rentrée, allocation
Société

Selon le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer,  l’allocation de rentrée scolaire (ARS) versée aux familles les plus pauvres servirait à acheter des biens de divertissement (comme des télés) plutôt que des fournitures scolaires.

Remplacer l’argent par des bons

« On sait bien qu’il y a parfois des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments », souligne le ministre de l’Education, selon qui les 370 à 400 euros d’aide seraient purement et simplement «  détournés  » par les parents. « Ce sont des choses qui, je crois, se démontrent », insiste Jean-Michel Blanquer, selon qui il ne faut «  pas s’interdire des débats au nom du politiquement correct ». 

Pour résoudre ce soi-disant problème, la députée Modem Perrine Goulet a proposé dimanche 22 août de remplacer l’allocation par des bons destinés uniquement «  à l’équipement nécessaire à la scolarité de l’enfant ». Une idée reprise par le ministre à l’occasion de la rentrée.

Démenti de la CAF

Selon une étude de la CAF datant de 2014, « la quasi-totalité (99 %) des bénéficiaires de l’ARS ont acheté des fournitures scolaires et 95 % des vêtements ». « On interroge beaucoup de familles, et je vous assure qu’aucune ne nous répond qu’elle en profite pour acheter un écran plat », confirme Johan Jousseaume, de la Confédération syndicale des familles. 

Et à propos de cette contremarque (les bons) pour remplacer l’aide, le syndicaliste a un avis bien tranché. Selon lui, l’aide ne doit pas être changée puisqu’elle « a vocation à financer la scolarité tout au long de l’année et elle peut concerner des achats connexes : un bureau ou un lit pour que l’enfant suive l’école dans de bonnes conditions ». Et cela va de même pour les télés ou le matériel informatique, car dans le contexte actuel, c’est parfois «  l’écran ou le décrochage », insiste Johan Jousseaume.

syndicats, rentrée
PolitiqueSociété

Lundi 30 août, les syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires) se sont réunis aux locaux de Montreuil de la CGT pour préparer leur rentrée. Ils sont convenus d’organiser une grande mobilisation mardi 5 octobre pour les « salaires, l’emploi et les conditions de travail et d’études ». 

Salaires et réforme chômage 

« On ne peut pas imaginer que les salariés exposés pendant la crise sanitaire, principalement des femmes, de “deuxième ligne”, ne puissent pas obtenir des salaires décents », s’est emportée Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT. Or, « les questions sociales n’ont pas disparu cet été », rappelle-t-elle, c’est pourquoi «  nous proposons de nous mobiliser pour construire de nouvelles conquêtes sociales. »

Les syndicats comptent également alerter sur la réforme de l’assurance-chômage, que le gouvernement compte appliquer à compté du 1er  octobre. « Nous attaquerons à nouveau ce décret », prévient Frédéric Souillot. Car le gouvernement persiste sur sa lancée, et ce malgré la situation des jeunes qui ne cesse d’empirer. « Les queues pour l’aide alimentaire n’ont pas disparu, rappelle Mélanie Luce, présidente de l’organisation étudianteEt on ne peut pas se satisfaire d’un taux de chômage entre 18 et 20  %. Les jeunes risquent d’être les premiers touchés par la réforme de l’assurance-chômage. »

1 mois de préparation

Ce délai d’un mois devrait permettre aux syndicats de rassembler leurs forces, dispersées par la crise sanitaire, grâce à des rassemblements de moindre envergure. « Les mobilisations sectorielles prévues en amont viendront nourrir cette mobilisation, comme celle du 23  septembre qui aura lieu dans l’éducation et l’enseignement supérieur », explique Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.

« Le débat électoral va venir et le monde du travail doit se mobiliser pour peser sur ces questions  », prévient le syndicaliste. Le 5 octobre sera un « moment charnière », conclut-il.

rentrée, coût
Société

Alors que les loyers augmentent plus vite que les bourses, et que les APL vont en diminuant, les étudiants ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Et dans ce contexte actuel, qui impose l’emploi du masque et de gel hydroalcoolique, leur situation qui ne risque pas de s’améliorer.

Coût unitaire de 2361 euros

La Fage ( fédération des associations générales étudiantes ) a récemment publié un rapport estimant que le coût de la rentrée 2020 devrait s’élever à 2 361  euros par étudiant, soit 76  euros de plus qu’en 2019. Un constat partagé pas l’Unef, qui précise qu’ « alors que l’inflation au mois de juin est de 0,2  %, le coût de la vie pour les étudiants augmente de 3,69  %, soit presque 18,5  fois plus ».

« Le coût de la vie étudiante explose depuis le début du quinquennat avec une augmentation de 8,71  % . L’APL (aide personnalisée au logement) a été amputée et les bourses ne suivent pas l’inflation », déplore Mélanie Luce, présidente de l’Unef, qui dénonce également le prix des logements. « L’explosion du coût de la vie étudiante demeure liée en partie à l’augmentation du prix des petites surfaces. L’écart entre les appartements de moins de 24  m² et les autres est en moyenne de +  2,56  % », rappelle la syndicaliste. 

Les étudiantes davantage pénalisées 

En ce qui concerne les inégalités hommes femmes, le syndicat étudiant ne démord pas. L’écart était déjà énorme l’an passé (118 % plus élevé pour les femmes ), et il ne va pas aller en rétrécissant. Une différence due, selon Mélanie Luce, à « une précarité menstruelle forte touchant toutes les personnes menstruées, mais également à la “taxe rose” des conventions sexistes qui encouragent les femmes à supporter le coût de la contraception, à s’épiler, se maquiller… ».

Sans oublier qu’à ces dépenses viendront s’ajouter celles liées à l’épidémie, les masques étant obligatoires à la rentrée. « En prenant les moins chers, nous arrivons à 230  euros sur l’année », rappelle  la jeune femme, tandis que la Fage porte elle le compte à 31,75  euros par mois. 

Gilets jaunes, rentrée, France
Politique

Samedi 7 septembre, c’était au tour des «  gilets jaunes  » de reprendre du service. Ils étaient quelques milliers à défiler à travers toute la France, une petite mobilisation donc, mais qui ne tardera pas à prendre de l’ampleur. Un grand rassemblement est en effet prévu pour le 21 septembre prochain.  

Rentrée en douceur

A Rouen, près de 1000 personnes ont tenté de pénétrer dans le quartier de la Banque de France, avant de se tourner vers le siège de l’union des propriétaires immobiliers de Seine-Maritime, dont la devanture a été brisée. A Montpellier, la mobilisation était plus importante  :  1  500 personnes selon la préfecture, 3  000 selon les organisateurs. La manifestation s’y est un temps tenue dans le calme, jusqu’à ce que là aussi, des échauffourées éclatent, une voiture de police ayant même été incendiée. 

Dans le reste du pays, les effectifs des gilets jaunes étaient plus modestes. Ils étaient 500 à Toulouse, selon la Dépêche du Midi, et 400 à Lille et à Strasbourg, selon les Dernières nouvelles d’Alsace. 

À Paris et Bordeaux, où se tenait la rentrée de La République en Marche, le rassemblement a été encore plus faible. Ils étaient quelques centaines dans la capitale, parmi lesquels Éric Drouet, qui a été verbalisé, et une petite centaine à Bordeaux, selon Sud-Ouest. 

43 semaines consécutives

Même si l’on parle de rentrée, le mouvement est ininterrompu depuis 43 semaines, grâce aux gilets jaunes les plus fervents, et il ne semble pas près de s’interrompre. Le mouvement pourrait même repartir de plus belle, mais pour cela, les deux prochaines semaines seront décisives. 

En effet, une première mobilisation nationale est prévue à Nantes le 14 septembre, alors qu’une deuxième, plus importante encore, puisqu’elle se tiendra à Paris, est prévue le 21 septembre. A cette occasion, les gilets jaunes ont invité les marcheurs pour le climat, qui manifestent le même jour, à défiler avec eux.