train de nuit, Paris, Nice
IdéesSociété

Jeudi 20 mai à 20 h 52, l’Intercités de nuit N°5773 reliant Paris à Nice a repris du service après trois ans d’interruption. Pour l’occasion, le premier ministre Jean Castex et le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, étaient du voyage.

Relance timide

Bien que cette réouverture soit encourageante, la route est encore longue pour que le réseau retrouve sa dimension d’antan. « Au-delà des bonnes intentions et du symbole de cette ligne emblématique Paris-Nice, le financement sera-t-il à la hauteur pour permettre la relance d’un véritable réseau de trains de nuit qui connecte l’ensemble des régions entre elles et vers l’Europe ? » s’interroge, inquiet, le collectif Oui au train de nuit. 

En effet, selon le collectif, les 50 millions d’euros affectés à la rénovation d’anciennes voitures-couchettes sont très insuffisants, et l’achat de matériel neuf est indispensable. Un avis partagé par les auteurs d’un rapport publié dans la revue spécialisée dans les transports Mobilettre. D’après ce rapport, 600 voitures et 60 locomotives seraient nécessaires, faisant monter la facture à 1,45  milliard d’euros. Or, « Bercy rechigne à valider la plupart des pistes examinées et bloque la publication dudit rapport dans sa version intégrale », explique Gilles Dansart, directeur de Mobilettre.

«  Communication politique  »

« On a organisé un petit comité d’accueil  » au ministre,  explique Safia, une cheminote élue CGT au CSE du réseau Île-de-France, présente à Austerlitz jeudi soir. On veut «  rappeler au gouvernement et à la direction de la SNCF leur bilan. Ce sont eux qui ont explosé la SNCF avec la réforme de 2018, leur politique de rentabilité et de restriction des moyens est à l’origine de la fermeture de gares, de guichets, de lignes… Ils sont les promoteurs du tout concurrence au détriment d’un véritable service public ferroviaire », insiste la cheminote, selon qui  : « Cette mise en scène, c’est juste de la communication politique. »

Un  « rééquilibrage de la concurrence entre le train et l’avion en diminuant la TVA sur les billets de train et en fixant un prix plancher pour les billets d’avion », propose de son côté le collectif Oui au train de nuit.