Un élu de la Macronie l’a annoncé dimanche soir dans le Journal du dimanche : « La question n’est plus de savoir si, mais quand. Attendez-vous à un 49-3 cette semaine ». Une menace réitérée le jour même par treize députés LaREM et Modem dans une tribune publiée dans Ouest France.
« À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Il est de notre responsabilité collective de mettre un terme à cette mascarade, écrivent les députés, qui accusent l’opposition de bloquer les négociations. Notre Constitution permet d’accélérer l’approbation de ce texte. Si nous voulons assurer un système de retraite universel, il n’y aura peut-être pas d’autre choix . On tente un coup de force contre l’Assemblée. Que l’Assemblée s’en libère. C’est le sens de cet appel. »
« Faute politique »
La Macronie ne cesse de répéter qu’elle veut libérer l’Assemblée, mais au contraire, le 49-3 ne sert qu’à la contraindre à se soumettre au gouvernement. « L’utiliser serait une faute politique grave, un aveu de faiblesse gigantesque et l’expression d’un autoritarisme dangereux. Normalement, le 49-3 est utilisé pour discipliner une majorité. Là, ce serait fait pour museler l’opposition. C’est particulièrement grave », assure le député PCF Sébastien Jumel. « Nous utilisons nos amendements pour contraindre le gouvernement à s’expliquer et à dévoiler son projet. Quel sera l’âge de départ à la retraite ? Quels seront la valeur du point et le montant des pensions ? Comment sera calculée la pénibilité ? Quelles garanties pour les femmes ? Le gouvernement ne nous répond pas. Son texte n’est pas prêt ».
Références nombreuses au 49-3
Peu sur de sa réforme, la majorité songe depuis les premières heures au 49-3, jusqu’au président de la République, Emmanuel Macron, qui assurait devant les députés réunis à l’Elysée le 11 février : « Il faut faire constater au grand public le jeu d’obstruction mené par certains ».
Une déclaration qui a fini de décomplexer LaREM, qui depuis ne cesse de multiplier les allusions au 49-3. « Nous allons perdre du temps à nous embourber et nous noyer dans des choses qui n’ont aucun intérêt », déplorait le président du groupe LaREM, Gilles Le Gendre, le 17 février, présentant le 49-3 comme la solution au problème.
« C’est un outil qui n’est pas à exclure évidemment », affirmait, pour sa part, le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, le 21 février.