suppression, ENA, Macron
IdéesPolitiqueSociété

Jeudi 8 avril, le président de la République a réitéré son intention de démanteler l’École nationale d’administration, dénonçant son image élitiste et oligarchique. Pour ses opposants, il s’agit d’une décision démagogique visant à détourner l’attention des Français des grands problèmes actuels. 

Institution progressiste

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron (lui-même issu de ses rangs) s’en prend à l’ENA. Il en avait ainsi fait son bouc émissaire en 2019 pour apaiser les gilets jaunes, et revient maintenant à la charge alors que les esprits s’échauffent en raison de la crise sanitaire. 

L’école, fondée en 1946 par le ministre communiste Maurice Thorez, était pourtant, à l’époque, un grand pas en avant en termes d’égalité. Elle permit de démocratiser la haute fonction publique, jusque-là gangrenée par le copinage et le népotisme, au même titre que les concours de catégories A, B et C réformèrent le reste de la fonction publique. 

Diversion

L’ENA est aujourd’hui accusée de maintenir au pouvoir une certaine caste de privilégiés déconnectés de la réalité, c’est pourquoi le président souhaite la supprimer pour la remplacer par une autre école. Mais puisque son admission se fait sur concours, nombreux sont ceux à se demander ce qu’il pourra changer, et dénoncent cette décision, qu’ils jugent démagogique.

« Je ne modifierai en rien ce que j’ai dit il y a deux ans », insiste l’ancien ministre de la Fonction publique Anicet Le Pors, opposé depuis toujours à la suppression de l’ENA. Il s’agit d’une « décision démagogique » destinée «   à faire diversion à l’impéritie de l’exécutif macronien aussi bien concernant la situation sanitaire que les grands problèmes de notre époque », assure l’ancien ministre.

« Je crois qu’il (le président Macron) est à un degré de vanité tel qu’il refuse d’être le produit d’une cause identifiable, aussi prestigieuse soit-elle », va même jusqu’à suggérer monsieur Le Pors.

Taxe d'habitation, suppression
Politique

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la suppression de la taxe d’habitation pourrait être à l’avantage de 16,6 millions de ménages en France. 

Alors que les recettes issues de la collecte de la taxe d’habitation ont littéralement explosé depuis le début des années 2000 à hauteur de +121%, sa suppression marquerait un vrai point fort pour les classes moyennes. Car Emmanuel Macron en a fait une de ses promesses de campagne en assurant qu’il exonérerait 80% des Français du paiement de cette taxe locale.

Et il faut reconnaître que cette promesse a bien l’air de prendre la forme d’une prochaine mesure puisque des proches du gouvernement indiquaient qu’elle serait applicable à partir de 2018.

La suppression de la taxe d’habitation (payés par les locataires et par les propriétaires lorsqu’ils occupent leur bien) permettrait de contrebalancer quelque peu la note plus que salée qu’elle représente depuis des années. S’il elle a engendré une hausse des recettes de l’ordre de +121 en une quinzaine d’année, le revenu des ménages n’a augmenté pour sa part que de 50% sur la même période selon l’OFCE. En moyenne, elle représentait en 2016 plus de 660 euros par ménage, soit près de 1,5% de leur revenu disponible brut.

16 millions de ménages bénéficiaires

Si elle était bel et bien appliquée, la suppression de la taxe d’habitation profiterait alors à 16,6 millions de ménages pour un gain moyen estimé à 325 euros par ménage et par an.

La mesure profiterait d’autant plus aux ménages dont le revenu annuel est de 42 670 euros de même que ceux dont il est de 66 530€. Dans ce cas, le gain moyen serait même de plus de 500€ par an.

Reste qu’Emmanuel Macron s’est parallèlement engagé à rembourser « à l’euro près » les pertes de recettes fiscales que subiraient alors les collectivités locales, mairies et départements en tête. Les prochaines semaines et les prochains mois en diront plus sur les mécanismes d’ajustement prévu pour contre-balancer la – très probable – suppression de la taxe d’habitation.

Coup de gueulePolitique

Si vous voulez commencer à faire un peu d’exercice et utiliser plutôt l’escalier que l’ascenseur, ça va être le moment car, l’ensemble des syndicats d’Otis, qui gère 160.000 ascenseurs en France, appellent à une grève illimitée à partir de lundi pour réclamer une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail.

C’est l’ensemble des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC)  qui appellent à débrayer pour une durée illimitée,« on s’attend à ce que le mouvement soit suivi par 80 à 90 % des personnels sur l’ensemble de la France », a déclaré à l’AFP Franck Pfister (CFDT). Il faut dire que le ras-le-bol est omniprésent et qu’il dure depuis bien trop longtemps chez l’ensemble des salariés du groupe qui font face à des charges de travail en progression, d’incessants changements d’organisation, des évolutions de carrière insignifiantes et bien sûr un avenir très incertain avec pour point d’orgue, l’absence d’augmentation collective des salaires pour 2015 et la suppression de 170 postes.

La grève pourrait s’éterniser , «il faudra que la direction lâche quelque chose», prévient le délégué, «la porte est ouverte de notre côté à des discussions». Du coté de la direction, on soutient que le projet de plan social portant sur 170 suppressions de postes, annoncées en novembre, «est toujours en discussion», on évoque  par ailleurs que des «augmentations individuelles, en fonction des managers» seront possibles en 2015.

Il en faudra plus pour convaincre tout le monde et freiner la détermination de l’ensemble des grévistes.

Crédit photo : Safia Otokoré

Coup de gueule

Le syndicat a annoncé qu’il serait prêt à abandonner le seuil de 11 salariés pour la représentation du personnel contre une nouvelle structure de représentation créée à l’extérieur de l’entreprise. Cette proposition fait suite à un constat affligeant du manque de représentants dans beaucoup d’entreprises de moins de 50 salariés.

Cette proposition a été présentée jeudi 13 novembre par la CGT lors de la négociation sur le dialogue social. Agnès Le Bot, représentante de la délégation, a fait état d’un « problème de présence effective jusqu’à 49 salariés ». En effet, en-dessous de 11 salariés, il n’y a pas d’obligations d’élection de représentants du personnel, mais on constate que dans 63% des entreprises de 11 à 19 salariés et dans 35% des entreprises de 20 à 49 salariés, il n’y a pas non plus d’instance de représentation du personnel malgré la loi. Mme Le Bot conclue ici qu’il s’agit d' »une scandaleuse anomalie dans notre démocratie ».

C’est pourquoi la CGT en est venue à proposer la création de « commissions paritaires territoriales » à l’extérieur des entreprises pour palier à ce manque de représentation salariale. Les parties prenantes de ces commissions seraient élues pour des mandats de 4 ans et seraient habilitées à négocier avec les chefs d’entreprises.

Ce seuil étant depuis longtemps critiqué par le patronat comme un frein à l’embauche, peut-être que cette solution proposée pourra satisfaire les deux parties. Il faut néanmoins que les autres syndicats représentatifs y soient consentants. Une troisième séance de négociations entre les syndicats salariés et le patronat se déroulera le 21 novembre. Si aucun accord n’est signé, le gouvernement devra alors  intervenir.

Politique

Le groupe Bouygues ne semble pas au mieux en ce début d’automne. Après la société LCI la semaine dernière, c’est au tour de sa filiale Bouygues Telecom de se délester de plusieurs centaines d’employés. La société de télécommunication a rencontré ce mercredi 24 septembre les syndicats de salariés dans le cadre de la présentation de ce nouveau plan de réduction des effectifs.

Si la suppression des effectifs est un peu moins élevée que prévu (1404 emplois contre les 1516 initialement prévus), ce plan vient s’ajouter aux 600 départs déjà finalisés par Bouygues Telecom en 2013. Une période difficile pour l’opérateur en période de crise et sur un marché fortement concurrentiel. Un contexte qui se répercute une fois de plus sur les salariés.

Fragilisée par la concurrence soutenue de Free mobile depuis janvier 2012 et l’échec de sa tentative de rachat de SFR en mars dernier, Bouygues Telecom mise aujourd’hui sur la 4G, les réseaux et la réduction des prix. Une stratégie offensive qui implique logiquement une réduction des coûts et la suppression de centaines de postes.

Les syndicats quant à eux, reconnaissent les difficultés rencontrées aujourd’hui par l’opération, mais manifestent néanmoins leurs inquiétudes concernant les modalités de mise en œuvre du plan par la direction. Car si celle-ci ne trouve pas suffisamment de candidats au départ, elle aura forcement recours à des licenciements.

Comme l’a déclaré dans ce sens Bernard Allain, délégué FO au sein de Bouygues Telecom, « personne ne conteste la réalité économique et la nécessité d’un changement dans le groupe, cependant nous regrettons que les départs soient contraints et non pas uniquement volontaires ».

Les 1404 départs prévus concerneront principalement les divisions marketing, informatique et les fonctions supports.

Crédits photo : Bledard92

EconomiePolitique

Selon la nouvelle convention établie entre l’Etat et la CNAM (Caisse nationale d’assurance-maladie), près d’un départ à la retraire sur deux ne seront pas remplacés pendant les quatre prochaines années, soit l’équivalent d’une suppression de 4.500 postes d’ici 2017. Un réduction d’effectif de 6 % qualifiée « d’asphyxie » par les organisation syndicales représentées au conseil d’administration de la Caisse.

Ainsi, une réduction d’effectif de la CNAM de plus de 6 % a été annoncée la semaine dernière et serait destinée à limiter les coûts de gestion de la Sécurité sociale. Le gouvernement espère en effet réaliser des économies de 1,2 milliard d’euros dans l’ensemble des branches de la protection sociale d’ici à la fin du quinquennat du président François Hollande. Des suppressions de postes sont également programmées dans les caisses de retraite et les Urssaf .

Concernant l’assurance-maladie, entre 2.300 et 2.500 départs à la retraite sont prévus chaque année entre 2014 et 2017, soit un total de 9.600 sur la période. Selon le taux de remplacement de 53 % prévu dans la nouvelle convention,  4.490 départs ne seront pas remplacés. Les effectifs passeraient ainsi de 69.900 cette année à 66.600 à la fin du quinquennat.

Une réduction qui inquiète les syndicats mais qui reste pourtant proche de la tendance actuelle. L’assurance-maladie supprime en effet régulièrement des postes depuis plusieurs années en raison de gains de productivité réguliers. La dématérialisation des feuilles de soins, avec la carte Vitale par exemple, a permis de réduire le nombre de salariés affecté au traitement des documents. De plus en plus de démarches sont désormais possibles par téléphone ou Internet. Autant d’innovation qui ont entraîné depuis 2005, une baisse des effectifs de près de 12 %

Néanmoins, les syndicats qui ont voté contre la signature de cette convention estime qu’elle ne prend pas en compte les nouvelles missions auxquelles devront faire fasse les CPAM comme la lutte contre la fraude par exemple, et pour lesquelles les effectifs seront de ce fait insuffisants. La FO estime ainsi que « l’assurance-maladie, qui a déjà perdu 16.000 emplois entre 2003 et 2013, est asphyxiée ».

Crédits photo : Erwmat