« Je suis ravi d’annoncer que je lance le Bezos Earth Fund », a écrit le fondateur d’Amazon, lundi 17 février, sur Instagram. « Le changement climatique est la plus grande menace pour notre planète… Cette initiative mondiale financera des scientifiques, des militants, des ONG – tout effort qui offre une véritable possibilité d’aider à préserver et à protéger la nature. Nous pouvons sauver la Terre ».
Ainsi monsieur Bezos parle de sauver la planète, mais il faudrait d’abord la sauver de lui-même. En effet, cumulant à lui seul plus d’argent que 4 pays d’Afrique, et étant à la tête d’une entreprise dont l’empreinte carbone annuelle équivaut à 600 000 camions-citernes, on peut affirmer sans se tromper que Jeff Bezos fait partie de ces menaces qu’il veut combattre.
Plus riche que plusieurs pays d’Afrique
Les responsables du Bezos Earth Fund ont déclaré que ce fonds sera alimenté à hauteur de 10 milliards d’euros, uniquement par l’argent personnel de Jeff Bezos. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le patron d’Amazon a les moyens de ses ambitions.
En 2018 par exemple, année où il est devenu l’homme le plus riche du monde, monsieur Bezos a amassé 19 milliards de dollars sur un an, soit plus que le Soudan du sud (3,09 milliards), le Malawi (6,74 milliards), le Burundi (3,81 milliards) et la République centrafricaine (2,23 milliards) réunis.
Double jeu
Selon le New York Times, le géant du transport à très grande échelle Amazon aurait révélé que son empreinte carbone pour l’année 2018 équivaudrait à 600 000 camions-citernes d’essence. D’aucuns diraient donc que le don de monsieur Bezos est la moindre des choses, sans compter qu’Amazon investit massivement dans les énergies fossiles.
« Nous applaudissons la philanthropie de Jeff Bezos, mais une main ne peut pas rendre ce que l’autre prend, estime l’AECJ (Amazon Employees for Climate Justice). Les habitants de la Terre doivent savoir : quand Amazon arrêtera-t-il d’aider les compagnies pétrolières et gazières à ravager la Terre ? », s’interroge le collectif, se demandant si monsieur Bezos fera preuve d’un « vrai leadership ou continuera d’être complice de l’accélération de la crise climatique, tout en prétendant essayer d’aider ».