Samsung, syndicats, prison
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Mardi 17 décembre, le président du géant sud-coréen de l’électronique Samsung, Lee Sang-hoon, et son vice-président exécutif, Kang Kyung-hoon, ont été condamnés à dix-huit mois de prison pour répression antisyndicale.

Violations du droit du travail

Outre les président et vice-président de Samsung Electronics, ce sont vingt-six autres cadres du géant sud-coréen qui ont été condamnés pour diverses violations du droit du travail, tels le licenciement ou la baisse du salaire des employés envisageant de se syndiquer.

« Pour éviter d’être accusé de conditions de travail abusives, licenciez les principaux leaders avant le lancement d’un syndicat », stipulait par exemple un document interne daté de 2012, visant à familiariser les cadres aux méthodes de « domination » des salariés, incluant, entre autres, menaces, insultes, punitions, et entretien d’un climat de peur permanente.

Et pour « dominer » davantage les salariés, des investigations sur leur vie privée ont été menées pour connaître leurs points faibles, comme leurs addictions ou leur niveau d’endettement, par exemple. L’enquête a aussi révélé que les abus de la hiérarchie avaient entraîné un suicide en 2013.

Evolution sociale

« Nous reconnaissons avec humilité que les opinions des entreprises au sujet des syndicats par le passé n’étaient pas conformes aux attentes de la société. Nous allons nous efforcer de promouvoir une relation entre la direction et les employés proactive et productive se fondant sur le respect de nos employés », ont fait savoir Samsung Electronics et Samsung C & T dans un communiqué.

Et en novembre dernier, les autorités de Suwon, où se situe le siège de Samsung, ont autorisé la constitution d’un véritable syndicat affilié à la Fédération des syndicats de Corée (FKTU). Un grand pas en avant pour Samsung, qui s’évertuait jusqu’à maintenant à respecter la volonté de son fondateur, Lee Byung-chul, dont les derniers mots étaient : « Moi vivant, jamais ils (les syndicats) ne seront autorisés ».