prix, conserve, Ukraine
Société

Le prix de produits en conserve produits en France (cassoulet, Choucroute, Boeuf bourguignon, …) a considérablement augmenté ces derniers moi, mais quelles pourraient bien être les raisons de cette hausse (observée bien avant le début de la guerre en Ukraine)  ?

Conséquences de la crise sanitaire

« Personnellement, j’achète au moins deux ou trois conserves par semaine, témoigne Sandrine, une cliente faisant ses courses dans le 9ème arrondissement de Paris. Mais depuis quelques semaines, je trouve que leur prix augmente fortement ».

Une juste observation, qui s’explique par l’arrêt de l’industrie sidérurgique durant le confinement, et une reprise trop lente face à la demande mondiale. « Avec la crise sanitaire, de nombreux hauts fourneaux se sont arrêtés en quelques semaines, mais cela a mis encore plus de temps à les redémarrer quand la demande s’est emballée » explique Lionel Lavorel, Responsable commercial de la Société Périgourdine d’Emballages Métalliques (SPEM).

Impact de la guerre en Ukraine

Plus que le produit en lui-même, c’est donc surtout le prix du métal qui a entraîné une augmentation du coût des boîtes de conserves. « L’acier et l’alu représentent un tiers et la moitié du prix de revient. Je suis obligé d’augmenter mes prix », déplore en effet Jérôme Foucault, président du conseil de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés. 

La guerre en Ukraine, grand pays producteur d’acier, a donc également eu un effet direct sur le prix des boites de conserve. Mais le conflit a surtout permis de révéler les faiblesses structurelles et la dépendance sidérurgique de la France. « Pour moi, la Guerre en Ukraine prouve surtout que l’Europe et la France ont fait une croix sur leur filière de l’acier, des hauts fourneaux et de la sidérurgie », déplore Lionel Lavorel.

prix, gaz
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Après avoir augmenté de 10  % en juillet, les tarifs réglementés du gaz ont encore grimpé de 5,3 % en août, portant la hausse totale à 100% depuis 2004. En cause, la libéralisation du secteur il y a 30 ans.

Trop de dividendes

« Nous sommes évidemment dépendants des cours du marché mondial, dans la mesure où on ne produit plus de gaz en France, admet le spécialiste de l’énergie, Aurélien Bernier. Mais, au-delà des fluctuations des cours, il y a un problème de fond : les entreprises comme Engie continuent de verser des dividendes coûte que coûte. Au lieu de servir les actionnaires, elles pourraient très bien décider de lisser leurs tarifs, de manière à ce qu’on ne répercute pas (ou très peu) les hausses des cours sur les consommateurs. C’est la grande différence entre un marché géré par des opérateurs privés et un service public… »

« Les dividendes versés par Engie à ses actionnaires depuis 2009 ont représenté plus de trois fois le montant de ses bénéfices et, en 2016, le groupe a même versé quinze fois plus de dividendes que de bénéfices », s’indignait déjà Oxfam France en 2018.

Renationaliser

« L’ouverture ménagée du marché se traduira par une baisse des prix au bénéfice des consommateurs domestiques comme des industriels », promettait le gouvernement d’Alain Juppé il y a dix ans. Si seulement.

Et comme la promesse n’a pas été tenue, nombreux sont ceux à proposer une renationalisation du secteur. « L’énergie est un bien commun qui ne devrait pas être confié au secteur privé. C’est d’ailleurs aussi vrai pour le gaz que pour l’électricité ou les énergies renouvelables. Il n’y a aucune raison de laisser des opérateurs privés s’engraisser sur le dos des consommateurs », insiste Aurélien Bernié.

gaz, prix, juillet
EconomieSociété

Vendredi 25 juin, la Commission de la régulation de l’énergie  (CRE) a annoncé que le prix du gaz naturel allait augmenter de 10% au 1er juillet, après une première hausse de 4,4% en juin. L’Etat ne devrait pas intervenir dans ce changement, laissant aux ménages le soin de régler la différence. 

Facteurs multiples 

La CRE voit trois causes principales à cette hausse, la première d’entre elles étant la reprise de l’activité économique. « La demande a très fortement augmenté avec la reprise, surtout en Chine. Or la Chine est un très gros importateur de gaz, donc elle fait pression sur les marchés, à la fois pour l’électricité et pour d’autres usages », explique l’économiste spécialiste de l’énergie Jacques Percebois.

Outre la Chine, la Russie a également son mot à dire, par l’intermédiaire de Gazprom, qui fait monter les prix pour inciter l’Europe à accélérer le projet de gazoduc sous-marin. « Ils veulent absolument justifier leur projet de gazoduc Nord Stream 2. Il semblerait qu’ils aient un peu réduit leurs exportations qui passent par l’Ukraine, ce qui est une façon de montrer qu’il y a besoin que du gaz arrive par le Nord », analyse l’économiste.

Enfin, cette hausse est due à l’Union européenne elle-même, qui impose des quotas d’émissions de CO2 pour réduire la consommation d’énergies fossiles. « Le prix du carbone a très fortement augmenté. Il est très élevé et il a dépassé 50  euros la tonne, alors qu’il y a quelques mois, on était encore autour de 20  euros », relève Jacques Percebois.

Responsabilité du gouvernement

Mais quelles que soient les causes de cette hausse, le gouvernement devrait normalement lisser les prix, ce qu’il ne fait pas. Et pour l’économiste David Cayla, membre des Économistes atterrés, cette inaction va à l’encontre même du principe de tarif réglementé que l’Etat est censé défendre.

« La logique actuelle, c’est de dire que, quand les prix internationaux augmentent, les prix pour les particuliers doivent augmenter. C’est une logique contestable car le principe même des tarifs réglementés, c’est de sortir des prix de marché. Si ce n’est pas possible de lisser les tarifs, il ne faut pas promettre aux gens qu’on va faire des tarifs régulés. Le principe de variation des prix devrait être un principe politique, lié par exemple au pouvoir d’achat des ménages, au coût du gaz, éventuellement à des questions liées à l’incitation. »

Pfizer, Prix
EconomieInternational

La direction du groupe américain a décidé d’augmenter le tarif de ses vaccins commandés par l’Union européenne, les faisant passer de 12 à 19,50 euros. Le géant pharmaceutique profite en effet d’une meilleure notoriété, due, en partie, aux des déboires de ses concurrents ( AstraZeneca et maintenant Johnson & Johnson).

Commande à 18 milliards d’euros

L’information, révélée par le Premier ministre bulgare, Boïko Borisso, fait grincer des dents aux quatre coins de l’Europe. A l’occasion de la nouvelle commande de l’Union européenne (1,8  milliard de doses), Pfizer et l’allemand BioNTech ont en effet augmenté leur tarif de plus de 50%, passant de 12 à 19,50 euros.

« Pfizer était à 12  euros, puis c’est devenu 15,50  euros. Et maintenant, on signe des contrats pour 900  millions de vaccins au prix de 19,50  euros, s’insurge le premier ministre bulgare. Ce qui représente 18  milliards d’euros ! Beaucoup de variants vont apparaître, et donc on aura une première injection, une deuxième, puis une troisième et une quatrième ! Cela va avoir un impact sur les budgets des prochaines années. »

Pas de remords pour Pfizer

Pour le groupe cette hausse est on ne peut plus normale, et ne va aller qu’en augmentant. « Si vous regardez comment la demande et les prix actuels sont déterminés, il est clair qu’ils ne sont pas déterminés par ce que j’appellerais les conditions normales du marché ou les forces normales du marché, explique Frank D’Amelio, directeur financier et vice-président de Pfizer.  Ils sont déterminés par la situation de pandémie dans laquelle nous nous trouvons et par les besoins des gouvernements de se procurer des doses auprès de divers fournisseurs de vaccins. »

« Ce que nous croyons, c’est que les forces normales du marché ne vont pas tarder à se rebiffer. Les facteurs comme l’efficacité, la capacité de doper l’immunité deviendront encore plus déterminants, et nous voyons ça comme une grosse opportunité pour la demande de notre vaccin et pour son prix. Donc, en clair, beaucoup est à venir », insiste le dirigeant.

Coup de coeurEconomiePolitique

Des physiocrates à Thomas Piketty, la France a toujours bénéficié des conseils de bons économistes. Aujourd’hui, l’enseignement de la discipline économique fait encore partie des facteurs d’attractivité de notre pays pour Sandrine Martos, Christophe Mazurier et Jean Tirole. Toutefois, Edouard Husson et Jean-Michel Huet ne partagent pas leur avis sur les performances des formations des jeunes Français.

La conseillère en insertion professionnelle, Sandrine Martos, rappelle que dans le monde universitaire,  la filière droit, économie et gestion affiche les meilleurs résultats. En effet, selon une enquête du ministère de l’Education Nationale sur l’accès à l’emploi, « les diplômés de master en droit, économie et gestion s’en tirent mieux que leurs camarades des filières lettres, langues et arts ». A la suite de ces résultats, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso a ainsi déclaré : « ça vaut la peine de faire des études à l’université ».

Dans les formations élitistes des grandes écoles, la France affiche aussi une belle réussite avec les écoles de commerce. Comme le précise l’un des directeurs du groupe CM-CIC, Christophe Mazurier, dans le classement des meilleures formations en Finance au monde publié par le Financial Times, « le top 15 est occupé par pas moins de 6 écoles françaises, dont une sur la plus haute marche du podium ». Sans tomber dans l’angélisme, il souligne que cet indicateur est un motif d’espoir pour le dynamisme futur de la France, avant de préciser qu’il importe désormais d’offrir à nos jeunes des perspectives de carrières et de rémunérations attractives afin de maintenir les meilleurs éléments sur notre territoire à la fin de leurs études…

Dernièrement, c’est le prix Nobel Jean Tirole qui a été récompensé pour l’ensemble de son action en faveur de l’enseignement supérieur. En reprenant la Toulouse School of Economics (TSE), fondée en 1980 par l’économiste Jean-Jacques Laffont, il a fait en sorte que la recherche française rivalise avec des institutions comme LSE, Oxford, ou même Princeton. Aujourd’hui, son établissement « pointe au 11e rang du dernier classement RePEc (Research Papers in Economics), basé sur le nombre et la qualité des publications scientifiques ». Avec son réseau de Polytechnicien, il a réussi une levée de fonds de 33 millions d’euros, et s’apprête à recommencer grâce à la nouvelle visibilité obtenue avec le prix Nobel…

Pourtant malgré ces signaux positifs, l’Institut Montaigne vient de publier une étude alarmante sur la concurrence internationale au sein des écoles de commerce. Pour les auteurs, Jean-Michel Huet, partner chez Bearing Point, et Edouard Husson, ancien directeur général d’ESCP Europe, « ces champions de notre enseignement supérieur semblent avoir atteint les limites de leurs performances »… Selon eux, les écoles françaises ne disposeraient pas des moyens suffisant (sauf HEC et INSEAD) pour se hisser au niveau de leurs concurrentes anglo-saxonnes, dans le domaine de la recherche notamment.

Politique

nucleaire-allemagne.jpg Avec la hausse des prix de l’énergie et le réchauffement climatique, le nucléaire est souvent présenté comme la solution alternative par excellence. Pourtant de nombreuses oppositions savent se faire entendre dès lors qu’il s’agit d’avancer vers cette énergie décarbonée. D’abord bien acceptés, les mouvements de contestation s’opposent aujourd’hui à l’atome sans vraiment que l’on comprenne pourquoi… Faut’il vraiment rappeler quels sont les intérêts du nucléaire ?

Le nucléaire contre le réchauffement climatique

La France organise en 2015 la conférence des Nations Unies sur le climat, elle souhaite à ce titre incarner la nation de « l’excellence environnementale ». Pour y parvenir, elle devra non seulement tenir ses objectifs européens mais surtout se montrer ambitieuse dans la poursuite de ses efforts. En effet, le réchauffement climatique est un phénomène global qui ne fait pas de distinction selon les frontières… Afin d’infléchir la position de ses voisins et même de ses partenaires plus lointain, la France doit approfondir ses efforts, or le nucléaire est une énergie qui n’émet pas de CO2. Toute tentative de réduire la part du nucléaire pourrait dangereusement affecter cet objectif…

Le nucléaire contre la précarité énergétique

Au plein milieu de l’hiver, plusieurs millions de ménages sont confrontés à la situation de la précarité énergétique. Sous le double effet de la stagnation du pouvoir d’achat et de la hausse des prix de l’énergie, de plus en plus de Français doivent renoncer à se chauffer pour des questions budgétaires. Les parlementaires ont d’ailleurs prévenu l’Elysée : la réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans notre mix-énergétique va nécessairement induire un « choc énergétique »… Malgré ces avertissements, le projet de loi sur la transition énergétique ne devrait pas infléchir la position du gouvernement…

Le nucléaire contre le déficit commercial

Pourtant les responsables socialistes ont conscience de l’atout que représente notre filière nucléaire. Du fait de l’expertise française, nos industriels sont très souvent sollicités hors de nos frontières. Que ce soit Arnaud Montebourg en Chine, ou François Hollande au Brésil, les responsables politiques félicitent la contribution de ces entreprises au rétablissement de notre balance commerciale. Les professionnels ont récemment décidé d’organiser un salon, sur le modèle du Bourget afin de mieux exposer notre savoir-faire à l’international !