Russie, OTAN
International

Lundi 18 octobre, la Russie a annoncé suspendre sa mission de représentation auprès de l’OTAN et celle de l’OTAN à Moscou. Cette décision fait suite au retrait par l’Alliance des accréditations de huit diplomates russes soupçonnés d’être des « agents de renseignement russes non déclarés ».

« Activités malveillantes de la Russie »

Mercredi 6 octobre, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé le retrait des accréditations de huit officiels russes accusés d’espionnage. Cette mesure est la dernière en date d’une série de restrictions initiées en 2014 suite à l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie, puis alourdies en 2018 suite à l’empoisonnement de Sergueï Skripal au Royaume-Uni.

« Les relations entre l’Otan et la Russie sont à leur point le plus bas depuis la fin de la guerre froide. Et c’est à cause du comportement russe. Nous avons vu une augmentation des activités malveillantes de la Russie en particulier en Europe et donc nous devons agir. Nous sommes prêts à nous impliquer dans un dialogue significatif avec la Russie », déclarait Jens Stoltenberg début octobre. 

L’Otan « n’est pas intéressée par un travail d’égal à égal »

Il aura donc fallu douze jours au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pour réagir à la décision de l’Alliance, et annoncer la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de la mission russe auprès de l’Otan, ainsi que la fin des activités de l’Alliance à Moscou. 

« À la suite de certaines mesures prises par l’Otan, les conditions de base pour un travail en commun ne sont plus là », a fait savoir le ministre. L’Otan « n’est pas intéressée par un dialogue et un travail d’égal à égal », elle « a déjà fortement réduit les contacts avec notre mission, et du côté militaire, il n’y a eu aucun contact » depuis 2014. Dans ces conditions, « nous ne voyons pas la nécessité de prétendre qu’un quelconque changement soit possible dans un avenir prévisible », a conclu monsieur Lavrov.

OTAN, Russie, Arctique
International

De mercredi 19 à jeudi 20 mai s’est tenue à Reykjavik une réunion du Conseil de l’Arctique, une assemblée d’états septentrionaux frontaliers de l’arctique (Russie, États-Unis, Canada, Danemark, Suède, Norvège, Finlande et Islande) tous soucieux du regain de tensions dans cette zone. 

Importante activité militaire russe

«   Nous voyons des critiques sur le fait que la Russie développe son activité militaire dans l’Arctique. Mais il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire, nous répondons de la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime », a déclaré sans ambages le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, lundi 17 mai. 

Plus précisément, cette activité militaire russe se caractérise par le déploiement de batteries antiaériennes S-400 dans le nord de la Sibérie, et par l’apparition de sous-marins nucléaires émergents de la glace non loin du pôle. « L’objectif était  de montrer : “N’essayez pas de maîtriser les mers du Nord. Nous sommes ici depuis longtemps” », avait à cette occasion déclaré l’amiral Viktor Kravchenko. C’est « un signal adressé à nos amis étrangers, les Américains ».

L’OTAN n’est pas en reste  

Mi-avril, la Norvège et les Etats-Unis ont signé un accord autorisant les USA à construire trois bases aériennes et une base navale en Norvège, faisant du pays la « tête de pont des États-Unis dans l’Arctique », selon l’amiral russe Aleksander Moiseyev.

Le Danemark compte également mettre la main à la poche, en investissant 200 millions d’euros dans un système de surveillance novateur composé de drones couvrant ses territoires du nord, le Groenland et les îles Féroé

En 2022, la Norvège accueillera d’ailleurs les manœuvres « Cold Response 2022 » (« réponse froide 2022 »), dans la zone des îles Lofoten, à 600  km seulement de la base de sous-marins russes de Mourmansk. 40 000 militaires et des dizaines de navires y participeront, faisant de ces manœuvres le plus grand déploiement occidental dans la zone depuis la fin de la guerre froide.

OTAN, Russie, Turquie
International

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se sont réunis en visioconférence mardi 1er et mercredi 2 décembre, pour discuter des nouveaux défis de l’organisation.

«  Puissance malveillante  »

Cette rencontre a été l’occasion pour le secrétaire général de l’OTAN, le norvégien Jens Stoltenberg, et l’ambassadrice américaine, Kay Hutchison, de recentrer l’organisation sur sa véritable mission, contenir l’ogre russe. 

« La Russie modernise son arsenal nucléaire et déploie de nouveaux missiles. Elle déploie plus de forces dans notre voisinage, du Grand Nord à la Syrie ou la Libye », a rappelé monsieur Stoltenberg avant la réunion. Une inquiétude partagée par les militaires français. « La Russie opère un grand retour avec une nouvelle génération de sous-marins nucléaires d’attaque très performants, prévenait le chef d’état-major de la marine nationale, Pierre Vandier, en octobre. Elle procède à des démonstrations de force très régulières, notamment en Méditerranée orientale, et à des investissements lourds sur la base militaire de Tartous en Syrie et dans des bases arctiques ».

L’ambassadrice américaine auprès de l’OTAN, Kay Hutchinson, est, elle, allée jusqu’à qualifier la Russie de puissance  « malveillante ». « Nous nous assurerons que notre dissuasion et notre défense correspondent à ce dont nous avons besoin pour garantir que l’influence de la Russie n’empiète sur aucun de nos alliés ni aucun de nos partenaires », a-t-elle prévenu.

Toute puissance de la Turquie

La Russie n’est pourtant pas la seule menace pour l’alliance, qui se retrouve déstabilisée de l’intérieur par Ankara. En effet, de par l’importance des forces armées qu’elle met à disposition de l’OTAN, la Turquie se sait intouchable au sein de l’organisation. Elle ne redoute d’ailleurs pas plus l’Union européenne, qui dépend d’elle pour bloquer le flux de migrants venus de Syrie. Cette dépendance explique la position isolée de la France (seuls 7 pays sur 30 avaient soutenu Paris lors de son altercation avec Ankara), et la timidité des sanctions européennes contre la Turquie.

Exemple de l’excès de confiance turc, le discours, en juillet, de l’ambassadeur de Turquie en France, Ismaïl Hakki Musa, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat  : « Imaginez l’OTAN sans la Turquie ! Vous n’aurez plus d’OTAN ! Il n’y aura plus d’OTAN sans la Turquie ! Vous ne saurez pas traiter l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Méditerranée au sud, le Caucase, la Libye, l’Égypte. »