Politique

Au Japon, le gouvernement envisage une loi pour imposer 5 jours de congés obligatoire mais pas aux employeurs…plutôt aux employés. Certains travailleurs n’utilisent aucun jour de congés payés auxquels ils ont droit.

Les salariés nippons ont droit à 20 jours de congés payés par an, mais beaucoup n’en prennent aucun. Le gouvernement veut donc légiférer pour obliger les travailleurs compulsifs à prendre au moins un quart de leurs vacances. Le législateur craint le surmenage qui peut à l’extrême aboutir à des décès. Ce phénomène porte d’ailleurs un nom précis au Japon : « Karoshi ».

C’est un sentiment de culpabilité et la crainte d’être perçu comme celui qui se repose sur les autres qui amènent cette attitude chez les Japonais. Cela donne une image de travailleur infatigable et omniprésent, mais leur productivité est souvent qualifiée de faible et explique en partie les lacunes de compétitivité ressentie par les observateurs extérieurs. Cette nouvelle disposition ne concerne que les employés qui ont au moins 10 jours de congés payés annuels.

Les syndicats nippons pour leur part, réclamaient un minimum de 8 jours, cela a été jugé trop lourd pour les entreprises. Le patronat de son côté voulait limiter l’obligation à 3 jours. En tant qu’arbitre, le gouvernement a opté pour 5 jours.

Crédit photo : Wilfried Maisy

 

Politique

La branche Santé de la CGT a annoncé la semaine dernière sa volonté de quitter le processus de concertations prévus jusqu’au 16 juillet prochain dans le cadre de la future loi de santé publique. L’organisation syndicale considère ne pas être écoutée par la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine.

Ainsi, comme l’a expliqué la CGT à l’AFP, « cela fait des mois que l’on est auditionnés sur les contours de la loi, et rien ne bouge, c’est toujours des contours, le même squelette et nous ne sommes pas entendus ni rassurés sur nos revendications et nos inquiétudes ». La CGT s’oppose notamment à la méthode du gouvernement qui consisterait selon elle, à « définir les moyens financiers avant les orientations ».

Parmi les revendications de la CGT Santé, on retrouve en particulier un retour sur « la loi libérale » HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) de l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, la reconnaissance de la pénibilité, notamment pour les infirmières et les aides-soignantes, « la remise en cause du départ anticipé à la retraite de certains agents ». Elle s’inquiète également de la redéfinition prévue dans la future loi de la notion de service hospitalier public qui pourrait favoriser le secteur privé.

Malgré ce retrait, le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon, soutient que son organisation reste inscrite dans la négociation d’un projet de loi qui devra être présentée en conseil des ministres dès la rentrée

Crédits photo : Parti Socialiste

Coup de gueule

Aide_au_dev.jpgLa nouvelle loi d’orientation relative au développement et à la solidarité internationale a été votée en première lecture le 10 février. Le texte, présenté par le Ministre du Développement Pascal Canfin, veut mettre en avant la transparence mais ne reste pas exsangue de toutes critiques. Les discours des personnalités comme Jean-Christophe Rufin ou Jean-Yves Ollivier donnent crédit aux ONG qui mettent en avant les imperfections du système.

Pour présenter son projet de loi, le ministre consacre une interview à Radio France Internationale dans laquelle il insiste le caractère novateur de la réforme. En premier lieu souligne-t-il, « l’Assemblée nationale n’avait, jusqu’alors, jamais adopté de loi relative à la politique de développement et de solidarité internationale. Auparavant, les députés votaient uniquement le budget annuel de la mission « Aide publique au développement » sans avoir leur mot à dire sur ses finalités ». Mais le responsable politique en appelle également à la vigilance citoyenne comme en atteste le site rénové sur l’aide au développement au Mali.

Friedrike Röder, directrice de l’association ONE reste cependant assez critique, « nous aurions souhaité que la loi contienne un objectif politique et financier de plus long terme ». Pour la militante, la France est loin de l’objectif fixé à l’ONU de 0,7% du PIB, elle est même en deça du 0,46% annoncé par les services des ministères. D’après les chiffres de Global Financial Integrity, les montants alloués avoisineraient les 0,4% du PIB alors que certaines dérives continuent.

Il y a quelques années, l’ambassadeur Jean-Christophe Rufin déclarait au sujet de l’aide au développement, « la France reste sur ce front, même si cela ne veut pas dire qu’on reste exemplaire, assez en avant ». Avant que Cedric Mathiot n’explique : « on reproche aussi à la France d’intégrer dans les APD des dépenses contestables, ces « aides fantômes » (selon les ONG) qui ne répondent pas forcément aux règles d’éligibilité à l’APD, selon un rapport d’évaluation du Comité d’Aide au Développement rendu public en mai dernier ». Le contrôle devrait permettre de limiter ces écueils, toutefois le mécanisme reste contestable dès lors qu’il s’apparente à du clientélisme ou même à du « simple assistanat ».

C’est justement la critique que portent ensemble Jean-Yves Olliver et Dambisa Moyo contre le système qui entretient une « dépendance malsaine » entre les pays bénéficiaires et les autres…Pour ces spécialistes du continent africain, l’aide au développement « ne fait pas partie de la solution potentielle, elle fait partie du problème ». En effet, en maintenant l’Afrique dans cette logique de besoin, elle empêche l’émergence d’une industrie locale forte et potentiellement l’arrivée de nouveaux champions mondiaux made in Africa