Politique

C’est la décision qui a été annoncée par les dirigeants de la Société National Corse Méditerranée (SNCM) aux représentants du personnel lors du comité d’entreprise extraordinaire du lundi 3 novembre. La date effective du dépôt n’a pas encore été précisée, les salariés restent donc dans le doute pour le futur de la société.

Les sociétés Transdev et Veolia, détenteurs de 66% des parts de la SNCM, ont pour souhait, suite au dépôt de bilan, de placer l’entreprise en redressement judiciaire. Ce serait selon eux, l’unique solution pour sauver la société de transport maritime. Mais ce n’est pas l’avis de l’ensemble des syndicats, notamment de Pierre Maupoint de Vandeul, l’un des représentants de la CFE-CGC, qui a fait part de son inquiétude à l’AFP : « La direction engage un dépôt de bilan, alors même qu’elle reconnaît que le chemin est étroit entre le redressement judiciaire et la liquidation ». Les salariés n’ont, par ailleurs, pas hésité à revendiquer leur point de vue auprès d’Olivier Diehl, le président du directoire, sur sa gestion de l’entreprise.

L’Etat qui détient 25% des actions de la SNCM soutient la position de Veolia et Transdev, car le redressement judiciaire permettrait « d’effacer » les 400 millions d’aides publiques que la société doit rembourser à l’Etat français suite à la condamnation rendue par la Commission Européenne, qui a jugée cette aide comme étant illégale.

Pour ne pas disparaître, la SNCM doit maintenant trouver un nouvel actionnaire.

Crédits Photo : Louis Moutard-Martin

Politique

La Cour d’appel d’Amiens a confirmé ce mardi 30 septembre l’annulation du licenciement de 683 salariés de l’usine de fabrication de pneus Continental de Clairoix, dans l’Oise, prononcée en première instance par le tribunal des prud’hommes en 2013. Les justifications économiques à l’origine de ce plan de licenciement ont une fois de plus étaient rejetées par la justice.

Le groupe Continental a fermé son usine de Clairoix en 2010 après plusieurs mois de protestation et de conflit social. Le fabricant avait alors justifié cette suppression d’emplois par la période crise qui traversait le secteur de l’automobile et la surproduction de pneus qui en a résulté. Assigné en justice par des salariés lassés de n’être qu’une simple variable d’ajustement dans le processus de production, l’industriel allemand avait finalement fait appel de la décision

« A la suite du conseil des prud’hommes, la cour d’appel a retenu l’absence de justification économique des licenciements au regard de la situation et des résultats d’ensemble du groupe de dimension mondiale Continental », expliquent les juges dans un communiqué.

La Cour a considéré d’autre part que « l’obligation de reclassement qui doit être mise en œuvre avant tout licenciement n’a pas été satisfaite à l’égard des salariés concernés ». Par conséquent, la cour confirme la sentence prononcée par le tribunal des prud’hommes et condamne le groupe allemand Continental « à payer à chacun des salariés les dommages et intérêts qui leur ont été alloués par les jugements confirmés ».

Le groupe Continental peut en dernier recours se pourvoir en cassation.

Crédits photo : Hugo Cardoso

Politique

Le groupe Bouygues ne semble pas au mieux en ce début d’automne. Après la société LCI la semaine dernière, c’est au tour de sa filiale Bouygues Telecom de se délester de plusieurs centaines d’employés. La société de télécommunication a rencontré ce mercredi 24 septembre les syndicats de salariés dans le cadre de la présentation de ce nouveau plan de réduction des effectifs.

Si la suppression des effectifs est un peu moins élevée que prévu (1404 emplois contre les 1516 initialement prévus), ce plan vient s’ajouter aux 600 départs déjà finalisés par Bouygues Telecom en 2013. Une période difficile pour l’opérateur en période de crise et sur un marché fortement concurrentiel. Un contexte qui se répercute une fois de plus sur les salariés.

Fragilisée par la concurrence soutenue de Free mobile depuis janvier 2012 et l’échec de sa tentative de rachat de SFR en mars dernier, Bouygues Telecom mise aujourd’hui sur la 4G, les réseaux et la réduction des prix. Une stratégie offensive qui implique logiquement une réduction des coûts et la suppression de centaines de postes.

Les syndicats quant à eux, reconnaissent les difficultés rencontrées aujourd’hui par l’opération, mais manifestent néanmoins leurs inquiétudes concernant les modalités de mise en œuvre du plan par la direction. Car si celle-ci ne trouve pas suffisamment de candidats au départ, elle aura forcement recours à des licenciements.

Comme l’a déclaré dans ce sens Bernard Allain, délégué FO au sein de Bouygues Telecom, « personne ne conteste la réalité économique et la nécessité d’un changement dans le groupe, cependant nous regrettons que les départs soient contraints et non pas uniquement volontaires ».

Les 1404 départs prévus concerneront principalement les divisions marketing, informatique et les fonctions supports.

Crédits photo : Bledard92

Coup de gueule

Le tribunal de commerce de Caen a rejeté le vendredi 1 août dernier, les quatre offres de reprises formulées pour la Biscuiterie Jeannette. Les salariés qui occupent les lieux depuis plusieurs mois se disent satisfait de cette décision même si leur avenir reste toujours très incertain.

Ainsi, l’occupation de l’usine de la biscuiterie Jeannette va se poursuivre, après le rejet de quatre offres de reprise par la justice. Quatre repreneurs avaient en effet déposé des offres au liquidateur dont trois ne concernaient que les actifs de l’entreprise, à savoir, les machines, la marque et les recettes de la biscuiterie. Des offres jugées largement insuffisantes par les salariés qui, licenciés en début d’années, se considèrent de part leurs nombreuses années passées dans l’entreprise, comme propriétaires des outils de production.

Une quatrième offre de l’entrepreneur franco-portugais, Georges Viana, avait envisagée une poursuite de l’activité, à Pont-l’Evêque (Calvados), avec 16 des 23 anciens salariés, mais il n’aura finalement pas pu obtenir les financements nécessaires.

La justice a donc « constaté qu’aucune offre de reprise de l’entreprise ne remplissait les critères légaux » et a de ce fait rejeté toutes les offres de reprises. Les anciens salaires espèrent quant à eux forcer les négociations afin d’obtenir une prime supra-légale d’au moins 25.000 euros.

Comme l’a rappelé la déléguée syndicale CGT de la biscuiterie, Françoise Bacon, « il faut qu’on sorte du conflit et qu’on engage des négociations pour obtenir cette prime supra-légale ». Mais pour l’instant, « l’occupation de l’usine continue ».

Crédits photo : MarieSY

Coup de gueulePolitique

D’après une enquête de l’Insee sur les revenus et le patrimoine des ménages, les inégalités sociales continueraient à se creuser en France. Les pauvres sont toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches… une tendance qui se confirme.

Ainsi, la pauvreté en France aurait continuer d’augmenter avec la crise et touche désormais non plus seulement les chômeurs mais également des salariés. Si l’étude de l’Insee publiée ce mercredi ne concerne que l’année 2011 (dernières statistiques disponibles), elle montre clairement que les inégalités sociales persistent.

Alors que les 40% des personnes les plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer entre -0,2% et -0,8%, les 40% des plus riches ont vu le leur augmenter entre +0,1% et +0,8%. En parallèle, la proportion des personnes pauvres a elle aussi « continué de s’accroître », avec un taux de pauvreté s’établissant pour cette année à 14,3% (+0,3 point en un an) de la population totale.

Parmi les personnes classées pauvres, on retrouve donc logiquement pour une large part les chômeurs, mais également certains salariés, dont le taux de pauvreté a augmenté de 0,6 point, passant de 6,3% à 6,9%. Comme le souligne Jérôme Accardo, chef du département des prix à la consommation de l’Insee à ce sujet, « une telle hausse du taux de personnes pauvres parmi les salariés n’avait pas été enregistrée depuis 2007 », souligne l’Insee, qui l’explique par « une quasi-stabilité des bas salaires en euros constants et même une baisse de 0,3% du Smic horaire brut en moyenne annuelle ».

Crédits photo : Eric Pouhier

EconomiePolitique

Contestant un plan de sauvegarde de l’emploi insuffisant, plus de 200 salariés de Seita protestaient mardi devant le siège du cigarettier à Paris. Les conditions du plan social étaient alors annoncées et négociées avec les syndicats lors d’un comité central extraordinaire ce même jour.

Ainsi, comme prévu au mois d’avril, le plan de sauvegarde de l’emploi du groupe Seita devrait se traduire par la fermeture de l’usine de Carquefou, près de Nantes, la fin du centre de recherche de Bergerac (Dordogne), ainsi que des suppressions de postes à Fleury-les-Aubrais (Loiret) et au siège. Au total, 366 suppressions nettes d’emplois sur 1.150 sont prévues, soit près du tiers des effectifs.

Des salariés de la Seita sont donc venus de toute la France pour exprimer leur mécontentement et manifester devant le siège de la filiale d’Imperial Tobacco à Paris dans le 14ème arrondissement. Comme le souligne Eric Comparot, délégué central CGT, « les salariés voulaient tous venir. C’est très tendu, il n’y a pas de volonté d’apaisement de la direction qui a refusé toute discussion ».

Sébastien Torre, salarié du groupe, estime quant à lui que ce plan est inacceptable alors que l’entreprise fait des bénéfices. « Le groupe réembauche en Pologne près de 150 personnes pour faire la même chose que nous. C’est une délocalisation masquée », selon ce salarié.

Alors qu’Imperial Tobacco avait déjà supprimé plus d’un millier d’emplois en 2008 lors de la reprise de l’ex-régie publique des tabacs, le groupe, quatrième mondial sur le marché, a annoncé en février un résultat net en recul de 6% et un plan d’économies de 300 millions de livres (365 millions d’euros).

Crédits photo : Fabien1309

Coup de gueulePolitique

Révoltés par le montant toujours plus bas de leur prime d’intéressement, des salariés du siège social du groupe Casino basé à Saint-Étienne ont en guise de protestation, reversé la totalité de leur prime à une organisation caritative. Ils entendent par ce biais dénoncer la politique de l’entreprise qui malgré un chiffre d’affaire et des dividendes en hausse, ne cesse de réduire la participation des salariés.

Ainsi, plus d’une centaine de salariés du groupe Casino ont reversé leur prime jugée dérisoire (quelques dizaines d’euros en moyenne) à l’association caritative « 42 Sourires d’enfants » intervenant au CHU de Saint-Etienne. Une bonne action certes, mais dont l’objectif est avant tout de protester contre la direction du groupe. En effet, comme le précise Frédérique Augis, représentante CFDT, « les salariés de Casino ne demandent pas l’aumône, mais une reconnaissance de leur travail et de leur implication », alors que le montant des primes versées actuellement s’apparente plus à de la provocation.

« Voici une dizaine d’années, l’intéressement et la participation cumulés constituaient l’équivalent d’un 14e mois. Aujourd’hui, cela représente 200 euros, alors que le chiffre d’affaires, les bénéfices et les dividendes du groupe ne cessent d’augmenter », a ajouté la syndicaliste. L’ensemble des employés dénonce de ce fait l’accord sur le calcul de leur intéressement établi pour les trois prochaines années, et signé en 2013 par FO et la CFE-CGC, qui, selon eux, prévoit qu’il soit « calculé sur les résultats des sociétés historiques, les moins rentables du groupe ».

Crédit photo : Groupe Casino

Coup de gueulePolitique

C’est dans un climat d’incompréhension que s’est ouvert le 48e congrès de la CFDT ce lundi 2 juin à Marseille. Si cet évènement célèbre les 50 de la CFDT déconfessionnalisée née en 1964, il est pour beaucoup l’occasion de tenter de comprendre les résultats des récentes élections européennes et de dépasser les clivages au sein de l’organisation syndicale.

En effet, plus de  2.500 délégués et cadres se sont réunis ce lundi au parc Chanot à Marseille, pour évoquer ensemble les différents réformes du gouvernement agréées par le syndicat comme le pacte de responsabilité. Car si le positionnement de la direction en faveur du pacte de responsabilité « est validé » au sein de la CFDT, a assure le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, il reconnaît toutefois une « interrogation » et des « zones de doutes » à propos de la « volonté du patronat à assumer ses engagements » et appelle le gouvernement à stopper les aides aux entreprises si les engagements ne sont pas tenus.

De plus, comme nous l’indique Laurent Berger, les militants arrivent au Congrès « forcément sonnés » par le résultat des élections européennes que le syndicaliste impute particulièrement au «manque de visibilité des résultats» sur le front de l’emploi et des inégalités.

Mais le secrétaire général, qui devrait être réélu à sa succession, devra surtout essayer lors de cette semaine de débats et d’échange, de remobiliser ces troupes au sein desquelles quelques dissensions sont apparus ces derniers mois. La signature de l’accord Mory Ducros avait notamment été très critiqué par la base du syndicat, pour laquelle la direction serait trop proche du pouvoir en place.

Coup de gueuleEconomiePolitique

Le projet de loi « Florange » portant sur l’économie sociale et solidaire est finalement de retour à l’Assemblée Nationale. Six mois après son adoption au Sénat, le projet de loi porté à l’origine par Benoît Hamon semble bénéficier d’une opinion largement favorable de la majorité ainsi que de l’ensemble de la classe politique malgré quelques critiques de la droite.

Le projet de loi définit pour la première fois le périmètre du secteur de l’économie sociale et solidaire, qui rassemble en France près de 200.000 structures conciliant activité économique et utilité sociale. Ce secteur représente à lui seul 10% du produit intérieur brut et près de 10% des emplois en France. Comme l’a déclaré le secrétaire d’Etat, Valérie Fourneyron, « les associations, les coopératives, les mutuelles sont une autre façon d’entreprendre que nous allons pouvoir reconnaître pleinement, sécuriser, permettre de développer ».

La loi insiste ainsi sur l’objectif d’utilité sociale que doivent présenter les entreprises se proclamant de ce statut mais également sur la nécessité d’une gouvernance démocratique ou participative et d’une gestion à but lucratif encadré ou limité.

Le secteur de l’’ESS bénéficie alors pour la première fois d’une reconnaissance et de moyens pour se développer. En effet, la loi organise un accès facilité aux financements, au travers notamment de  la Banque publique d’investissement, qui devrait injecter dans  le secteur plus de 500 millions d’euros.

La loi prévoit également des mesures facilitant la reprise de certaines entreprises (moins de 250 employés) par les salariés. Ce sujet en discussion aura logiquement concentré l’ensemble des critiques des députés de droite qui contestent principalement l’information préalable d’un projet de cession assurer aux employés pour leur permettre de déposer un projet de reprise, sous forme de coopérative.

Crédits photo : Benjamin Géminel

Thomas Livingston

Coup de gueulePolitique

Après plusieurs semaines d’âpres négociations afin d’améliorer les montants de leurs indemnités de licenciement, près de 1100 employés du transporteur Mory Ducros contestent aujourd’hui les conditions de leur départ. Accompagnés des forces syndicales, ils dénoncent une procédure irrégulière et illégale et l’absence de proposition de reclassement.

Nouvel épisode d’un combat qui dure déjà depuis plusieurs mois, l’action en justice des anciens salariés de Mory Ducros entend souligner le caractère irrégulier des procédures de licenciements réalisées dans le cadre du plan de reprise de  l’actionnaire principal, Arcole Industries.  Déposée début janvier, cette offre de reprise ne sauvera finalement que 2210 emplois sur les 5000 que comptait l’entreprise. Malgré les grèves et contestations, plus de 2850 salariés se retrouvent alors sans emploi en février dernier, avec pour seule compensation, une indemnité de 10.000 euros.

En outre, il s’avérerait alors que de nombreuses irrégularités ont été commises dans la procédure de licenciement. Comme le souligne Frédéric, un ancien salarié qui n’a toujours pas retrouvé de travail, « dans le courrier qui nous signifiait notre licenciement, il y avait des pages quasiment illisibles » et « quasiment personne n’a reçu d’offre de reclassement en interne. C’était obligatoire, ça n’a pas été fait».  Une situation inacceptable pour ses anciens salariés qui ont donc décidé d’entamer une action en justice contre leur ancien employeur.

Le CFDT, premier syndicat du transporteur, et qui devrait accompagner près de 300 salariés licenciés pour constituer leur dossier de plainte, précise qu’ils contesteront en priorité « les périmètres de critères de licenciement, la non prise en compte des situations familiales des salariés » et dénonçons par ce biais « des problèmes de transfert de dossiers CSP (Contrat de sécurisation professionnelle) qui entraînent des soucis pour la rémunération».

Crédits photo : CFDT Mory Ducros

Thomas Livingston