revenu universel
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Jeudi 26 novembre, l’Assemblée nationale a voté l’organisation d’un grand débat public concernant le revenu universel, une question qui divise même ses partisans, de droite comme de gauche. 

Phénomène mondial

La pauvreté engendrée par la crise économique liée à la pandémie du covid-19 a amené plusieurs instances nationales et internationales à se pencher sur la question du revenu universel. 

De nombreux pays étrangers ont décidé d’expérimenter ce procédé sur une petite partie de leur population, et sont soutenus en cela par l’ONU, qui voit dans le revenu universel un moyen de « réduire les inégalités », mais aussi par le pape François, pour qui cette mesure pourrait profondément transformer le marché du travail, en permettant aux travailleurs de refuser des emplois jugés inhumains.

En France par contre, même si l’intérêt pour le revenu universel est grandissant, la phase expérimentale est encore loin, l’Assemblée nationale venant seulement, jeudi, de voter l’organisation d’un grand débat public sur la question. 

«  Ni de droite, ni de gauche  »

Pour la députée Valérie Petit (centre droit), le revenu universel, qui n’est une idée   « ni de droite, ni de gauche », et qui a été porté aussi bien par les « familles libérales et socialistes », permettrait à chacun de « s’émanciper de la pauvreté pour exercer pleinement ses droits de citoyens et vivre sa vie d’homme et de femme ». 

« Il y a presque autant de versions du revenu universel que de proposants », nuance toutefois l’insoumis Adrien Quatennens, qui accuse la droite de vouloir substituer le revenu universel à l’ensemble des versements sociaux, remboursements de santé compris. Lui, défend plutôt l’idée d’un salaire à vie, tout comme le député Pierre Dharréville (PCF), qui va plus loin, dénonçant également les causes de la misère : « la toute-puissance des actionnaires, l’affaiblissement de la protection sociale, la fabrication des travailleurs pauvres, des chômeurs sans droits, des retraités mal pensionnés, des jeunes abandonnés ».

Revenu universel, fusion minimas sociaux, France, RSA
Politique

Afin d’améliorer l’efficacité des dispositifs d’aides, un groupe de 13 présidents de département remet sur la table l’idée d’une fusion des minimas sociaux prônée à l’époque par Benoît Hamon.

L’idée n’est nouvelle mais elle refait surface actuellement. Selon le principe du « revenu universel » défendu par Benoît Hamon lors de la présidentielle de 2017, un groupe de 13 présidents de départements à majorité de gauche défend aux côtés de l’Institut Montaigne la fusion des minimas sociaux au sein d’une « allocation unique de Sécurité sociale ».

Un revenu de base qui prendrait la forme d’un versement unique mensuel regroupant l’intégralité des minimas sociaux qu’un bénéficiaire perçoit pour le moment séparément : RSA, allocations familiales, ARE, allocations logements… La différence fondamentale avec la proposition du revenu universel est que des conditions de ressources soient préalablement réunies.

Les élus voient dans ce revenu de base une bonne façon de pallier les problèmes du RSA qui selon eux ne parvient pas à endiguer la pauvreté en France.

Parmi les élus qui montent au créneau pour défendre cette version 2.0 du revenu universel, Jean-Paul Gleyze (Gironde) aimerait pour le tester grandeur nature dans le département : «Le revenu de base est un objet de curiosité qu’il faut expérimenter car il peut être une réponse à l’amélioration de la protection sociale»

les présidents PS de huit départements de France vont mettre à l'essai le revenu universel d'ici 2019.
Politique

Estimant que le RSA est à la fois trop complexe et insuffisant, les présidents PS de huit départements de France vont mettre à l’essai le revenu universel d’ici 2019. L’exécutif a pour sa part signaler sa volonté de modifier la Constitution pour rendre possible ce type d’expérimentation.

Le Revenu universel, ou revenu de base, est une idée lancée en France par Benoît Hamon au cours de la dernière campagne présidentielle. Une idée qui a fait son chemin dans la société puisqu’un peu plus tôt dans le mois, le député EELV Julien Bayou avait lancé une opération de crowdfunding afin de financer le premier revenu universel en France. Un tirage au sort désignera le bénéficiaire.

Les présidents de huit départements PS ont décidé de lui emboîter le pas : Ariège, Aude, Gers, Haute-Garonne, Gironde, Ille-et-Vilaine, Meurthe-et-Moselle et Seine-Saint-Denis. Ensembles, ils ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche dans laquelle ils annoncent leur volonté de lancer l’opération «sans dogmatisme, sans certitude, mais avec l’intuition que son émergence est l’occasion de porter un nouveau regard sur les défis du présent». 

L’exécutif favorable sur l’expérimentation du revenu de base

Le principe du revenu de base est rappelons-le de verser à chacun, sans condition, le même revenu en remplacement des allocations diverses (RSA, chômage…). Les présidents PS de ces huit régions y voient «pour celles et ceux qui passent à travers les mailles du filet de toutes les politiques publiques une opportunité de reprendre le chemin de l’emploi». Plus encore, le RSA ne parvient pas à « vaincre la pauvreté » et «suscite la stigmatisation de ceux qui le perçoivent»

Devant les maires de France réunis en congrès la semaine dernière, Emmanuel Macron s’est dit plutôt favorable à la modification de la Constitution dans le but de permettre l’expérimentation de la mesure.

Toute l’année 2018 à venir sera l’occasion de définir les modalités du revenu de base : conditions d’attribution, montant, bénéficiaire, financement… Avec en ligne de mire l’année 2019 qui donnerait le coup d’envoi de l’expérimentation dans ces départements.

Revenu universel, crowdfunding, Mon revenu de base
Politique

A l’initiative de Julien Bayou d’EELV, une campagne de crowdfunding a été lancée début novembre pour financer le premier revenu universel de France. Un premier bénéficiaire va être tiré au sort.

Julien Bayou, d’EELV, s’est directement inspiré de l’initiative similaire déjà menée en Allemagne. L’homme politique, ardant défenseur du revenu universel, a pris part au lancement d’une campagne de crowdfunding (financement participatif) afin de récolter suffisamment de fonds pour octroyer 1 000€ par mois à une personne tirée au sort durant un année. L’opération se déroule sur le site http://monrevenudebase.fr/

Pour Julien Bayou, l’idée est de « balayer toutes les idées reçues » au sujet du revenu universel. Et pour ce faire « La manière la plus simple de l’expérimenter, c’est qu’on le fasse nous-mêmes ».

Une opération déjà concluante

Lancée en novembre, la campagne sera clôturée en décembre avec comme objectif de récolter 12 000 euros. Mais les internautes sont allés bien plus vite que ce Julien Bayou pensait puisqu’en quelques jours à peine 13 000€ ont été déjà été levés. L’initiative vise donc à présent de tirer au sort un second bénéficiaire en recueillant cette fois 24 000€.

A travers cette première expérimentation, Julien Bayou souhaite « amener la société à réfléchir à ce revenu de base : est-ce qu’on s’arrête de travailler ? Est-ce qu’on travaille moins ? Est-ce qu’on travaille mieux ? Est-ce qu’on se nourrit mieux ? Est-ce qu’on prend du temps pour soi, pour ses proches ? ».

L’Allemagne avait déjà ouvert la voie il y a près de trois années déjà. En deux ans et demi à peine, l’association Mein Grundeinkommen est parvenue à récolter plus d’1 million d’euros. Ils sont désormais redistribués à plus de 70 personnes, à hauteur de 1 000 euros par mois durant une année. Plus de 700 000 donateurs ont participé à la campagne en Allemagne.

EconomiePolitique

Proposée par plusieurs candidats de gauche à la présidentielle, l’idée d’un revenu universel a fait son chemin en Gironde, département qui souhaite le tester dès 2018.

Même s’il n’est pas encore du tout sur les rails, le revenu universel séduit de plus en plus dans la société française. A tel point que la Gironde a mis en place un jury de 120 citoyens afin de plancher sur ce à quoi pourraient ressembler ses contours. Un travail qui a fini par déboucher sur un avis favorable rendu au président du Conseil départemental de la Gironde.

Il faut dire que la Gironde avait même un coup d’avance puisque le département avait déjà commencé à nourrir sa réflexion sur cette thématique dès 2016, alors qu’aucun candidat déclaré n’en avait soumis l’idée. Après une année de travaux sur la question, le département se déclare prêt à expérimenter le revenu universel dès 2018.

Travailleurs sociaux, associations de chômeurs, citoyens issus de l’économie solidaire et sociale locale et personnels des services sociaux du département ont composé ce jury.

1000€ par mois ?

Le revenu universel a pour finalité d’éradiquer sinon d’endiguer la pauvreté car dans une société où le plein emploi n’existe pas et où le coût de la vie ne cesse de grimper, le reste à vivre par mois de bon nombre de citoyens s’amenuise chaque année un peu plus.

L’idée serait alors de fusionner des prestations telles que les indemnités chômage avec les aides au logement ou encore le RSA. Et ce afin de parvenir à un revenu universel plus ou moins égal à 1 000€ par mois à partir de 18 ans et non 25 ans comme pour le RSA. 1 000 € par mois afin « que tout le monde puisse subvenir à ses besoins » comme le mentionne un membre du jury.

Si la question du financement de cette mesure est loin d’être réglée, l’initiative locale du département de la Gironde pourrait bien faire accélérer les choses et remettre cette question au centre des propositions des candidats à la présidentielle

Politique

Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, le Premier ministre défend son idée d’un revenu universel pour les jeunes.

Fusionner le RSA avec d’autres minimas sociaux et octroyer ce « revenu universel de base » à partir de 18 ans via une « allocation unique ». Manuel Valls a défendu, mais pas détaillé pour autant, ce qu’il estime être juste pour les jeunes en recherche d’emploi. Un revenu universel qui pourrait alors « remplacer la dizaine de minimas sociaux existants ». A ce titre, le Premier ministre indique que le gouvernement « engagera un dialogue avec tous les acteurs pour construire une réponse souple, plus simple et donc plus efficace, qui prenne en compte les situations individuelles ». Pour autant, rien n’est encore vraiment détaillé dans ce qui s’apparente plus à une annonce pré-élections qu’à une véritable mesure. D’autant que selon l’entourage de Valls, il sera impossible de la mettre en application avant la présidentielle. Message en trame : les électeurs qui estiment que la mesure a du bon pour le pays sont donc invités à voter pour le candidat du parti.

Valls vs Sarkozy

Mais ce qui ressort de cette prise de position du Premier ministre, c’est la dualité qui l’oppose à Nicolas Sarkozy. Une proposition qui avait déjà été dégainée en avril dernier mais qui resurgit pile au moment où l’ex-président et ses soutiens de la droite fustigeaient un système qui selon eux fait trop de place à l’assistanat et aux assîtes. Le Premier ministre saisit la balle au bond en y voyant par là une aubaine de retravailler sa gauche : « Je n’accepte pas que l’on traite d’assistés plus de 8 millions de nos compatriotes. Je n’accepte pas que l’on pointe du doigt les plus faibles, car c’est faire injure à des femmes, des hommes, des enfants pour qui la vie est dure. C’est faire injure, aussi, à notre République, en l’amputant d’une valeur essentielle: la solidarité ».