Biélorussie, ukrainnisation
International

La contestation qui gronde en Biélorussie depuis le 9 août dernier et l’annonce des résultats de la présidentielle (80% des voix pour le président sortant, Alexandre Loukachenko) commence à ressembler au schéma ukrainien, qui est passé par une radicalisation, puis une internationalisation du conflit. 

Risque de radicalisation

La stratégie d’Alexandre Loukachenko, basée sur le recours à la force et le refus systématique de discuter avec l’opposition, permettra certainement d’essouffler cette contestation pacifique, mais elle risque surtout de la faire basculer dans la violence. « L’appui de tout l’appareil sécuritaire lui assure d’être en position de force désormais. Mais cela peut pousser le noyau dur du mouvement à se radicaliser », explique une journaliste biélorusse.

Une situation hautement explosive qui, aux dires de certains, est également due au comportement de la candidate à la présidentielle, Svetlana Tsikhanovskaïa, actuellement réfugiée en Lituanie. Elle « est devenue une véritable égérie médiatique. Cette position commence à créer des tensions et à diviser le mouvement quand elle se présente comme une possible présidente de transition », s’inquiète-t-on, dans les rangs mêmes de l’opposition. 

Probable internationalisation 

Plus que probable, l’ingérence internationale a, en fait, déjà commencé, avec d’un côté les Occidentaux, qui soutiennent ouvertement Svetlana Tsikhanovskaïa, et de l’autre Moscou, qui appuie, bien sûr, son allier de longue date.

« Nous nous conduisons de façon bien plus réservée et neutre que beaucoup d’autres pays, à la fois européens et américains », s’est défendu Vladimir Poutine sur Rossiya 24, prévenant tout de même qu’il avait « constitué une certaine réserve d’agents des forces de l’ordre »,  pour aider le président biélorusse si la situation devenait  « hors de contrôle ».