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Société

Dimanche 13 mars, le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale française, David Le Bars, a accusé des pompiers corses de ne pas avoir porté assistance a des policiers aspergés d’essence durant les manifestations de soutien à Yvan Colonna.

« Accusations infondées », « injure »

« Il est inacceptable que j’ai des collègues à moi qui aient été transportés dans des coffres de voitures de police parce que les pompiers ne se déplaçaient pas, s’est indigné le représentant des policiers sur Cnews. Les amitiés doivent passer après, il ne faut pas qu’on laisse des gendarmes au tapis parce qu’on a des affinités avec des manifestants alors qu’on est pompiers. »

« Ça nous a choqués, lui a immédiatement rétorqué le lieutenant-colonel Thierry Nutti, président de l’union départementale des personnels du Service d’incendie et de secours de Haute-Corse. Jamais on aurait pu envisager qu’on puisse déverser à notre encontre autant de propos qu’on qualifie de diffamatoires. Rien dans les faits, ni dans l’organisation ni dans la gestion opérationnelle ni même dans les relations que l’on entretient avec les forces de l’ordre ne pouvait laisser entendre que quelqu’un loin de tout puisse sortir de telles accusations infondées. C’est nous faire injure. »

Désaccord au sein de la police 

« Les retours de terrain que j’ai confirment qu’on ne doit surtout pas fantasmer sur l’idée que les uns et les autres sont en opposition. Il peut y avoir des cas isolés mais on ne peut pas remettre en cause le travail des pompiers. Ce que dit David Le Bars est contestable et contesté », assène Bruno Bartocetti, délégué du syndicat Unité SGP Police pour le sud de la France.  

« Je suis très surpris car je n’ai pas eu de retours du terrain, abonde Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police-CFDT.  J’ai une section syndicale qui était là et je n’ai pas eu une quelconque information sur les pompiers. » « David Le Bars est en général quelqu’un de très réfléchi, nuance tout de même le syndicaliste. Ça me fait penser qu’il a connaissance de faits qui l’ont fait bondir. Mais il ne doit pas y avoir de confrontation de corps, on a besoin des pompiers. »

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Politique

Le ras-le-bol est général, et les syndicats comptent bien fédérer tous les mécontentements lors de la journée de grève interprofessionnelle du 5 décembre. Cette coalition, qui risque de paralyser le pays, est prise très au sérieux par l’Elysée.

Excuses de CRS

Aussi incroyable que cela paraisse, les CRS se sont excusés suite à une altercation musclée les ayant opposés aux pompiers, le 15 octobre dernier. Les policiers avaient en effet accueilli les 10 000  soldats du feu professionnels, qui manifestaient pour dénoncer le manque de moyens, avec du  gaz lacrymogène, des canons à eau et des LBD (lanceurs de balles de défense). 

« Les collègues sont honteux d’avoir reçu des ordres aussi minables. Tous ensemble derrière la même bannière. Servir », a twitté la section CRS du syndicat Unsa quelques heures après les affrontements. Et pour dissiper tout mal entendu, un second tweet est venu confirmer le premier  : « Pour ceux qui n’auraient pas compris, c’est le ressenti des collègues vis-à-vis des ordres reçus de nos hauts dirigeants ». Les deux messages ont rapidement été effacés.  

Du côté des pompiers, ces excuses ont été fraîchement accueillies  :   «  S’excuser, c’est tout à leur honneur, admet Yann Nestour, pompier professionnel depuis 17  ans. Mais c’est toujours facile de s’excuser a posteriori. Quand on est CRS et qu’on reçoit un ordre que l’on juge inacceptable, on garde son libre arbitre. On peut dire non. Au cours de la manif, j’ai été gazé quatre fois, j’ai pris un coup de matraque sur la tête et j’ai vu éclater une grenade de désencerclement. Et je me souviens avoir entendu un responsable lancer : « Tapez plus fort pour ne pas qu’ils reviennent ! » On a été accueillis comme des black blocs. »

Mouvements éruptifs

Les pompiers ne sont pas les seuls à être attendus dans les rues, loin s’en faut. Outre les soldats du feu, ce sont tous les secteurs du service public qui sont concernés : services hospitaliers, cheminots, enseignants, et même policiers. 

Et cette coalition inquiète d’autant plus qu’elle ne compte respecter aucun code, à l’image du mouvement des cheminots du 18  octobre, qui est parti de la base et a pris tout le monde de court.

« Les “manifs” classiques ne font pas vraiment peur à Emmanuel Macron, parce qu’il pense pouvoir les gérer. Il en va tout autrement des mouvements éruptifs, en partie spontanés, de type gilets jaunes. Ou du mouvement des cheminots du 18  octobre, parti de la base et qui a surpris tout le monde. Le président ne s’attendait pas à ça. L’autre inquiétude, c’est, comme toujours, l’agglomération des colères. La réforme des retraites peut être de nature à coaliser les salariés. C’est pour cela que l’Élysée marche sur des œufs depuis des semaines », estime un fin connaisseur du sujet. 

Politique

Selon la direction interrégionale des services pénitentiaires ou DISP et FO pénitentiaire, le centre de détention d’Argentan a connu des débuts d’incendie et des dégâts matériels ce vendredi. Cette mutinerie est menée par une quinzaine de prisonniers. Les constats ont montré la présence de l’huile, de verre brisé et des débris au sein de la prison. Des luminaires et des équipements vidéo ont été également endommagés.

Ces rebelles semblaient être mécontents de la fouille matinale effectuée dans les cellules des prisonniers durant les pénitentiaires ont confisqués leurs téléphones portables et cutters. Les débuts d’incendie ont provoqué l’hospitalisation de 5 surveillants pénitentiaires qui sont intoxiqués par la fumée. Les secours sont venus sur place pour éteindre cette fumée.

Plus de 50 pompiers sont arrivés sur place et une équipe régionale d’intervention et de sécurité a été mobilisée depuis Rennes pour rétablir le calme dans cette prison. Ce centre de détention d’Argentan a été fondé à la fin des années 80 et était opérationnel depuis 1991. Il est destiné à accueillir les condamnés d’un an et plus, estimés comme présentant des perspectives de réinsertion sociale.