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Au moins 8 travailleurs de General Motors ont été licencié au Mexique pour avoir exprimé leur solidarité avec leurs collègues états-uniens

La grève à General Motors aux États-Unis dure depuis le 15 septembre. Ce mouvement s’est largement répandu à travers les usines du pays. On dénombre ainsi près de 50 000 travailleurs en grève sur 34 sites du constructeur automobile.

Le mouvement fait suite à l’échec de négociations sur les conventions collectives. Ces dernières sont fixées tous les quatre ans. Les travailleurs exigent des augmentations de salaires, une meilleure couverture malade et le redémarrage d’une usine. L’usine de Lordstown dans l’Ohio est en effet à l’arrêt depuis mars. Enfin les ouvriers demandent l’annulation de la fermeture programmée d’une chaîne d’assemblage de Détroit.

Solidarité internationale

Il semble que le mouvement est fait tâche d’huile dans les usines de General Motors à travers le monde. En Corée du Sud les travailleurs étaient déjà en grève partielle depuis début septembre. On dénombre aussi des mouvements de solidarité au Canada, au Brésil et au Mexique.

Dans ce dernier pays les travailleurs de l’usine de Silao ont du faire face à la répression. Huit ouvriers solidaires des grévistes états-uniens ont été licenciés. Ces derniers n’étaient même pas en grève mais avaient choisi de marquer leur soutien en refusant de faire des heures supplémentaires.

Dans ces différents pays la direction est en train de mettre la pression sur les travailleurs pour maintenir la production, largement impactée par le mouvement au États-Unis. Cependant les travailleurs s’organisent aussi ; des appels à la solidarité avec les travailleurs des autres pays ont été lancé et les ouvriers sont en contacts avec les différents sites de production.

Coup de gueule

Aide_au_dev.jpgLa nouvelle loi d’orientation relative au développement et à la solidarité internationale a été votée en première lecture le 10 février. Le texte, présenté par le Ministre du Développement Pascal Canfin, veut mettre en avant la transparence mais ne reste pas exsangue de toutes critiques. Les discours des personnalités comme Jean-Christophe Rufin ou Jean-Yves Ollivier donnent crédit aux ONG qui mettent en avant les imperfections du système.

Pour présenter son projet de loi, le ministre consacre une interview à Radio France Internationale dans laquelle il insiste le caractère novateur de la réforme. En premier lieu souligne-t-il, « l’Assemblée nationale n’avait, jusqu’alors, jamais adopté de loi relative à la politique de développement et de solidarité internationale. Auparavant, les députés votaient uniquement le budget annuel de la mission « Aide publique au développement » sans avoir leur mot à dire sur ses finalités ». Mais le responsable politique en appelle également à la vigilance citoyenne comme en atteste le site rénové sur l’aide au développement au Mali.

Friedrike Röder, directrice de l’association ONE reste cependant assez critique, « nous aurions souhaité que la loi contienne un objectif politique et financier de plus long terme ». Pour la militante, la France est loin de l’objectif fixé à l’ONU de 0,7% du PIB, elle est même en deça du 0,46% annoncé par les services des ministères. D’après les chiffres de Global Financial Integrity, les montants alloués avoisineraient les 0,4% du PIB alors que certaines dérives continuent.

Il y a quelques années, l’ambassadeur Jean-Christophe Rufin déclarait au sujet de l’aide au développement, « la France reste sur ce front, même si cela ne veut pas dire qu’on reste exemplaire, assez en avant ». Avant que Cedric Mathiot n’explique : « on reproche aussi à la France d’intégrer dans les APD des dépenses contestables, ces « aides fantômes » (selon les ONG) qui ne répondent pas forcément aux règles d’éligibilité à l’APD, selon un rapport d’évaluation du Comité d’Aide au Développement rendu public en mai dernier ». Le contrôle devrait permettre de limiter ces écueils, toutefois le mécanisme reste contestable dès lors qu’il s’apparente à du clientélisme ou même à du « simple assistanat ».

C’est justement la critique que portent ensemble Jean-Yves Olliver et Dambisa Moyo contre le système qui entretient une « dépendance malsaine » entre les pays bénéficiaires et les autres…Pour ces spécialistes du continent africain, l’aide au développement « ne fait pas partie de la solution potentielle, elle fait partie du problème ». En effet, en maintenant l’Afrique dans cette logique de besoin, elle empêche l’émergence d’une industrie locale forte et potentiellement l’arrivée de nouveaux champions mondiaux made in Africa