Shireen Abu Akleh
Coup de gueuleInternational

Vendredi 24 juin, et après un mois et demi d’enquête, le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme est arrivé à la conclusion que la journaliste palestino-américaine avait été tuée par un tir des forces de défense israéliennes. 

« Enquête rapide, approfondie, transparente, indépendante et impartiale »

« Toutes les informations que nous avons recueillies – y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien  –  corroborent le fait que les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de Palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes », explique Ravina Shamdasani, l’une des portes-parole du HCDH.

« Le droit international des droits de l’homme exige une enquête rapide, approfondie, transparente, indépendante et impartiale sur tout recours à la force entraînant la mort ou des blessures graves, précise la porte-parole. Conformément à notre méthodologie mondiale de surveillance des droits de l’homme, notre Bureau a donc inspecté du matériel photo, vidéo et audio, s’est rendu sur les lieux, a consulté des experts, a examiné les communications officielles et a interrogé des témoins ». 

Silence « troublant »

« Nous n’avons trouvé aucune information suggérant qu’il y ait eu une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes »  , et « nos conclusions indiquent qu’aucun avertissement n’a été émis et qu’aucune fusillade n’avait lieu à ce moment et à cet endroit », poursuit Ravina Shamdasani. Nous trouvons donc « profondément troublant que les autorités israéliennes n’aient pas ouvert d’enquête judiciaire ».

«  La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre Shireen Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza  », conclut le HCDH. 

Coup de coeurPolitique

Nous avons appris, ce que l’on savait hélas inéluctable, c’est-à-dire le décès de Claude Cabanes à l’âge de 79 ans des suites d’un cancer. L’ancien rédacteur en chef de l’humanité est mort le mardi 25 août.

Né en 1936 (prophétique) à Toulouse, Fils d’un chef d’ État-major des FTP (francs-tireurs partisans), il devient licencié en Droit. Claude Cabanes avait adhéré au PCF en 1962 au lendemain de la guerre d’Algérie, il était devenu rédacteur pour l’Humanité Dimanche, chef du service culturel en 1973, chef du service politique en 1975 puis rédacteur en chef adjoint en 1976. Deux ans plus tard, il assume les mêmes fonctions au quotidien l’Humanité, avant d’être nommé fin 1981, chef du service culturel des deux publications du PCF. Il deviendra en 1984, rédacteur en chef du journal. Il en est écarté à la fin 2000, au moment où le collège exécutif du PCF décide un plan de restructuration du journal, suite à de sérieuses difficultés financières.

Maniant une redoutable plume militante, totalement au service du parti, ce dévouement durable, plutôt rare par les temps qui court, a souvent valu à Claude Cabanes d’être qualifié de sectaire par ses détracteurs. Passionné par les mots et l’écrit en général, il était devenu éditorialiste et chroniqueur, il défendait aussi ses idées dans plusieurs médias, dont RTL ces dernières années, au sein de « On refait le monde ».

Crédit photo : créperie1