Pour faire face à la nouvelle vague de pauvreté due à la crise sanitaire, vingt-quatre présidents socialistes de conseils départementaux proposent de mettre en place un revenu de base, mesure sensiblement différente du revenu universel.
Allocation en fonction du revenu
Contrairement au revenu universel qui, par définition, serait le même pour tous, le revenu de base se veut dégressif, c’est-à-dire qu’il diminuerait en fonction du revenu d’activité de la personne.
Dans une tribune publiée dans le Monde, les vingt-quatre présidents de départements se disent « prêts à l’expérimenter, dès aujourd’hui, notamment pour les jeunes de moins de 25 ans ». Cette mesure permettra de « renforcer notre modèle de protection sociale en l’adaptant aux évolutions de notre société pour protéger contre les chocs sociaux d’ampleur », et de « redonner du corps à notre promesse républicaine », affirment-ils.
Plus précisément, le revenu de base consisterait en une somme d’argent, fixée au niveau du seuil de pauvreté, et reposerait sur trois principes, énumérés par le président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze : « inconditionnalité et automatisation du versement, ouverture aux jeunes de moins de 25 ans, dégressivité en fonction des revenus d’activité ».
Fusion du RSA et de la prime d’activité
Pour répondre à la question de son financement, Jean-Luc Gleyze propose de combiner des aides sociales déjà existantes. « Le modèle que nous avons imaginé fusionne le RSA et la prime d’activité. Ensuite, il y a des coups supplémentaires liés à la protection sociale, tout simplement parce qu’aujourd’hui 30 % des personnes qui pourraient accéder au RSA n’accèdent pas à ce droit par méconnaissance, par difficulté administrative. Et si on y inclut les jeunes, qui en sont aujourd’hui exclus, il y a un surcoût, mais c’est autant de coûts sur la santé qu’on évite par ailleurs », détaille-t-il.