Travail, OMS, danger
Société

Lundi 17 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont publié une étude révélant que travailler plus de 55 heures par semaine augmentait le risque de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

Chiffres alarmants

Selon le rapport, travailler 55 heures ou plus par semaine augmenterait les risques d’AVC de 35%, et les risques cardiaques de 17%, comparé à une semaine classique de 40 heures. L’étude précise également que la « charge de morbidité liée au travail est particulièrement importante chez les hommes », puisque « 72  % des décès les concernent ». 

Les conditions de travail et l’âge sont également des facteurs déterminants de cette morbidité. Ainsi, « les personnes vivant dans les régions du Pacifique occidental et de l’Asie du Sud-Est, où il y a davantage de travailleurs du secteur informel susceptibles d’être obligés de travailler pendant de longues journées, ainsi que les travailleurs plus âgés » sont particulièrement touchés. En effet, «  la plupart des décès enregistrés concernaient des personnes âgées de 60 à 79  ans qui avaient travaillé pendant 55  heures ou plus par semaine lorsqu’elles avaient entre 45 et 74  ans ».

Aggravations liées au télétravail

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, le coronavirus n’a pas allégé la charge de travail, bien au contraire.  En janvier 2017, déjà, l’OIT concluait que le télétravail pouvait « nuire à la santé »  ; une tendance aggravée par la pandémie. 

« Le télétravail est devenu la norme dans de nombreux secteurs d’activité », déplore le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « De nombreuses entreprises ont été contraintes de réduire ou d’interrompre leurs activités et les personnes qu’elles continuent d’employer finissent par avoir des horaires de travail plus longs », ajoute-t-il, précisant que « le nombre d’heures de travail a augmenté d’environ 10  % pendant les confinements ».

EconomiePolitique

Une enquête de la célèbre London School of Economics prouve que l’argent ne fait pas le bonheur, mais les relations sociales et amicales oui. Un bénéfice sur lequel devraient s’appuyer les Etats selon l’étude. 

 

Quand le résultat d’une telle enquête provient d’un des temples de la culture libérale et de l’économie de marché, et qu’elle est portée publiquement par l’économiste et ancien conseiller politique de Tony Blair, on ne peut que s’incliner. Richard Layard, qui a participé à la réalisation de cette enquête fouillée, se veut très clair quant aux résultats : disposer de revenus importants n’est pas un gage de bonheur et est encore moins un gage de progrès pour l’Etat.

Dans une tribune accordée dans le quotidien The Guardian, qui n’est pas réputé pour ses positions très à gauche, le spécialiste des questions économiques démontre que le fait d’agir sur les facteurs sociaux et psychologiques de chacun est bien plus bénéfique pour l’Etat que les politiques économiques.

 

L’Etat doit créer du bien-être

 

L’étude de la London School of Economics, sur laquelle s’est penchée Layard aux côtés d’un panel d’économistes réputés en Grande-Bretagne, a analysé les données issues de grands pays tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis. Et le verdict est sans appel : en 50 ans l’augmentation des revenus n’a dans aucun cas été suivie d’une amélioration du bien-être des personnes.

Et même au contraire car le niveau de dépression n’a jamais été aussi important. Layard argue même que les politiques sociales mises en place pour lutter contre la dépression et l’anxiété permettraient de faire diminuer ce mal-être de 20% alors que les seules politiques économiques visant à réduire la pauvreté le diminueraient de 5% seulement.

Les conclusions de l’enquête vont même encore plus loin : les Etats devraient en priorité mener des politiques psycho-sociales au détriment des politiques économiques. Le bien-être des populations doit être au centre des préoccupations des Etats pour que l’économie en bénéficie à son tour.

Politique

Les star-up et les grandes entreprises américaines se sont lancées dans une surenchère d’annonces très médiatiques de mesure sociale « super-cool  » pour leurs employés. Dernièrement, Netflix a proposé des congés maternité ou paternité payés durant un an. On peut se demander quel est le but réel recherché ?

On a tous entendu parler des conditions de travail « idéales » des employés de Google, jours de congé supplémentaires, restaurants de toutes les cuisines du monde au travail, et même salon de massage. Depuis quelques mois, il faut rajouter Microsoft qui souhaite plus de congés payés chez ses sous-traitants, et même un jeune patron qui divise son salaire par 14 pour mieux payer ses employés (une intention louable aux résultats ambigus). Il s’agit pour ses entreprises d’améliorer la productivité (on peut demander plus à des employés contents), soigner son image auprès du grand public, et enfin attirer et garder les meilleurs éléments.

Mais n’oublions pas tout de même, que nous sommes aux États-Unis, un des rares pays développés qui ne proposent pas de congés maternité, pays où les congés payés et les arrêts maladies américains ne sont soumis à aucune réglementation (43,5 millions d’Américains n’ont accès à aucun arrêt maladie), et où le salaire minimum est très bas (6,7 euros).

Ce ne sont que des exemples, qui amènent un bémol aux dernières mesures des start-up et des grandes entreprises américaines qui apparaissent non plus « super-cool » mais tout simplement « impératives ».

Crédit photo : Canon Powershot S95 Group

 

 

Politique

La Drees, c’est-à-dire la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques à étudié l’effet des arrêts de travail sur les trajectoires professionnelles. Il apparaît que les femmes après une longue période d’inactivité transitent plus facilement vers le chômage.

Pour les hommes ayant bénéficié d’un arrêt long (plus de 60 jours), 9,9 % se sont retrouvés au chômage ou vers une activité réduite. Quant aux femmes dans la même situation, le taux monte à 12,2 %. Cette différence s’explique plus par la ségrégation et les caractéristiques propres à chaque sexe, que par un effet spécifique à la maladie. Le salaire des femmes est plus faible et donc le choix de rester à la maison apparaît moins coûteux. Dans notre société, l’inactivité de la population féminine est perçue de manière plus normale que les hommes.

Concernant les arrêts de type congés maternité, il est relativement protégé, car s’en suit la plupart du temps un retour à l’emploi continu. Pour celles ayant eu un arrêt long en raison d’une maladie, 32,9 % seulement sont parvenues à éviter des arrêts l’année suivante.

A la lumière de cette étude, la vie professionnelle des femmes ayant subi un arrêt de maladie, est plus chaotique que celles qui ont bénéficié d’un congé maternité et surtout, il semblerait que le monde du travail et des entreprises pardonnent moins les arrêts de travail aux femmes plutôt qu’aux hommes.

Crédit photo : Steve Poulin

 

Politique

Des milliers de personnes ont manifesté dans toute l’Espagne ce samedi 29 novembre. De grands rassemblements ont eu lieu dans les rues de Madrid, de Barcelone et d’autres grandes villes espagnoles pour dénoncer l’austérité et la misère, près de 24% de la population espagnole est au chômage.

Les journalistes de l’AFP ont assisté à la manifestation qui a eu lieu à Madrid, ce week-end. Le cortège s’est formé à la gare d’Atocha pour se rendre à la Puerta Del Sol. Sur les banderoles on pouvait lire « Du pain, un toit, un travail ». Les espagnols souhaitent mettre fin à la politique d’austérité qui provoque la misère pour beaucoup et dénoncent une classe politique, qu’ils accusent de corruption. La situation est difficile pour une grosse partie de la population, qui ne trouve pas d’emploi, qui ne peut pas se loger, à cause du prix des loyers et qui a de plus en plus de mal à se nourrir. Cette année, la Croix-Rouge est venue en aide à plus de 5 millions de personnes, menacées par la pauvreté. Un tiers des travailleurs touchent un salaire de 645 euros seulement.

L’AFP a interrogé l’un des manifestants, Agustin Carretero qui vit dans un appartement de 50 m2 de type HLM avec ses deux enfants de six et huit ans, son loyer est de 500 euros. Agustin raconte que son logement vient d’être vendu à un promoteur pour la somme de 60.000 euros, mais en 2018, il n’aura plus le choix, soit il rachète son appartement pour la somme de 140.000 euros, soit il déménage. Plus de 2.300 personnes sont dans la même situation actuellement.

Le gouvernement annonce une croissance de 1,3% pour 2014, « la plus forte de la zone euro ». Mais cela ne reste que de la propagande pour les manifestants du 29 décembre, « la crise se poursuit, on continue à imposer des coupes claires dans la santé, l’éducation (…) à privatiser l’enseignement » raconte Carlos, chômeur de 48 ans, à la recherche désespérée d’un emploi depuis un an et demi. La situation reste compliquée en Espagne, et la trilogie « pain, toit, travail » n’est pas facilement accessible pour tous.

Crédits photo : Barcex

Coup de gueule

Les salariés des grands magasins parisiens étaient dans la rue vendredi dernier, suite à l’appel de l’intersyndicale Clic-P, pour manifester contre la loi Macron portant sur le travail dominical.

Entre 1000 et 2000 manifestants ont défilé du boulevard Haussmann à l’Hôtel de Ville de Paris pour dénoncer les conditions de mise en oeuvre du travail le dimanche. Les salariés des Galeries Lafayette, du Printemps, du BHV, du Bon Marché et de chez Gibert craignent que le volontariat et la majoration du salaire ne soient pas respectés. L’Expansion a recueilli les propos de Viviane, employée aux Galeries Lafayette qui indique que « la direction a laissé entendre qu’elle voulait ouvrir jusqu’à 52 dimanches par an, et que dans ce cas la majoration de salaire ne serait plus aussi importante ».

Bien qu’Emmanuel Macron assure que le travail dominical doit être payé double et compensé par un repos, le patronat ne semble pas vouloir respecter cet engagement. Les salariés redoutent qu’en ouvrant tous les dimanches, le chiffre d’affaires n’augmentent pas mais soit simplement réparti sur la semaine. En effet, les charges d’ouverture le dimanche sont plus importantes qu’un jour ordinaire et les magasins risquent de ne pas s’y retrouver. Olivier, un collègue de Viviane déclare à L’Expansion que les touristes, public cible de l’ouverture du dimanche, « achètent surtout les marques de luxe sur lesquelles le magasin lui-même fait peu de marge. C’est un service qu’on veut leur offrir, mais le chiffre d’affaires n’augmentera pas, il ne fera que se déplacer. Il n’y aura pas d’embauche. »

Concernant le volontariat, les manifestants dénoncent le projet de la direction des Galeries qui est de faire signer « des contrats d’engagements tous les six mois ». S’il semble difficile aux salariés d’éviter le travail dominical, cela sera encore plus compromis pour les démonstrateurs, plus nombreux que les employés, qui dépendent d’accords extérieurs aux grands magasins.

Le représentant de la CGT, Karl Ghazi appuie tous ces propos en démontrant que « le patronat, à long terme, ne peut pas y gagner s’il donne des contreparties importantes. Le Medef, qui se plaint toute l’année du coût du travail, prépare d’ailleurs le terrain en renvoyant les contreparties à des accords d’entreprise plutôt qu’à la loi ».

La loi Macron sera votée au Parlement début 2015.

Politique

Les chiffres du chômage continuent d’être mauvais et l’idée de l’inversion a fait long feu. Devant cette crise du marché du travail, quelques idées préconçues doivent être corrigées. D’abord, le classement Xerfi a montré que les entreprises du Cac40 ne sont pas celles qui recrutent le plus, contrairement à ce que laisse supposer le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE). Par ailleurs, si les ABCDaires de l’égalité ont été finalement abandonnés, on constate malgré cela qu’une féminisation des postes d’ingénieurs a d’ores et déjà commencé.

Le chômage en hausse : les syndicats tirent l’alarme

Avec plus de 22 000 nouveaux chômeurs pour le mois de mai, la situation sociale en France ne s’améliore toujours pas malgré les emplois d’avenir, et les contrats de génération. Ainsi, pendant que la CFDT s’inquiète de ces « chiffres alarmants », FO invite le gouvernement à s’interroger: « Est-ce que je ne fais pas fausse route sur ma politique économique, est-ce que je ne dois pas changer de politique économique » ? De son côté le ministre du travail, François Rebsamen a décidé de ne plus commenter ces chiffres, estimant que c’est sur « l’année 2015 que l’on sera jugé »…

Le CICE un « outil » insuffisant ?

Pendant ce temps-là, le Premier Ministre Manuel Valls affirme compter « sur les entreprises de France, avec les moyens que nous allons leur donner, la baisse du coût du travail, la baisse de la fiscalité ». Pourtant le principal « outil », le CICE concerne principalement les grands groupes et pourrait bien se révéler inefficace pour améliorer l’emploi. En effet, à en croire une récente étude de l’Institut Xerfi, « les entreprises qui créent de l’emploi en France ne sont pas celles que l’on croit » ; seules 8 entreprises du Cac40 seraient classées parmi les 100 premiers recruteurs de France en 2013.

Les inégalités reculent dans le monde du travail

Enfin, Najat Vallaud-Belkacem et Benoit Hamon pourront désormais utiliser leur « mallette pédagogique » pour réduire les inégalités du monde du travail. Une nouvelle solution qui pourrait se révéler plus efficace que la « boîte à outils » contre le chômage, alors qu’EDF a annoncé avoir déjà doublé le nombre de femmes recrutées aux postes d’ingénieurs l’an dernier, notamment dans le nucléaire. Parallèlement le Conseil d’Orientation des Retraites montre que « l’écart s’est légèrement réduit » entre les pensions des femmes et des hommes depuis 2008…