Allocation chômage, UNEDIC
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Les bénéficiaires des allocations chômage vont voir le niveau de leurs indemnités augmenter très légèrement à partir du 1er juillet.

Le conseil d’administration de l’Unédic – organisme qui gère le versement des allocations chômage – a récemment décidé de revaloriser leur niveau de + 0,65% à partir du 1er juillet prochain. Ce très léger coup de pouce accordé aux chômeurs intervient après une année durant laquelle il n’avait pas évolué d’un centime. Cette décision a par ailleurs été votée à l’unanimité par le conseil d’administration de l’organisme qui est constitué de 25 représentants des salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO) ainsi que de 25 représentants des employeurs (CPME, Medef, U2P).

94% d’allocataires concernés et des économies en vue

Si la revalorisation est particulièrement minime, elle concerne en tout cas la quasi totalité des bénéficiaires, l’Unédic expliquant en effet que «Cette revalorisation concerne près de 94% des demandeurs d’emploi indemnisés par l’Assurance chômage au 1er juillet 2017, soit environ 2,5 millions de personnes».

Si l’Unédic revoit à la hausse le montant des allocations, elle s’engage en parallèle dans un plan d’économie de deux milliards d’euros à l’horizon 2020. Une nouvelle convention va ainsi entrer en vigueur en octobre prochain afin d’atteindre cet objectif par paliers successifs : 98 millions d’euros dès fin 2017, 550 millions en 2018 et 620 millions en 2019. Des durcissements dans les règles d’indemnisation permettraient de réduire la voilure budgétaire.

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Prévoyant un nombre de chômeurs qui repart à la hausse et une dette qui se creuse toujours un peu plus, l’UNEDIC tire la sonnette d’alarme pour 2017.

Avec une candidature conditionnée par une baisse du nombre de chômeurs, François Hollande devrait pouvoir se relancer dans la course à l’Elysée. Certes, 124 000 chômeurs seront retirés des listes de Pôle Emploi (notamment par d’habiles tours de passe-passe technocratiques) pour la fin 2016 mais l’UNEDIC annonce d’ores et déjà une reprise à la hausse du nombre de sans-emplois dès 2017. Juste le temps pour Hollande de plaider sa cause et de repartir en campagne? Certainement mais il devra faire avec les attaques de ses opposants qui lui mettront sous le nez les nouveaux chiffres de l’UNEDIC.

Car l’organisme planche sur un nombre de chômeurs qui repartira à la hausse dès 2017, pour non moins de 79 000 personnes supplémentaires. Le taux de chômage passerait alors de 9,4% fin 2016 à 9,5% en 2017 et même 9,6% fin 2019. En parallèle, la dette de l’UNEDIC se creusera significativement passant ainsi de plus de 25 milliards d’euros en 2015 à près de 42 milliards pour 2019.

Michel Sapin monte au créneau

Le fidèle et proche ami de François Hollande, Michel Sapin, a annoncé depuis son confortable fauteuil en cuir de Bercy que l’UNEDIC regardait l’avenir « avec des lunettes pessimistes ». Car l’organisme fonde ses prévisions sur une croissance de l’économie de l’ordre de +1,2% tandis que l’exécutif table plutôt pour +1,5%. Mais l’UNEDIC se base également sur l’effet Brexit qui entraînerait une « dégradation de la conjoncture » et donc un certain tassement de la croissance. Un effet Brexit qui serait par ailleurs amplifié par  le « ralentissement des politiques publiques d’emplois ».

 

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Le 1er octobre 2014 est entré en vigueur le nouveau dispositif des droits rechargeables. Les effets ne sont pas uniquement positifs, et pour au moins 30.000 chômeurs, il serait même pénalisant. Le 18 mars prochain, les partenaires syndicaux se retrouvent pour trouver une solution aux problèmes d’indemnisations posés par le nouveau système.

Lorsqu’un salarié perd son emploi, il doit épuiser ses anciens droits à indemnisation, avant d’obtenir les nouveaux. Vous l’avez compris, s’ils sont inférieurs, il est donc temporairement pénalisé. Cela ne contribue pas à accepter des boulots qui ne correspondent pas à sa demande, même temporairement. L’UNEDIC annonce que 30.000 personnes seraient dans ce cas. Le CGT quant à elle, pense que cela concernerait au moins 100.000 personnes.

De toute façon, il faut trouver une solution à affirmer Eric Aubin (secrétaire confédéral de la CGT) qui a dénoncé un chiffrage restrictif de la part de l’UNEDIC. La CGT demande une « réadmission améliorée » pour permettre aux demandeurs d’emploi de toucher leurs droits les plus élevés pendant toute la période d’indemnisation. La CFDT toujours plus frileuse, est partisane du droit d’option pour que les gens puissent choisir d’abandonner ou pas leurs petits droits en toute connaissance de cause. Et que dire du MEDEF qui ne veut quant à lui rien faire de plus.

Il est évident, qu’apporter un droit nouveau signifie aussi apporter des financements nouveaux.

Crédit photo : Unédic