Depuis début août, les habitants des bidonvilles montpelliérains sont victimes d’agressions racistes et extrêmement violentes, commises par des groupuscules armés dans l’indifférence totale des autorités.
Trois incendies en un mois
« À Montpellier, les Roms sont expulsés par le feu ! », scandait l’avocate Sophie Mazas, présidente de l’antenne locale de la Ligue des droits de l’homme (LDH), lors d’une manifestation devant la préfecture de l’Hérault vendredi 17 septembre.
En effet, en un peu plus d’un mois, plusieurs bidonvilles de Montpellier ont été incendiés dans des circonstances curieuses. Le premier feu, survenu le 5 août vers 5 h 30 au bidonville du Mas rouge, a été déclenché de manière inexpliquée, et aucune enquête n’a été menée pour en déterminer l’origine. Le 31 août suivant, un nouvel incendie s’est propagé dans le bidonville du Zénith. Cette fois-ci, le feu aurait pris dans une caravane non reliée au réseau électrique, après que des personnes cagoulées soient passées dans le campement en tirant des coups de feu. Enfin, un troisième incendie s’est déclaré le 16 septembre dans le bidonville de Nina-Simone, après que deux individus en moto soient passés répandre de l’essence sur les lieux.
Acharnement des autorités
La commune va « accompagner les personnes vers des solutions de relogement. C’est dans ce même état d’esprit que la ville souhaite poursuivre son action et l’a indiqué à l’État », a fait savoir la municipalité le 31 août, insistant sur le fait qu’ « elle n’avait pas formulé de demande d’expulsion de bidonvilles ».
La mairie peut-être pas … mais la préfecture, elle, ne s’est pas fait prier. « 300 personnes expulsées… Des familles éparpillées, des enfants déscolarisés. Plusieurs personnes non hébergées dorment à la rue, rejoignent d’autres camps ou forment d’autres bidonvilles », résume Élise de Foucault, l’autre avocate des habitants.
Sa consoeur, Sophie Mazas, rappelle d’ailleurs, et à juste titre, que la mairie de Montpellier n’est pas toute blanche non plus, faisant état de nombreux échanges entre les huissiers, la préfecture et la municipalité.