Mercredi 19 février, Airbus a annoncé son intention de supprimer 2 362 postes sur 34 000 d’ici à 2021 dans sa division Defence and Space. L’Allemagne, plus grande base industrielle d’Airbus sera la plus touchée, avec 829 postes supprimés, suivie par l’Espagne (630), la France (404) et le Royaume-Uni (357). Les 142 autres postes seront répartis entre les pays européens restants.
« Base de coûts appropriée »
« Pour la troisième année consécutive », les livraisons sont inférieures aux commandes nettes, « principalement en raison de l’atonie du marché spatial et du report de plusieurs contrats de défense », précise le nouveau directeur général d’Airbus, Guillaume Faury, dans une interview donnée à La Tribune. « Nous avons donc revu à la baisse le nombre de contrats export que nous pouvions signer », explique-t-il, admettant tout de même que « l’année 2019 a très largement confirmé une nette amélioration de l’avancée du programme. »
« Nous prévoyons de nombreuses opportunités pour notre activité spatiale. C’est pour cela que nous voulons aborder cette période avec une base de coûts appropriée à la situation du marché », se justifie ensuite monsieur Faury.
Prévisible, mais injustifiable
« On savait que les déboires du programme de l’A400M (avion de transport militaire – NDLR), dont le surcoût se chiffre à près de 10 milliards d’euros, allaient avoir des retombées sociales, singulièrement en Allemagne et en Espagne », explique, fataliste, Thierry Préfol, délégué syndical central (CFE-CGC, majoritaire) d’Airbus DS.
De plus, « l’activité spatiale a enregistré un ralentissement en 2017-2018, ce qui crée mécaniquement un creux en 2019-2020 étant donné qu’un programme satellite court sur deux années », ajoute le syndicaliste.
En revanche, « dans un contexte où le marché spatial se porte mieux et où il nous faut conserver toutes nos compétences clés », rien ne justifie qu’Airbus DS réduise ses effectifs. D’autant que la « militarisation de l’espace, voulue par Emmanuel Macron, qui plaide pour un développement de la défense spatiale » devrait tirer le marcher vers le haut, explique Thierry Préfol.