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IdéesSociété

Jeudi 5  novembre, lors d’un rassemblement à Pierrefitte-sur-Seine pour protester contre les conditions sanitaires dans l’éducation nationale, deux policiers municipaux se sont fait remarquer arborant un insigne notoirement fasciste : la tête de mort aux dents longues, le symbole de The Punisher, ce héros de l’univers Marvel crée en 1974. 

«  Légère customisation de l’habillement  »

Après que des photos aient été publiées sur Twitter, l’élu communiste Yohan Sales a demandé au maire que soient prises  « toutes les mesures nécessaires afin d’identifier et de sanctionner au plus vite ces agents ». 

Mais le maire socialiste de Pierrefitte-sur-Seine, Michel Fourcade, a catégoriquement refusé de sanctionner ses agents, estimant que ces têtes de mort, assorties de la phrase « Dieu jugera nos ennemis. Nous organisons la rencontre  », n’était qu’« une légère customisation de l’habillement », un « grigri ». « J’estime qu’ils font bien leur travail, on jette en pâture ces agents qui respectent les règles, a ajouté monsieur Fourcade. On n’est pas dans le cadre d’une police municipale fasciste. Ce n’est pas le profil des agents. »

Plainte pour diffamation 

Vendredi 13 novembre, le maire a réitéré sa « confiance dans ses agents », répété que ce symbole n’était qu’un « dessin de comics redresseur de torts » et accusé Yohan Sales d’avancer des « conclusions indignes », fondées sur des  « accusations hasardeuses ».

Michel Fourcade a même fait part de son intention de déposer plainte contre cette accusation de  « fascisme, qui met ses agents en danger », et a enjoint ses agents à porter plainte pour diffamation. Le maire a tout de même admis que  « des personnes aient pu être heurtées par le port de cet écusson », rappelant à ce titre que le symbole avait été « retiré par les agents dès lundi 9  novembre ».

Politique

Trois policiers vont donc être jugés pour violences à l’égard d’un manifestant. Celui-ci fut blessé au flash-ball en 2009 lors d’une manifestation à Montreuil et souffre désormais d’un infirmité permanente.

C’est lors d’une manifestation à Montreuil, le 8 juillet 2009, que Joachim Gatti, âgé à l’époque de 34 ans, a perdu un œil à la suite de l’utilisation par les policiers encadrant la manifestation, de flash-ball. Le jeune homme manifestait en soutien aux occupants d’une clinique désaffectée expulsés par les forces de l’ordre. La préfecture avait alors expliqué que ces policiers avaient riposté aux projectiles des manifestants en utilisant ce pistolet à balles en caoutchouc non perforantes. Plusieurs autres personnes avaient été blessées lors l’opération policière.

Mis en examen dès 2009, les trois policiers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ». Ils encourent dix ans de prison et 150.000 d’amende.

Si les avocats de la partie civile se félicitent que le débat sur l’utilisation du flash-ball par les policiers soit enfin entendu devant la justice, les syndicats de policiers estiment quant à eux que ces trois policiers ne sont que des « boucs émissaires ».

Crédits photo : Roger Joli

Coup de gueule

Des personnes arrêtées après la manifestation anti-Hollande

La manifestation contre Francois Hollande, en date du dimanche 26 janvier, a réuni approximativement 160000 personnes. C’est vers la fin de la protestation que les choses ont mal tournées entre les policiers et quelques manifestants. Des individus portant des cagoules et des masques de ski se sont mis à lancer des projectiles en tout genre: bouteilles, pétards ou encore des fumigènes. Suite à cet incident, 250 personnes ont été placées en garde à vue.

Lors de cette manifestation, dix-neuf officiers de police ont été blessés incluant un qu’on juge potentiellement grave. Manuel Valls, a déclaré que ce genre d’acte ne sera pas tolérer. Il a églament ajouté que “les violences contre les forces de l’ordre commises par des individus, des groupes hétéroclites, de l’extrême et de l’ultra-droite” seront punis par la loi. Les manifestants militaient principalement contre la hausse fiscale, le taux de chômage, la loi sur le marriage pour tous et pour d’autres raisons encore.