Politique

Avec la mise en place du nouveau label « Quoi ma gueule ? » destiné à promouvoir la vente des fruits et légumes habituellement laissés de côté pour des raisons esthétiques, le collectif Les gueules cassées à l’origine de cette initiative semble avoir attiré l’attention des grands distributeurs. Depuis le mois de mars dernier, Intermarché, Auchan et Monoprix ont accepté de mettre à la vente ces fruits et légumes « moches ».

Les fruits et légumes difformes ou hors calibres font finalement leur retour dans les grandes surfaces. Jetés systématiquement depuis de trop nombreuses années, le collectif Les gueules cassées entend désormais mettre fin à ce gaspillage.
Comme l’affirme le label, « si l’aspect extérieur de nos ‘gueules cassées’ peut présenter certaines imperfections, leurs qualités propres représentent leur premier atout ». Et en effet, l’aspect souvent irrégulier de ces légumes marqués par les intempéries ou la taille trop petite ou trop grosse de ces fruits ne sont pas autant synonymes de mauvaise qualité, bien au contraire. « C’est moins beau, mais tout aussi bon », résume Antoine Carissimo, responsable de l’offre fruits et légumes d’Auchan France.

Alors que chaque année, des centaines de kilos de fruits et légumes déformés ou abimés sont jetés par les producteurs par manque de débouchés valorisants, cette nouvelle tendance pourrait bien mettre un terme à un gaspillage alimentaire considérable.

De plus, proposés à un prix 20 à 30 % inférieur à celui des fruits et légumes de première classe, ce nouveau système présente des avantages aussi bien pour le producteur et le distributeur que pour le consommateur. Si ce dernier paie effectivement moins cher, le producteur réduit ses coûts en évitant les pertes générées par l’incinération des produits hors-norme.

S’il ne s’agit pour l’instant que d’initiatives locales, le succès de ses opérations présage d’un développement possible à l’échelon national. 17 Monoprix à travers la France devraient bientôt proposer ce type de produits tandis qu’Auchan et Intermarché pourraient bien étendre le rayon « moche » à l’ensemble de leur réseau de distribution.

Crédits photo : Les gueules cassées

Coup de gueule

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Le Comité de la Charge, organisme français dont la mission est de s’assurer de la transparence des organisations ayant recours à la générosité du public, vient de suspendre l’agrément « don de confiance » de l’association Aide et Action de France.

Selon l’organisme de contrôle, intrigué par des scandales à répétition, l’utilisation des dons de l’association Aide et Action de France est devenue une « boite noire« . Les demandes de clarification concernant la gestion de l’argent récolté par cette association, qui milite pour le droit à l’éducation, n’ayant pas abouti, le Comité de la Charge a décidé de retirer le label « don en confiance« .

Pour Gérard de La Martinière, président du Comité, la suspension de l’agrément est principalement dû à un manque de clarté quant à la gestion des « flux financiers entre la branche France et la branche internationale » créée en 2007 suite à une réorganisation d’Aide et Action. « Le donateur ne sait pas vraiment si son argent est utilisé pour Aide et Action France ou pour l’organisation internationale. Or, l’agrément ne concerne que les activités d’Aide et Action France« .

Un premier avertissement en 2012, une mise aux normes à moitié réussie et la démission du président en juin n’ont pas suffi pour répondre aux injonctions du Comité de la Charte. Le nouveau président, Daniel Després, estime que cette suspension du label n’est que passagère et que la clarification de la situation est en passe d’être terminée : « nous sommes en retard sur l’un des engagements que nous avons pris auprès du Comité, concernant la scission des comptes relatifs à nos activités en France et dans trois grandes régions: Afrique, Caraïbes et Asie du Sud-Est. Historiquement, la comptabilité de ces trois régions est intégrée à celle de la France. Pour des raisons techniques, cette scission prend du temps« .

L’association a jusqu’à mi-septembre pour faire appel à la décision qui, dans le cas contraire, se transformera en retrait définitif. L’affaire ternit en tout cas la réputation d’une association souvent citée en exemple pour sa vertu financière dans les années 1990.