Débutée le 8 mars dernier, la négociation annuelle obligatoire (NAO) entre les organisations syndicales et Amazon n’aura finalement abouti à rien, les syndicats (or CFE-CGC) ayant refusé l’augmentation de 3,5% proposée par la direction.
Décision unilatérale
« Sur cinq syndicats, seule la CFE-CGC a signé, regrette Jon Scott, DRH d’Amazon Logistique France. De manière unilatérale, nous mettrons donc en place notre proposition de hausse générale de 3,5%, à partir du 1er juin ». « Cette augmentation nous semble correcte et bien positionnée, estime le responsable. Nous n’étions pas en mesure de passer à 5%. Pour tenir compte des difficultés économiques réelles, nous avons déjà fait des efforts. Nous maintenons également la prime de décembre, cette année».
« Entre le 1er mai 2021 et le 1er juin 2022, l’augmentation des salaires a été de 5,6%, pratiquement équivalente à la revalorisation de 5,8% du Smic décidée par le gouvernement », rappelle également Jon Scott.
« Au moins 5% »
Les syndicats, exception faite de la CFE-CGC, se sont montrés inflexibles sur leur exigence de 5%. «Nous ne sommes pas signataires, parce que cette proposition reste indécente», s’insurge Morgane Boulard, déléguée syndicale CFDT. « Dans la mesure où l’inflation est aujourd’hui de 4,8%, nous souhaitions au moins 5% », abonde Hakim Taoufik, de la Confédération Autonome du Travail (CAT).
Mais le tout-puissant Amazon ne risque pas de plier devant les syndicats. « Huit salariés sur dix recommandent à leurs proches de venir travailler chez Amazon, assure Jon Scott. Tous nos employés reçoivent une action Amazon gratuite chaque année, une participation (890 euros en moyenne en 2022), un treizième mois après un an d’ancienneté, une augmentation au bout de 12 mois et une deuxième au bout de 24 mois ». « Nous sommes confiants dans notre capacité à recruter et attirer de nouveaux talents », affirme le responsable.