des produits israéliens pour protester contre la politique expansionniste de l’Etat hébreu.

D’abord relaxés en 2011 en première instance par le tribunal de Mulhouse, ces militants ont ensuite été condamnés par la cour d’appel de Colmar en 2013, décision confirmée par la Cour de cassation en octobre 2015. Les militants ont alors formé un recours auprès de la CEDH en 2016, qui vient de rendre son verdict jeudi 11 juin 2020. 

Par cet arrêt, la CEDH juge donc les décisions françaises d’appel et de cassation contraires au droit européen, en ce qu’elles constituent une violation de l’article  10 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui établit le principe de la liberté d’expression et en limite les restrictions à des cas précis. La CEDH a également rappelé qu’une campagne citoyenne à motivation politique ne pouvait en aucun cas être assimilée à une discrimination économique.

Critique d’Israël ne rime pas avec antisémitisme

« Cette décision met en évidence que la critique des autorités israéliennes et l’usage de moyens pacifiques pour s’opposer à leur politique ne sauraient être confondus avec une manifestation d’antisémitisme », ont déclaré conjointement la Ligue des droits de l’homme (France) et la Ligue internationale des droits de l’homme.

« Israël a mobilisé d’énormes moyens humains et financiers pour faire taire la BDS. Cette décision est un démenti cinglant aux organisations qui se font, en France, le relais de la politique israélienne en attaquant la liberté d’expression et le droit d’action citoyenne », se félicite Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’Association France-Palestine Solidarité.

coronavirus, israël, gaza
International

Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a prévenu qu’il n’envisagerait aucun aide humanitaire à destination de Gaza tant que les dépouilles de deux soldats israéliens tués en 2014 par le Hamas ne seraient pas restituées. 

Fermeture des frontières

Avec douze cas déjà enregistrés, la situation ne peut aller qu’en empirant dans la bande de Gaza, où la densité de population figure parmi les plus élevées au monde, avec 6 028  personnes au km2. Deux millions de Palestiniens s’entassent en effet sur un territoire de 365 km2, avec à leur disposition 96 respirateurs seulement.

Mais l’urgence humanitaire dans l’enclave palestinienne n’a pas empêché l’Etat hébreu de complètement clore ses frontières, empêchant le transfert de toute aide humanitaire, en provenance aussi bien d’Israël que d’un pays tiers. Et Naftali Bennett a été très clair sur les conditions de réouverture de ces frontières. « L’heure est aux discussions sur l’aide du monde humanitaire à Gaza. Israël aussi a des besoins humanitaires, qui sont principalement de récupérer (les soldats) tombés au front, a déclaré le ministre israélien, en référence aux deux soldats israéliens tués lors de l’offensive de 2014. Et je pense que nous devons entamer un large dialogue à propos des besoins humanitaires de Gaza et des nôtres. Il ne serait pas juste de déconnecter ces sujets (…) et nos cœurs seraient évidemment ouverts à beaucoup de choses. »  

«  Israël sera tenu responsable  »

A cet odieux chantage, le Hamas a rétorqué que la restitution des dépouilles ne saurait entrer dans le cadre d’une transaction humanitaire, et que les soldats israéliens devraient être échangés contre d’autres combattants, dans le cadre d’un échange de prisonniers.

« Israël sera tenu responsable de toutes les conséquences d’une éventuelle propagation du virus à Gaza, du fait du blocus instauré depuis 13  ans », a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, martelant que « l’échange de prisonniers  » était «  une question distincte ».

israël, palestine, blocus
Coup de gueule

Dimanche 9 février, Tel-Aviv a provoqué une nouvelle fois les Palestiniens en leur interdisant l’exportation de produits agricoles vers Israël et le reste du monde.

« À partir d’aujourd’hui, l’exportation à l’étranger de produits agricoles palestiniens via le passage d’Allenby ne sera pas autorisée », a déclaré le Cogat, l’unité du ministère israélien de la Défense chargée de la surveillance des activités civiles dans les territoires palestiniens.

Stratégie d’asphyxie

Selon les autorités israéliennes, cette mesure aurait été prise en réponse au « boycott palestinien des veaux » qui aurait « gravement nui aux éleveurs de bétail israéliens » il y a cinq mois de cela.

La décision est un réel coup dur pour les exportations palestiniennes, le point de passage d’Allenby étant l’unique voie reliant la Cisjordanie à la Jordanie, porte commerciale ouverte sur le reste du monde. Cette mesure n’est d’ailleurs pas une première, puisqu’il y a une semaine déjà, le ministre de la Défense israélien, Naftali Bennett, a suspendu l’importation de produits agricoles de Cisjordanie en Israël.

Ces différentes décisions israéliennes illustrent parfaitement la stratégie d’asphyxie de l’économie palestinienne, mise en place par Israël suite au rejet des Palestiniens du plan de paix proposé par Donald Trump le 28 janvier dernier.

Balance commerciale déficitaire

80 % des exportations palestiniennes leur étant destinées, les Israéliens disposent ici d’un fort moyen de pression. Et la balance commerciale palestinienne étant déficitaire, les Palestiniens sont pieds et poings liés. Selon le ministère palestinien de l’Économie, les exportations agricoles vers Israël ont représenté 80,4 millions d’euros en 2018, contre 548 millions d’euros pour les importations de produits israéliens.

« C’est un désastre pour les agriculteurs. Les noix, les dattes, cela représente la grande majorité des exportations palestiniennes – et c’est le moment idéal pour exporter vers les pays arabes, juste quelques mois avant le ramadan. C’est une question de jours maintenant  : si les agriculteurs ne peuvent pas exporter, ils vont perdre beaucoup. Et cela représente des millions de shekels (1 shekel égale 0,27 euro – NDLR) », dénonce Saeb Bamya, ancien vice-ministre de l’Économie de l’Autorité palestinienne.

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Coup de gueuleInternational

Le gouvernement de Tel-Aviv a décidé d’interdire aux chrétiens de la bande de Gaza de se rendre à Jérusalem, Nazareth et Bethléem pour célébrer Noël. Une décision immédiatement condamnée par les dirigeants catholiques en Israël et en Cisjordanie.

100 demandes acceptées

Sur les 1 200 chrétiens vivant à Gaza (2 millions d’habitants), 951 ont déposé une demande pour pouvoir accéder à ces lieux saints, et alors que 700 permis avaient été délivrés l’an dernier, il n’y en a eu que 100 cette année. « Le responsable des activités pour les territoires occupés, le général Kamil Abu Rokon, n’a accordé que 100 autorisations, limitées aux adultes âgés de 45 ans et plus. Les 100 chanceux ne pourront aller en Cisjordanie où se trouvent l’ensemble des lieux saints chrétiens (Jérusalem, Nazareth, Bethléem). Ils ne peuvent emprunter que le pont Allenby, sur le Jourdain. C’est un exemple classique d’occupation », a dénoncé le quotidien israélien de gauche Haaretz.

Raison sécuritaire

Cette restriction, qui interdit aux Gazaouis l’accès aux villes d’Israël ou de Cisjordanie, et ne leur permet de ne voyager que vers la Jordanie, illustre parfaitement la politique menée par Tel-Aviv depuis plusieurs années, qui consiste à couper toute connexion entre Gaza et la Cisjordanie.

En définissant Gaza comme une « entité hostile », l’Etat hébreu s’autorise à prendre des « mesures sécuritaires » qui lui permettent de contrôler l’espace aérien, terrestre et maritime de l’enclave, et surtout de priver les Palestiniens de leur liberté et de leurs droits.

Soutien de la CPI

Vendredi 20 décembre, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a apporté son soutien aux Palestiniens en estimant que la Cour était compétente pour enquêter sur les crimes de guerre commis par Israël en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. « La viabilité de la Palestine en tant qu’État et l’exercice du droit du peuple palestinien à l’autodétermination ont été considérablement compromis par l’expansion des colonies et la construction de la barrière » a déclaré la procureure.

 

Trump colonies, Israel
International

Lundi 18 novembre au soir, les États-Unis ont annoncé qu’ils ne considéraient plus les colonies israéliennes comme illégales, remettant de facto en cause l’existence de l’Etat palestinien. « Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique, l’établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n’est pas en soi contraire au droit international », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. 

Nouvelle administration, nouvelle interprétation

Jusqu’à aujourd’hui la politique américaine suivait, plus ou moins fidèlement au gré des présidents, un avis juridique du département d’État remontant à 1978, selon lequel « l’établissement de colonies de population dans ces territoires » n’était « pas conforme au droit international ». 

L’administration Trump a donc donné un grand coup de pied dans la fourmilière en revenant sur ce principe établi, prenant tout particulièrement le contrepied de l’administration démocrate de Barack Obama. Celle-ci avait en effet voté pour la résolution 2334 présentée au Conseil de sécurité de l’ONU le 23  décembre  2016, exigeant qu’Israël « arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est ».

«  Jamais de solution  »

« La vérité, c’est qu’il n’y aura jamais de solution judiciaire au conflit, et que les débats sur qui a raison et qui a tort au regard du droit international n’apporteront pas la paix », s’est justifié Mike Pompeo, précisant tout de même que cette décision n’établissait pas le « statut final » de la Cisjordanie, qui lui sera fixé lors de futures négociations entre Israël et la Palestine. 

Réaction des intéressés

Benyamin Netanyahou a déclaré que l’interprétation américaine était «  le reflet d’une vérité historique : que les juifs ne sont pas des colonisateurs étrangers en Judée-Samarie », tandis que le porte-parole du président palestinien a estimé, lui, que Washington n’était « pas qualifié ou autorisé à annuler des dispositions de droit international et n’a pas le droit de légaliser des colonies israéliennes ».

Israël, Iran
Coup de gueuleInternationalPolitique

Lundi 30 septembre, le général de division Hossein Salami, commandant en chef des gardiens de la révolution, a déclaré que la destruction de l’Etat hébreu n’était «  plus un rêve, mais un but à portée de main ».

Faucons iraniens

Comme aux Etats-Unis et partout ailleurs, l’Iran a parmi ses dirigeants des faucons, des hommes durs favorables à l’entrée en guerre de leur pays pour défendre ses intérêts (qui sont souvent aussi les leurs).  

Parmi ces va-t-en-guerre figure le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui affirmait en juin 2018 qu’Israël était pour le Moyen-Orient « une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée ».

Et l’autre faucon emblématique est donc Hossein Salami, le chef des pasdaran ( les gardiens de la révolution), qui a rappelé lundi qu’au terme des 40 premières années « de la Révolution islamique, nous sommes parvenus à atteindre la capacité pour détruire le régime sioniste imposteur. Ce régime sinistre doit être rayé de la carte ». Ses déclarations incendiaires ont d’ailleurs été reprises mot pour mot par les agences ultraconservatrices  Tasnim  et  Fars, tandis que l’agence officielle iranienne  Irna  a simplement souligné que malgré l’« hostilité à son égard, l’Iran ne cesse de gagner en puissance  ».  

Menace réelle

«  L’attaque nous a surpris, elle fut une parfaite surprise pour les Etats-Unis malgré leur présence militaire dans la région, et elle a été parfaite à tout point de vue militairement. Nous ne pensions pas que les Iraniens étaient parvenus à ce niveau  »,  ont admis  les autorités israéliennes suite à l’attaque contre les installations de la Saudi Aramco le 14 septembre.  

Une menace d’autant plus inquiétante qu’Israël, bien que surarmé, est une cible facile. En effet, «  la vulnérabilité d’Israël est jugée exceptionnelle, en raison de la concentration de ses infrastructures sur un petit territoire – 50  % de son eau potable provient de cinq usines de désalinisation, 28  % de son électricité de deux sites seulement, par exemple »,  rappelle Ron Ben-Yishai, observateur des questions de sécurité à Tel-Aviv.

InternationalPolitique

La page Facebook du premier ministre israélien Nétanyahou a été suspendue pour incitation à la haine raciale

Facebook a effet pris la décision de sanctionner la page officielle de Benjamin Nétanyahou après un message particulièrement offensant. Ce dernier en appelait aux électeurs pour s’opposer à un gouvernement composé ; « d’arabes qui veulent tous nous détruire – homme, femmes et enfants ».

Le réseaux social a précisé que ce type de discours violait sa politique de lutte contre l’incitation à la haine raciale. De ce fait Facebook a bloqué la fonction de messagerie automatique pour 24h.

Le premier ministre a nié être l’auteur de ce message. Lors d’une interview sur la radio Kan Beshet Bet il a suggéré qu’un membre de son équipe de campagne serait responsable de cette erreur. Le premier ministre de droite est en effet en train de mener une campagne électorale dans le but de conserver son mandat. L’élection est prévue pour la semaine prochaine.

Un message peu surprenant

Ce message n’est pas si surprenant, même si il ne vient pas directement de Nétanyahou. Le premier ministre de 69 ans tente en effet de se faire réélire en tenant une ligne ultra-nationaliste. Mardi dernier il a ainsi affirmé qu’il annexerait la vallée du Jourdain. Cette zone faisant partie des territoire occupées de Cisjordanie.

Cette annexion serait illégal du point de vue du droit international. C’est pour cela qu’il en appelle aux électeurs pour lui donner un « mandat » lui permettant de réaliser cette annexion. Actuellement le Likud n’est pas certain de gagner. Ils sont menacés par la compétition du Parti Bleu et Blanc, de centre-droit.

Le 9 avril dernier le premier ministre avait remporté les élections mais n’avait pu obtenir suffisamment de sièges à la Knesset pour former un gouvernement. Il a donc dissous l’assemblée une seconde fois en six mois pour en appeler à une autre élection ce 17 septembre.

Israël, Cisjordanie, annexion
Coup de gueuleInternationalPolitique

Mardi 10 septembre, le premier ministre israélien a promis que s’il était reconduit au pouvoir lors des législatives du 17  septembre, il annexerait une partie de la Cisjordanie. « Aujourd’hui, j’annonce mon intention d’appliquer, avec un futur gouvernement, la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain et la partie nord de la mer morte », a-t-il déclaré, en direct à la télévision. 

Main mise sur l’eau

Ce plan n’affecterait pas « un seul Palestinien », a osé assurer Netanyahou. Pourtant la vallée du Jourdain est un lieu stratégique pour l’approvisionnement en eau, dont l’annexion a en fait démarré il y a plusieurs années. La plupart des agriculteurs et éleveurs palestiniens en ont déjà été expulsés, et ceux qui résistent sont harcelés sans relâche par les autorités israéliennes, qui n’hésitent pas à confisquer leurs troupeaux. Pour récupérer leurs bêtes, les éleveurs doivent alors payer des « frais de nourriture ».

L’eau, toujours l’eau 

Dans les années 50, le fondateur de l’État hébreu, David Ben Gourion, donnait déjà ce conseil à Charles de Gaulle pour réussir une bonne colonisation : garder les meilleures terres et le littoral, et maintenir les populations autochtones dans l’intérieur, asphyxiées. 

Gaza mise à part, la carte actuelle de la Palestine montre que les successeurs de Ben Gourion ont suivi son conseil, Netanyahou ne dérogeant pas à la règle. Ce plan sera « une opportunité historique et unique d’appliquer notre souveraineté sur nos colonies en Judée et Samarie et en d’autres lieux clés pour notre sécurité », a, en effet, assuré le premier ministre israélien.

Stratégie ancienne et apolitique

L’annexion de la Cisjordanie a commencé au lendemain de la guerre des Six Jours en 1967, et depuis, la politique israélienne est restée la même. Elle a varié en agressivité au gré des gouvernements successifs, mais qu’ils soient de droite (Likoud) ou de gauche (travailliste), l’Etat hébreu n’a jamais cessé de s’étendre. 

Aujourd’hui encore, le principal opposant à Netanyahou, le centriste Benny Gantz, prône la même politique expansionniste que son adversaire  : la vallée du Jourdain doit demeurer sous contrôle israélien, et les colonies doivent continuer de proliférer. 

Politique

En Israël, circule une vidéo montrant deux policiers frappant un soldat israélien. Cet incident a provoqué une manifestation contre le racisme de la police. Elle a finalement dégénéré en affrontements. Pourquoi ?

Le soldat de la vidéo est un « Falashas », c’est-à-dire, un des 135 000 israéliens d’origine éthiopienne. Ils descendent de communautés coupées des autres juifs pendant des siècles. Une fois reconnus par les autorités religieuses d’Israël, ils ont émigré pour fuir la guerre civile en Éthiopie. Leur arrivée en Israël n’a pas été facile, et leur intégration pose toujours un problème. Ils sont victimes de racisme et leur méconnaissance de l’Hébreu les empêche de trouver du travail. En 2011, 45 % étaient sans emploi (le taux de chômage en Israël était alors de 5,6 %).

Leurs difficultés se retrouvent dans l’éducation ou dans le logement, les gens ne veulent pas louer parce qu’ils sont Éthiopiens et noirs. Une députée d’origine éthiopienne n’a pas pu faire un don de sang au motif que son sang « était particulier ». Certaines écoles refusent les enfants de cette communauté et 20 % des enfants Falashas ne sont pas scolarisés. N’ayant pas de poids économiques, les autorités ne se soucient guère de leur sort. Pire, ce racisme semble « s’institutionnaliser » et les Falashas sont devenus des boucs émissaires.

Les dernières manifestations de Jérusalem et de Tel Aviv ont révélé une plaie ouverte et une situation inadmissible au cœur de la société israélienne.

Crédit photo : Linda De Volder