Jeudi 10 octobre, tous les groupes parlementaires se sont engagés à voter la loi Pradié contre les violences faites aux femmes, et qui généralise, notamment, le bracelet antirapprochement. Le résultat du vote formel, qui aura lieu mardi prochain, est donc d’ores et déjà connu.
117 femmes tuées en 2019
117 est le nombre jusqu’auquel a compté le député LR Aurélien Pradié à la tribune de l’Assemblée nationale jeudi. Il s’agit du nombre de femmes tuées par leur conjoint ou leur ex depuis le début de l’année. « Je sais ce que ce décompte peut avoir de glaçant, mais il devait résonner ici dans cette Assemblée pour ne pas nous habituer ! » a expliqué le député du Lot auteur de la proposition de loi.
Le texte en question prévoit par exemple la généralisation du bracelet électronique antirapprochement, des recours aux ordonnances de protection facilités, et un meilleur accès au Téléphone Grave Danger. Le texte offre également la possibilité à la victime de conserver le domicile commun, ou prévoit un système d’aide au logement si elle souhaite déménager.
LaReM devancée
Cette proposition de loi met le gouvernement d’Edouard Philippe en mauvaise posture. En effet, LaReM, qui devait présenter ses propres mesures fin novembre, doit maintenant soutenir un texte proposé par l’opposition. « Cette proposition de loi me paraît essentielle, elle recueille le plein soutien du gouvernement », a tout de même admis la ministre de la Justice Nicole Belloubet. « Ça n’a pas d’importance, nous voulons agir de façon urgente et consensuelle », a, pour sa part, assuré Guillaume Vuilletet, le député marcheur du Val d’Oise chargé du projet côté LaRem.
Mais la majorité a tout de même voulu laisser son empreinte. « On va proposer des modifications substantielles, mais l’idée n’est pas de le dénaturer », a prévenu Guillaume Vuilletet, qui lui, par exemple, veut rendre le consentement du conjoint violent obligatoire pour l’utilisation du bracelet antirapprochement.