gaz, Algérie, Italie
International

Ignorant le projet d’achat en commun souhaité par Paris et Bruxelles, l’Algérie a décidé de vendre son surplus de gaz à l’Italie. Une bonne nouvelle, selon Emmanuel Macron.

Gazoducs et négociations efficaces

Les intenses négociations menées par Mario Draghi depuis avril ont finalement porté leurs fruits, puisque « l’essentiel des capacités supplémentaires que l’Algérie pouvait mobiliser dans l’immédiat a été réservé à l’Italie », observe Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques. « Les Italiens ont très bien mené les négociations », insiste le chercheur.

Mais le choix d’Alger de privilégier l’Italie est avant tout pratique, deux gazoducs reliant déjà l’Algérie à l’Italie, et un troisième passant par la Sardaigne étant en construction. Deux gazoducs relient également l’Algérie à l’Espagne, mais l’un d’eux, passant par le Maroc, est bloqué en raison de la crise algéro-marocaine. 

« Bon pour l’Europe »

Pour Emmanuel Macron, la décision d’Alger est une bonne nouvelle qui ne nuira en rien à la France, au contraire. « La France dépend peu du gaz dans son mix énergétique, à peu près 20  %, et dans cet ensemble, l’Algérie représente 8 à 9  %, on n’est pas dans une dynamique où le gaz algérien pourrait changer la donne », a tenu a rappelé le président français. « Par contre, c’est une très bonne chose qu’il y ait une collaboration accrue et plus de gaz vers l’Italie », insiste-t-il. Car si « c’est bon pour l’Italie, c’est bon pour l’Europe ».

Mais pour Thierry Bros, spécialiste de l’énergie et enseignant à Sciences Po, dans cette compétition au gaz algérien, car c’est bien de cela qu’il s’agit, la France est surtout victime de son souci écologique. « L’Algérie veut des contrats à long terme et pas seulement de belles paroles, estime le l’expert.  C’est d’ailleurs un peu compliqué pour elle d’entendre que la France veut être le premier pays à sortir des énergies fossiles ».

Politique

Les militants masqués du groupe « Patron de merde » organisent des manifestations pour humilier les patrons qui exploitent les travailleurs

Les militants utilisent des masques blancs et se retrouvent devant les magasins concernés. Ils recouvrent alors lieux de stickers disant « cet endroit a un patron de merde ». Au même moment un militant lis le témoignage d’un travailleur au mégaphone. Le cas le plus commun est le non-paiement des salaires.

Bologne est une ville universitaire connue pour sa nourriture. La ville concentre plus de 400 bars et cafés ; un pour 37 habitants. Les militants ciblent donc le plus souvent des restaurants ou des bars. Près de 16 commerces ont été ainsi humiliés depuis janvier dernier.

La présence d’une forte population universitaire signifie que les patrons bénéficient d’une force de travail à bas coût, facilement exploitable et renouvelable. En 2017 une étude gouvernementale estimait que l’économie illégale ou « grise » représentait 72,6 % des emplois dans le secteur de la nourriture et de l’hôtellerie de la ville. Un record en Italie.

L’humiliation comme avertissement

Les étudiants sont particulièrement vulnérables lorsqu’ils sont forcés de travailleur pour dans cette économie grise. Ils ne cotisent pas pour le chômage et doivent pouvoir payer leurs études. De plus avec la situation économique actuelle les parents soutiennent moins leurs enfants.

Le groupe « Patron de merde » a été lancé par un groupe de jeunes habitants de la ville suite à des échanges sur leurs conditions de travail similaires. Leur première action a visé un bar accusé harceler sexuellement ses employées. Les militants sont prévenus des situations sur leur page Facebook, par les médias locaux ou sur les réseaux sociaux.

Ils commencent toujours par vérifier les plaintes, notamment parce qu’ils craignent que les patrons ne cherchent à révéler leur identité. Les stickers servent à alerter le public et décourager les clients. Ils espèrent que cet avertissement encouragera les patrons à mieux traiter les travailleurs.

Les procureurs italiens ont tenté sans succès d’obtenir les identités des membres du groupe présent sur Facebook et de bloquer leur page. Il semble donc que les militants soient gênant pour le patronat local.

Über, Italie, VTC, Taxi
Politique

La compagnie de VTC Über est en train d’essuyer un nouveau revers en Italie elle vient d’être interdite. L’entreprise va faire appel mais son avenir sur le marché italien est très incertain.

 

« Concurrence déloyale ». Le motif de la justice italienne est très clair au sujet d’Über. L’entreprise de VTC ne respecte pas les règles italiennes en matière de concurrence avec les taxis. La justice a ainsi tranché est vient d’interdire l’activité d’Über sur l’intégralité du territoire, une décision assortie par ailleurs d’une astreinte de 10 000 euros par jour de retard.

Cette décision fait suite à une plainte déposée par les taxis et surtout suite à une vague de manifestations souvent houleuses à Rome, Milan et Turin durant lesquelles les taxis demandaient l’interdiction du service.

Depuis une année, les chauffeurs de taxis font savoir leur mécontentement au sujet de la concurrence déloyale face au roi du VTC. En cause : le prix des plaques de taxis. Les VTC se doivent bel et bien de la payer mais ils pouvaient l’acheter jusqu’à présent dans une région où elle est bon marché et l’utiliser dans des grandes villes où elle est en revanche bien plus chère. C’est ce point précis qui a motivé la décision de la justice. Un chauffeur de taxi à Rome, Milan ou Turin devant s’acquitter d’une plaque coûtant plus de 100 000 euros tandis qu’un chauffeur Über ne la payait qu’une centaine d’euros en moyenne.

Plusieurs revers pour Über

Si Über entend faire appel de la décision, les choses se corsent pour l’entreprise. Son service ÜberPop a déjà été interdit en France, et l’entreprise a également du délaisser de juteux marchés tels que la Chine et l’Allemagne (Francfort, Düsseldorf, Hambourg). Idem au Danemark, même si ce retrait est qualifié de « temporaire » par le groupe.

Pour autant, Über apporte une vraie alternative à la seule solution des taxis mais le législateur se doit de mettre en place des règles équitables pour que chacun puisse trouver sa place sur son marché.

Coup de gueule

Loin d’être une simple révolte étudiante, les mouvements de 1968 marquent le début d’une forte offensive de la classe ouvrière. Les États-Unis, la France, l’Italie, le Mexique, l’Allemagne et bien d’autres pays sont touchés par cette vague de protestation.

Les évènements de 1968 continuent de marquer les esprits, car leurs impacts se font encore ressentir jusqu’à maintenant. Derrière les mouvements des étudiants, c’est une forme de révolution qui s’est opérée, acculant certains gouvernements à démissionner et faisant tomber les dictatures. C’est en France que le mouvement est le plus marquant. En mai 1968, des millions de travailleurs ont commencé une grève générale qui a déstabilisé le gouvernement du général de Gaulle. Ces mouvements ont eu des répercussions considérables. Les conditions de travail des ouvriers ont été améliorées, les droits de la femme et des minorités sont révisés à la hausse. Les universités sont moins hermétiques et deviennent accessibles à toutes les classes sociales.

Coup de coeur

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Ikono TV, la chaîne entièrement consacrée à l’art, va être lancée en France en septembre par l’opérateur Free. La chaîne sera en outre visible dès vendredi 6 septembre via son site Internet ikono.org.

Ikono est une plateforme spécialisée dans l’art basée à Berlin et fondée en 2006 par Elizabeth Markevitch. La particularité des productions Ikono est qu’elles « excluent tout commentaire ou son ajouté, afin de laisser place à une expérience purement visuelle et émotionnelle et de s’adapter à un public international« .

Diffusée en Haute-Définiton, Ikono TV sera à découvrir sur le canal 150 du bouquet Free au cours du mois de septembre. Elle proposera gratuitement, 24 heures sur 24, des vidéos et des courts-métrages portant sur toutes les époques et concernant l’ensemble des pratiques artistiques (dessin, peinture, sculpture, architecture et vidéo).

Le lancement de la chaîne est accompagné de « l’Ikono On Air Festival« , qui propose plus de 200 heures d’art en vidéo, du 6 au 29 septembre. La chaîne est actuellement visible en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Suisse, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie du sud.

Coup de gueule

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C’est une triste annonce qu’a faite, jeudi 15 août, Rafael Correa, le président équatorien. Face au refus d’une aide internationale, il a demandé au Congrès d’autoriser l’exploitation des réserves pétrolières du parc Yasuni, un des parcs nationaux les plus riches de toute l’Amazonie.

Fortement sollicité par les compagnies pétrolières désireuses d’exploiter les quelques 850 millions de barils de brut enfouis dans la biodiversité du parc national Yasuni, le président de l’Equateur appelle, en 2007, la communauté internationale à l’aide.

En échange de l’abandon du projet, M. Correa demande une aide financière de 3,6 milliards d’euros sur 12 ans, compensant en partie le manque à gagner pour la non-exploitation de ce bloc de forêt tropicale et l’engagement de son pays contre le réchauffement climatique.

Malheureusement, en 5 ans, la communauté internationale n’a réussi à réunir que 13,3 millions, soit 0,37% de la somme demandée, via un compte administré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Des « résultats économiques » que Rafael Correa n’estime pas à la hauteur des attentes de son pays.

« Avec une profonde tristesse, mais aussi avec une absolue responsabilité envers notre peuple et envers l’histoire, j’ai été obligé de prendre une des décisions les plus difficiles de tout mon gouvernement« , a ainsi annoncé la semaine dernière le chef du gouvernement équatorien.

L’ensemble des donateurs, des entreprises privées mais aussi des pays comme la France, la Belgique, le Chili, l’Italie, l’Espagne et l’Indonésie, vont ainsi récupérer leur argent. Et perdre un des derniers sanctuaires sauvages de notre belle planète…