Des centaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, ce mardi 28 octobre pour dénoncer le pouvoir sans partage du président Blaise Compaoré. Ce dernier a en effet affiché sa volonté de s’accorder une énième prolongation de pouvoir.
Au pouvoir depuis son putsch de 1987 contre Thomas Sankara, Blaise Compaoré a annoncé son intention de briguer un cinquième mandat en novembre 2015. Problème, l’article 37 de la Constitution l’en empêche et le président souhaiterait de ce fait modifier la loi fondamentale. Mais après avoir laissé croire pendant des mois qu’il procéderait à une consultation populaire, le pouvoir a manœuvré ces dernières semaines pour obtenir le ralliement du nombre de députés nécessaires à une révision par l’Assemblée nationale.
Une manœuvre politique qui n’est pas du goût de l’opposition comme d’une grande majorité de la population semble-t-il et qui a plongé le pays dans une période de troubles. »Blaise dégage » pouvait-on entendre scandé dans les principales villes du Burkina Faso où l’opposition s’était rassemblée lors d’une « journée nationale de protestation ».
« Le combat pour le changement n’est plus celui de l’opposition politique. Il est devenu celui de la grande majorité du peuple burkinabé, qui a décidé deprendre son destin en main », s’enthousiasme l’ancien ministre des affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, qui préside le parti Le Faso Autrement et coordonne les manifestations contre « le coup d’Etat constitutionnel ».
Crédits photo : Damien Halleux