Iran, Sanctions
International

« Des sanctions américaines sévères sont imminentes contre plus de quinze banques privées irakiennes », écrivait il y a quelques jours le journal iraquien al-Mada. C’est désormais chose faite. Les Etats-Unis ont en effet pris des sanctions contre quinze banques suspectées de servir de vitrine et de financer les gardiens de la révolution iranienne. Ces mesures pourraient être lourdes de conséquences pour Téhéran, le pays connaissant une période de forte dégradation économique.

Transferts bloqués

« La banque centrale irakienne vend chaque jour des dollars que des banques privées achètent avant de les transférer en Iran. Mais ces banques ne sont bien souvent que des vitrines des gardiens de la révolution, explique un diplomate iraquien, qui enrage. Ce n’est pas normal que des Irakiens acceptent de jouer le jeu iranien. Cela revient à travailler contre son propre pays, ils détruisent notre économie ».

« Cet argent venu d’Irak leur servait à financer une grande partie de leurs opérations extérieures en Syrie et au Liban notamment », affirme un bon connaisseur du dossier. Une situation inacceptable pour Washington, qui regarde désormais« toutes les transactions, une par une, pour s’assurer qu’il n’y a pas un Iranien qui, in fine, en bénéficie ». « Avant, les Américains mettaient leur accord et renvoyaient les fonds dans les 24 heures à Bagdad. Il y a deux mois, la procédure a commencé à prendre quinze jours, puis trois semaines et maintenant, ils bloquent les transferts », précise l’expert.

Aubaine pour l’Iran ?

A Téhéran, les effets de ces mesures se font déjà sentir. « Le gouvernement iranien, qui n’a pas su réagir rapidement, a fait payer au gouverneur de la banque centrale cette erreur en le remplaçant. Il fallait une tête pour le public », explique notre source.

Mais ce manque à gagner pourrait finalement profiter à Téhéran. « Les responsables iraniens se sont aperçus que ces pressions américaines et leur mauvaise gestion du problème avaient eu finalement un effet positif », relève l’expert. En effet, « les Iraniens sont désormais concentrés sur des sujets économiques et non plus sur la réclamation de davantage de liberté ».

Biélorussie, sanctions
Politique

Suite à l’annonce lundi de sa victoire à l’élection présidentielle organisée il y a un an (et contestée depuis par l’opposition et une grande partie de la communauté internationale), de nombreux pays ont décidé d’imposer des sanctions au régime d’Alexandre Loukachenko. 

Fin de l’opposition  ?

Porté depuis un an par la candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaïa, le mouvement de contestation biélorusse semble aujourd’hui à bout de souffle. La cause ? Une répression de plus en plus violente du gouvernement, qui a fini par décourager la population.

Et le président biélorusse a parfaitement conscience de cet affaiblissement. Lundi, Alexandre Loukachenko a donc décidé d’enfoncer le clou en annonçant une nouvelle fois sa victoire à l’issue d’une « année qui n’a pas été facile » et qui a été une  « menace pour l’unité nationale ». « Les uns préparaient des élections justes et honnêtes, les autres appelaient au coup d’État », a insisté ce président pourtant réélu avec plus de 80% des voix … 

Les raisons du mécontentement (corruption, inégalités sociales, déclin de l’économie) n’ont pourtant pas disparu, mais « aujourd’hui, protester est devenu extrêmement difficile et dangereux, explique un citoyen biélorusse. La répression frappe tout le monde, y compris les derniers médias proches de l’opposition. Face à de tels risques, on tente de réfléchir à d’autres moyens d’expression mais c’est laborieux ». 

Réaction internationale

Suite à l’annonce du président Loukachenko, le gouvernement britannique a immédiatement annoncé lundi des sanctions visant de hauts responsables et des secteurs clés de l’économie biélorusse, « afin de réduire les revenus du régime ». 

L’Union européenne, qui avait déjà pris des mesures similaires fin juin ne s’est pas prononcée lundi, mais les Etats-Unis ont eux décidé d’encore durcir leurs sanctions, une décision saluée par l’opposition biélorusse. « On constate aujourd’hui que le régime n’a pas l’intention de changer », regrette Svetlana Tikhanovskaïa. Il est « devenu terroriste », et il ne faut pas « négocier » avec lui.

USA, sanctions, Cuba
International

Donald Trump n’aime pas Cuba, ça n’a rien d’un secret, et cette fois il le montre en s’en prenant au tourisme de l’île, interdisant aux compagnies américaines de louer des avions aux sociétés cubaines.

Après les bateaux, les avions

Dans presque tous les domaines, Donald Trump a pris le contre-pied de Barack Obama, et Cuba ne fait pas exception. Alors que l’ancien président prônait une normalisation des rapports avec l’île, le nouveau n’a de cesse d’envenimer la situation, en la frappant continuellement de nouvelles sanctions depuis le début de son mandat. Trump s’en prend donc désormais au tourisme cubain, en révoquant les licences des entreprises américaines qui louent des avions aux compagnies aériennes cubaines. 

Une mesure qui sera lourde de conséquences pour l’industrie touristique de l’île, qui manque déjà cruellement d’appareils pour répondre à la demande croissante des touristes. Cette mesure est d’ailleurs le second volet de la campagne américaine contre le tourisme cubain, qui a commencé en juin dernier lorsque l’administration Trump a interdit aux navires de croisière américains de faire escale à Cuba.

«  Politique moralement défaillante  »

Cuba doit « immédiatement cesser son comportement destructeur chez lui et à l’étranger », a prévenu la Maison-Blanche, faisant ici allusion au soutien que les autorités cubaines apportent au gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro, que Washington souhaite voir tomber. 

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a pour sa part dénoncé des actes « représentatifs d’une politique moralement défaillante ». Car au-delà du tourisme, la répression états-unienne concerne toutes les importations en provenance de Cuba, et ce depuis le début du blocus instauré au lendemain de la révolution castriste en 1959. 

chômeurs, sanctions, Pôle emploi
Politique

Le gouvernement vient de faire publier au Journal Officiel le décret instaurant de nouvelles sanctions pour les chômeurs. La note va être salée.

Tandis que le patronat et les syndicats sont en pleine négociation au sujet de la nouvelle version du régime d’assurance-chômage, le décret instaurant des sanctions plus lourdes à l’égard des demandeurs d’emploi vient d’être publié au Journal Officiel. Une publication qui officialise de fait ces nouvelles dispositions. Le gouvernement justifie l’instauration de ces nouvelles sanctions par la mise en application du programme présidentiel.

Dorénavant, l’incapacité à justifier une recherche d’emploi entraîne la suppression totale – et non partielle voire progressive comme auparavant –  des allocations pour une duré d’un mois. Une durée portée à deux mois au deuxième manquement et à quatre mois au troisième manquement. Ces nouvelles règles sont en réalité plus dures que celles initialement présentées par le ministère du Travail en mars 2018.

Cette réforme pousse le curseur même un peu plus loin puisque les équipes dédiées au contrôle des demandeurs d’emploi seront considérablement étoffées passant de 200 à 600 personnes à la mi-2019 puis à 1 000 en 2020.

Une étude menée par Pôle Emploi tend à démontrer que ces nouvelles sanctions pourraient concerner près de 15% des chômeurs.

Pour Aurore Bergé, porte-parole des député LREM : «C’est fait tout simplement dans une logique qui est une logique de justice». La député met en avant un «équilibre entre des droits supplémentaires par exemple en matière de formation, et des devoirs supplémentaires, recherche d’emploi notamment. A partir du moment où vous ne venez pas à votre rendez-vous avec Pôle emploi et donc que vous n’êtes pas dans une recherche active d’emploi et que vous ne respectez pas quelque part le contrat que vous passez avec la société, avec les Français, c’est logique qu’il puisse y avoir des sanctions»