Basé sur une rupture conventionnelle collective (RCC), le plan d’économie drastique décidé par Renault rencontre un problème majeur : il n’y a pas de volontaire. Mais qu’à cela ne tienne ; pour en trouver, la marque au losange n’hésite pas à faire pression sur ses employés.
Solution de l’externalisation forcée
Pour se débarrasser de ses employés, Renault a opté pour l’externalisation. « Cela a été extrêmement brutal, témoigne un salarié du site de Renault Lardy (Essonne). On nous a dit : “Vous partez chez un sous-traitant. Si vous refusez, vous êtes licencié.” J’ai quatre enfants, dont trois sont toujours à l’école, et une maison à payer. Je ne peux pas me permettre de gagner moins en bossant chez un sous-traitant. »
Mais cet homme de 56 ans est loin d’être le seul à subir la politique injuste du constructeur français. « 1 900 personnes doivent partir par le biais d’une rupture conventionnelle collective (RCC), c’est-à-dire de manière volontaire, explique Florent Grimaldi, de la CGT. Sauf que les volontaires ne se bousculent pas ! C’est tout à fait compréhensible, dans le contexte de pandémie… »
« Les pressions continuent »
« Dès le mois de mars 2021, le nombre de départs “volontaires” n’atteignant pas les objectifs de la direction, elle a décidé d’engager une externalisation forcée de 27 salariés de la maintenance des moyens d’essai sur les sites de Lardy, Aubevoye, Guyancourt et du Mans, affirme l’intersyndicale regroupant la CGT, la CFDT, la CFE-CGC et la SUD. En utilisant l’article L-1224-1 du Code du travail, cette externalisation oblige les salariés concernés au transfert dans une entreprise sous-traitante, sous peine de licenciement ».
« Aujourd’hui, les pressions continuent sur d’autres salariés afin de les pousser au départ, insistent les syndicats. Sur le site de Lardy, la direction a annoncé au moins 158 suppressions de postes sur l’année 2021, alors qu’elle ne met à disposition que 23 postes pour des mobilités internes. Il commence à être annoncé à des salariés que leur poste est supprimé et qu’ils doivent en trouver un dans un autre secteur… ou en dehors de chez Renault. Ces pressions sont très mal vécues par les salariés concernés, dont l’avenir professionnel est clairement menacé par Renault alors que la direction jure que les départs restent “volontaires”. »