Dans une lettre adressée au Premier ministre, huit syndicats de la fonction publique demandent le report de la réforme.
La réforme de la fonction publique qui prévoit entre autres la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires sur la durée du quinquennat fait l’objet d’une lettre adressée au Premier ministre Edouard Philippe. Les huit syndicats ( CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et CFTC) demandent entre autres « au moment du Grand débat national (…) la suspension du projet de loi relatif à la Fonction publique et des processus engagés sur la réforme de l’État «
En discussions depuis un an à présent, la réforme doit être présentée en cette mi-février aux syndicats par le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics Olivier Dussopt.
Demande d’embauches et de revalorisation salariale
La lettre adressée au Premier ministre va même plus loin que la demande de suspension de la réforme. Les syndicats réclament une revalorisation salariale des effectifs, un recours modéré au CDD : « À l’inverse des suppressions d’emplois et d’un recours accru au contrat tels qu’envisagés par le gouvernement, nos organisations syndicales jugent indispensable la création d’emplois statutaires dans tous les services qui en ont besoin. » « On a l’impression, avec le gouvernement, qu’il y a une concertation ouverte mais que l’on a assez peu de retours sur la prise en compte de nos demandes, a précisé Mylène Jacquot de la CFDT Fonction publique. On a quelques signaux, mais beaucoup trop peu. On souhaiterait que, à partir du moment où l’avant-projet de loi nous sera communiqué, on puisse à nouveau engager un temps de dialogue suffisant pour tenir compte de nos expressions. (…) Il n’y a pas de problème de communication mais de prise en compte de nos demandes par le gouvernement. »
Avec cette prise de position et cette prise de parole, les syndicats prennent le gouvernement à contre-pied, exprimant clairement leur refus de la réforme. Quelle sera la suite donnée au dossier? Une chose est sûre : les syndicats ont déjà gagné une bataille avec la suppression du plan de départ volontaires et la suppression également de la rémunération au mérite.