TikTok, USA, UE
EconomieInternationalSociété

Aux Etats-Unis comme en Europe, le réseau social chinois TikTok, accusé de corrompre la jeunesse, est dans le collimateur des autorités. Il pourrait être tout bonnement interdit aux Etats-Unis, et fortement restreint en Europe.

« Les risques évoqués sont réels »

« TikTok est un cheval de Troie moderne du Parti communiste chinois pour surveiller les Américains et exploiter leurs informations personnelles », clamait récemment Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. 

« La Chine répand TikTok chez les jeunes occidentaux, comme l’Occident répandait l’opium chez elle au XIXe  siècle », abonde Arthur Grimonpont, ingénieur, consultant et essayiste.

« La politique américaine se construit contre une puissance ennemie, hier l’Union soviétique, aujourd’hui la Chine. La narration sur le péril chinois monte en puissance. Et les risques évoqués sont réels », confirme, enfin, Asma Mhalla, spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques du numérique.

L’UE plus nuancée

Côté européen, les avis sont moins tranchés. « À ce stade, je n’ai pas d’éléments qui pourraient conduire le gouvernement à prendre des décisions spécifiques à TikTok », estime par exemple le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot.

« Les risques posés sur TikTok sont réels, mais il n’y a pas à ce jour de preuve formelle d’un passage à l’acte de Pékin. Si l’Europe interdit l’application malgré cela, elle est hors cadre. Mais si elle ne fait rien pour préempter le risque, cela lui sera reproché, explique Asma Mhalla.  Les décisions prises prochainement seront donc politiques. L’Europe est-elle soluble dans les États-Unis ? Ou bien va-t-elle apporter une réponse plus fine ? »

Sébastien Raoult, USA, Maroc
International

Mercredi 25 janvier, le jeune Français accusé de cybercriminalité par Washington Sébastien Raoult a été extradé du Maroc vers les États-Unis. Il risque jusqu’à 116 ans de prison, selon son avocat.

Exigence américaine

Sébastien Raoult, un jeune français de 21 ans, était incarcéré depuis deux mois au Maroc à la demande de la justice américaine, qui l’accuse de « complot en vue de commettre fraude et abus électronique », de « vol d’identité grave », et d’être un membre des « ShinyHUnters », un groupe de « cybercriminels » soupçonné de conduire des cyberattaques d’entreprises. 

« L’extradition a eu lieu ce mercredi à l’aéroport de Casablanca à bord d’un vol vers New York. L’opération a été menée par des agents du FBI », a fait savoir la police marocaine, ajoutant que l’avion avait décollé vers 15h50 de l’aéroport international de Casablanca à destination de l’aéroport JFK, à New York.

Extradition précipitée ?

Selon l’avocat de Sébastien Raoult, maître Philippe Ohayon, l’extradition aurait été grandement accélérée, voire précipitée. « Alors que le Comité des droits de l’homme est saisi, il semble que l’extradition ait été précipitée. Ce genre de manœuvre entre les États-Unis et la France ne doit plus jamais se reproduire », fustige l’avocat, rappelant que son client encoure 116 ans de prison aux Etats-Unis. 

De son côté, le Quai d’Orsay dément toute implication. « Le calendrier de l’extradition de Sébastien Raoult relève des relations souveraines entre le Maroc et les États-Unis », explique la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre.

Taiwan, Chine, USA
International

Dimanche 25 décembre, Pékin a annoncé avoir mené le jour même des exercices militaires près de Taïwan, en réponse aux « provocations » et à la « collusion » entre les États-Unis et les autorités de l’île.

71 avions de combat

Taïwan a confirmé la tenue de ces exercices lundi 26 décembre, expliquant que la Chine avait déployé 71 avions de combat près de ses frontières, dont 60 avions de chasse. 47 de ces appareils auraient même pénétré dans la zone de défense aérienne de l’île, constituant la troisième incursion la plus importante enregistrée.

« Ce comportement du Parti communiste chinois met encore une fois en évidence sa mentalité, qui est d’utiliser la force pour régler les différends et de miner la paix et la stabilité régionales, a fait savoir le ministère taïwanais de la défense. La coopération entre Taïwan et les États-Unis contribue à la liberté, à l’ouverture, à la paix et à la stabilité dans la région Indo-Pacifique », a-t-il souligné.

Réaction aux provocations américaines

L’Armée populaire de libération (APL) « a mené, dans l’espace maritime et aérien autour de l’île de Taïwan, des patrouilles conjointes de préparation au combat réunissant plusieurs services, ainsi que des exercices interarmées de frappe », a déclaré Shi Yi, porte-parole du Théâtre d’opérations Est, dimanche dans un communiqué. 

« Il s’agit d’une réponse ferme face au renforcement de la collusion entre les Etats-Unis et les autorités taïwanaises et de leurs provocations », précise le texte.

USA, avortement
InternationalSociété

L’abrogation du droit à l’avortement, entérinée par la Cour Suprême vendredi 24 juin dans son arrêt Dobbs vs Jackson Women’s Health Organization, a d’ores et déjà des conséquences dramatiques. 

La plus outrageuse d’entre elles est sans doute le cas de cette fillette de dix ans victime d’un viol, qui s’est vu refuser le droit d’avorter dans l’Etat de l’Ohio et a due voyager dans l’Indiana pour subir l’intervention. 

Médecins en sursis

Selon les deux journalistes de l’Indianapolis Star ayant révélé l’affaire au grand jour, le médecin responsable de la fillette dans l’Ohio, un spécialiste des maltraitances aux enfants, aurait contacté une gynécologue de l’Indiana, le Dr. Caitlin Bernard, pour qu’elle s’occupe de sa patiente.   

La gynécologue a bien sûr immédiatement accepté de voir la fillette, regrettant qu’elle soit peut-être parmi les dernières à pouvoir bénéficier de son aide. « Il est difficile d’imaginer que dans quelques semaines seulement, nous ne serons pas en mesure de fournir ces soins », s’inquiète le Dr Bernard.

« Opportunité »

La nouvelle a rapidement suscité l’indignation de plusieurs personnalités politiques. « Une victime d’abus sexuels âgée de 10 ans se voit refuser l’avortement en Ohio, car elle était enceinte de six semaines et trois jours. C’est fou. Elle a dix ans », a déclaré le procureur général de la Caroline du Nord, le démocrate Josh Stein.

« Une fille de 10 ans est violée. L’État l’oblige à rester enceinte et lui dit de considérer cela comme une ‘opportunité’. Ce n’est pas l’Iran. Ce n’est pas Gilead (Etat fictif de la série The Handmaid’s tale). Ce n’est pas hypothétique. C’est arrivé aujourd’hui dans l’Ohio », s’indigne pour sa part Gavi Begtrup, un élu démocrate de l’Ohio, faisant ici référence aux propos tenus par l’élue conservatrice Jean Schmidt en avril dernier. « C’est dommage que cela se produise, mais il y a une opportunité pour cette femme, peu importe qu’elle soit jeune ou âgée, de décider de ce qu’elle va faire pour aider cette vie à être un être humain productif », avait-elle déclaré. 

proavortements, USA
InternationalSociété

Samedi 14 mai les proavortements américains sont descendus dans la rue pour manifester leur attachement à ce droit, garanti depuis l’arrêt de la Cour suprême Roe v. Wade (1973). L’avortement est en effet menacé par la Cour suprême, qui pourrait rendre aux États la faculté de légiférer sur la question.

« Faites avorter la Cour »

« Personne n’a le droit de prendre une décision concernant le corps de quelqu’un d’autre. Je me bats pour les droits de tout le monde », s’insurge Hanna Williamson, 20 ans, depuis Washington. Tout autour d’elle, les panneaux fleurissent dans la foule. « Pas touche à nos corps  », «  la Cour suprême veut tuer les femmes », « Faites avorter la Cour », « Nos corps, nos avortements », peut-on lire sur les pancartes.

« Quand il s’agit des femmes, mêlez-vous de vos affaires », lance Viesha Floyd, 31 ans, a l’adresse des membres du Congrès. Je manifeste aujourd’hui « pour les femmes des générations à venir », assure la militante. A ses côtés les manifestants ne sont pas extrêmement nombreux, mais très bruyants. Ils étaient également 3000 à New York, menés par les sénateurs démocrates Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand, et 5000 à Houston, au Texas, où le droit à l’avortement est directement menacé.

« Cela va être horrible »

Les conservateurs veulent « le pouvoir et le contrôle » par tous les moyens, s’emporte Allison Easter, new-yorkaise de 58 ans. « De nombreuses personnes avec des valeurs traditionnelles ont peur des femmes qui peuvent faire un choix avec leur propre corps», ils « affirment que c’est une question religieuse, mais si on regarde ce qu’ils ont fait au nom de la religion, ce n’est pas vrai », ajoute-t-elle.

Si la cour annule l’arrêt, « cela va être horrible », s’inquiète Linda Coffee, avocate en 1973 de Jane Roe. Mais cela n’arrivera pas, promet  Chuck Schumer. « Nous allons résister et nous allons gagner, nous allons nous battre jusqu’à la victoire, l’Amérique est avec nous », assure le chef de la majorité démocrate au Sénat. 

avortement, usa
InternationalSociété

Alors que la Cour suprême est censée se prononcer en juin 2022 sur la constitutionnalité d’une loi votée par le Mississippi et allant à l’encontre du célèbre arrêt de 1973 Roe v. Wade, l’issue du vote ne laisse que peu de place au doute. 

«  La décision au peuple  »

Le parlement local du Mississippi a récemment voté une loi interdisant la pratique de l’avortement au-delà de quinze semaines de grossesse, contrairement à Roe v. Wade qui l’autorise jusqu’à 22 semaines au niveau fédéral. 

Scott Stewart, l’un des représentants républicains du Mississippi ayant porté le texte, estime que Roe v. Wade devrait être invalidé car il n’a «  pas de fondement dans la Constitution ». Toutes les décisions relatives à l’avortement ont « maintenu la Cour pendant cinquante ans au cœur d’une bataille politique », estime-t-il, demandant que la décision soit rendue au peuple.

Avantage aux «  pro-life  »

Au sein de la Cour suprême, six juges sont réputés conservateurs tandis que trois sont vus comme progressistes. Or, parmi les six juges conservateurs, quatre ont d’ores et déjà publiquement dévoilé leurs aspirations «  pro-life  ». « Une interdiction après quinze semaines ne me semble pas un changement énorme par rapport à la viabilité, c’est la règle adoptée par une majorité de pays », a par exemple laissé entendre le président de la Cour suprême, John Roberts.

« La Cour a été obligée de choisir un camp dans l’un des débats de société les plus clivants en Amérique », alors qu’elle devrait «  être scrupuleusement neutre  », a de son côté déclaré Brett Kavanaugh, sous-entendant qu’il laisserait le dernier mot aux élus. 

La juge Amy Coney Barrett a, elle, été on ne peut plus claire sur ses intentions de vote, déclarant qu’il y avait assez de centres pour accueillir les enfants non désirés. Tout comme le juge Clarence Thomas, connu comme étant le plus conservateur de la cour, qui s’est prononcé par l’interrogative : « Quel droit constitutionnel protège le droit à l’avortement ? », a-t-il simplement déclaré. 

USA, Russie
IdéesInternational

Face à l’attitude très dure adoptée par Joe Biden vis-à-vis de Moscou, la Russie a décidé de geler ses relations avec les Etats-unis. Elle devrait davantage se rapprocher de la Chine, et de l’Asie en général.

Retour de l’ambassadeur

Suite aux allégations de Joe Biden qualifiant Vladimir Poutine de tueur et à sa décision de renforcer les sanctions américaines contre la Russie, l’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoli Antonov, est rentré dimanche matin à Moscou, pour aussi  « longtemps que nécessaire ».

Pour le directeur du centre Carnegie à Moscou, Dmitri Trenin, il s’agit d’une « étape sans précédent dans l’histoire des relations russo-américaines. Mais ce scandale ouvre la voie à une révision approfondie de leurs relations. Elles doivent avoir lieu en abandonnant les émotions (élargir la confrontation avec les États-Unis dans une version extrême) et les illusions : pouvoir forcer les États-Unis à respecter les intérêts nationaux russes ».

Rapprochement sino-russe

Outre l’administration Biden, l’Union européenne fait également preuve d’une grande fermeté envers de Moscou, affichant une volonté commune «  de soutenir davantage la société civile russe ». « L’Europe a intégré un certain nombre de pays ayant vécu sous la férule soviétique, désormais attachés au parapluie américain, et dont la méfiance séculaire vis-à-vis de la Russie bloque toute évolution significative de la politique russe de l’Union européenne », explique l’ancien ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty.

Face à ce double acharnement, la Russie n’avait d’autre choix que de se tourner vers la Chine, où le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est rendu lundi 22 mars.  Une visite essentielle pour faire « progresser les relations bilatérales »  entre des  « partenaires stratégiques globaux », s’est félicité Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Trump, démocratie, USA
InternationalPolitique

Attaqué de toutes parts, tant pour sa désastreuse gestion de la pandémie que pour sa sourde oreille concernant les revendications du mouvement Black Lives Matter, Donald Trump chute dans les sondages. Il mise désormais tout sur l’abstention massive pour se tirer d’affaire. 

Elections « truquées »

«  La seule façon dont ils peuvent nous priver de la victoire est si l’élection est truquée. Ils utilisent le Covid pour voler l’élection  », a accusé le président américain lors d’un discours prononcé mardi 25 août. «  Dans 78 jours, nous allons stopper la gauche radicale, nous allons remporter l’État du Wisconsin et gagner quatre ans de plus. Et après, nous aurons quatre ans de plus parce que vous savez quoi, ils ont espionné ma campagne, et nous devrions avoir quatre ans de plus  », a-t-il maladroitement poursuivi.

Mais tandis qu’il crie au truquage, Trump lui-même tente de priver les Américains de leur droit de vote, en les empêchant de se prononcer à distance. Pour ce faire, le président sortant cherche par exemple à causer l’insolvabilité technique de la Poste américaine, l’US Postal, ce qui empêcherait la distribution des courriers électoraux. 

Les démocrates au fait de la situation

« Ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner sur la base de leurs propositions politiques. Alors ils espèrent rendre votre vote aussi difficile que possible, et de vous convaincre que votre vote ne compte pas. C’est comme cela qu’ils gagnent », a accusé Barack Obama lors de la convention démocrate.

« Les républicains cherchent à décourager les démocrates de se rendre aux urnes »,  confirme Olivier Richomme, maître de conférences à l’université Lyon-II, et puisqu’ «  ils ne peuvent pas identifier précisément l’affiliation partisane de chacun, ils utilisent l’affiliation ethno-raciale. Puisque les Africains-Américains votent à 90  % pour les démocrates, les républicains n’ont aucun intérêt à les voir voter (les Latinos aussi puisque qu’ils votent au moins à 70  % démocrate). Il en va de même pour les jeunes et surtout les étudiants ».

avortement, usa
Coup de gueuleSociété

Le 24  janvier dernier, Donald Trump est devenu le premier président de l’histoire des États-Unis à participer à la « Marche pour la vie », ce rassemblement annuel organisé par les anti-IVG depuis 1974. 

« Contre-révolution féministe »

«   L’enfant à naître n’a jamais eu plus grand défenseur à la Maison-Blanche !   » a clamé Donald Trump à l’occasion de l’événement, faisant des allusions répétées à l’enfant qui grandit, à l’amour et à Dieu, et listant toutes les mesures qu’il avait prises contre l’IVG depuis le début de son mandat.

Un discours fanatique devant une foule en délire, que la sociologue Marie-Cécile Naves inscrit dans un mouvement plus vaste, observable à l’échelle mondiale, qu’elle qualifie de « contre-révolution féministe ». « Dans certains pays, il y a une tentation très forte de réduire l’accès à l’avortement et les droits des femmes en général, explique madame Naves, par ailleurs directrice de l’Observatoire genre et géopolitique de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).  Cela relève d’un projet identitaire de consolidation des valeurs chrétiennes, et d’un mythe selon lequel restreindre l’avortement permettrait de limiter l’immigration, les femmes blanches faisant plus d’enfants. »

Mais en réalité, « on s’en prend aux droits des femmes quand on veut maintenir un système en place, des privilèges et un pouvoir masculin », fulmine la sociologue.

Juges suprêmes anti-IVG

Légal au Etats-unis depuis 1973 (et l’arrêt de la Cour suprême Roe versus Wade), l’avortement subit les attaques incessantes des protestants évangéliques et des ultra-catholiques, qui constituent, en outre, le socle de l’électorat de Donald Trump. Des attaques qui ont fini par porter leurs fruits, 17 Etats fédérés ayant pris des mesures anti-avortement en 2019 : parmi eux l’Alabama, qui interdit désormais l’avortement même en cas de viol, et condamne les médecins qui enfreindraient la loi à 99 ans de prison. 

Mais Donald Trump veut aller encore plus loin, en amenant la procédure jusque devant la Cour suprême, pour obtenir l’annulation de l’arrêt Roe versus Wade. Le président américain a, pour cela, nommé deux juges notoirement anti-IVG à la Cour suprême, qui devrait rendre un avis concernant l’avortement en Louisiane, en juin.

 

Guerre des étoiles, USA
Coup de gueuleInternational

Mercredi 5 février, les Etats-Unis ont donné vie à la branche militaire américaine de l’espace, l’US Space Force, qui a réalisé son premier tir de missile balistique intercontinental à ogive thermonucléaire.

« Moment très spécial »

Tiré dans la nuit de mardi à mercredi depuis le sol californien, l’énorme missile ( 18,2 mètres de long et 1,7m de diamètre) de type Minuteman III a parcouru 6 759 kilomètres avant de s’abîmer dans le pacifique, au large de l’atoll de Kwajalein (Iles Marshall).

Il s’agit d’ « un moment très spécial pour notre histoire nationale », a déclaré le commandant de la Space Force, le colonel Anthony Mastalir, qui a tenu à préciser que la trajectoire (orientée plein ouest) n’avait rien à voir avec les « événements actuels », sous-entendues les tensions avec la Chine. Et en effet, les calendriers de lancement étant élaborés trois à cinq ans à l’avance, il ne peut y avoir de corrélation avec la situation actuelle.

Nouvelles menaces

Par ce tir de missile, Donald Trump concrétise l’ouverture du sixième département des forces armées américaines, annoncé en juin 2018 contre l’avis de l’US Air Force, l’US Space Force. Cette nouvelle branche, forte de 16 000 agents, militaires et civils, sera chargée de protéger les satellites et engins spatiaux nationaux de toutes les nouvelles menaces, aussi bien numériques, que lasers et balistiques. La Chine, l’Inde et la Russie seraient d’ores et déjà équipées de complexes antisatellites, et l’Iran serait en passe de s’en offrir un.

Pour l’ex-ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud, la mise en place de l’US Space Force rompt « avec une vision de l’espace comme un milieu démilitarisé et régi par le droit international  », et ravive l’idée de « guerre des étoiles » lancée par le président Reagan il y a quarante ans.