Le président américain Donald Trump aurait proposé des millions de dollars à la société pharmaceutique allemande CureVac pour mettre la main sur un vaccin contre le coronavirus, et ainsi le revendre au reste du monde.
Incident diplomatique
Suite à des informations révélées par le quotidien allemand Die Welt, le Bundesregierung ( le gouvernement allemand ) a accusé Washington de vouloir s’approprier, en échange d’une somme substantielle, un vaccin en cours d’élaboration par les laboratoires CureVac. Berlin a immédiatement dénoncé une atteinte à sa souveraineté, et le Bundesregierung a rappelé qu’il avait un devoir de santé publique envers sa population.
L’Allemagne « n’est pas à vendre », a martelé le ministre de l’Économie, Peter Altmaier. Et la question a fait l’objet d’un traitement spécial, dimanche, lors du « comité de crise » gouvernemental, chargé de mettre au point la politique de lutte contre l’épidémie de coronavirus.
Attirer les scientifiques allemands
Selon Die Welt, le président américain aurait offert des millions de dollars à CureVac pour attirer les scientifiques allemands travaillant à l’élaboration du vaccin aux États-Unis, et ainsi obtenir l’exclusivité sur le traitement.
Les autorités américaines ont, de leur côté, tout fait pour minimiser l’affaire, assurant que « toute solution qui viendrait à être trouvée serait partagée avec le reste du monde ». Mais CureVac a confirmé que son PDG, Daniel L. Menichella, s’était rendu à la Maison-Blanche, le 3 mars, pour discuter d’ « un développement rapide d’un vaccin contre le coronavirus », avant de finalement refuser l’offre américaine. « II y a des limites au capitalisme », s’est félicité le député social-démocrate Karl Lauterbach.